Débusquer les fausses nouvelles, vérifier les déclarations des politiciens, trouver les vrais chiffres : les recherchistes de notre Bureau d’enquête, basées à Montréal, Québec et Ottawa, se spécialisent dans l’art de rétablir les faits. Chaque samedi, elles vous présentent leurs trouvailles pour vous permettre d’y voir plus clair dans l’actualité de la semaine.
L’énoncé
Lors d’une assemblée du Parti québécois (PQ) tenue à Montréal la fin de semaine dernière, l’ex-chef du parti, Jean-François Lisée, est revenu sur un élément marquant de la dernière campagne électorale. Lors du Face-à-face de TVA, le 20 septembre, il avait demandé à Manon Massé qui était le « vrai chef » qui tirait les ficelles chez Québec solidaire (QS). Il a justifié sa surprenante attaque en affirmant que « le danger, c’était que, si Québec solidaire continuait sa montée d’un point par jour, ils allaient nous dépasser une semaine avant le vote. »
Les faits
M. Lisée a tort. Selon deux firmes de sondages, le vent a tourné pour QS après le débat, et non avant.
Selon les sondages Léger, le parti de Manon Massé a grugé seulement 1 % d’intentions de vote au PQ dans le mois précédent le débat. La question de M. Lisée a plutôt fait perdre 5 % à son parti, au profit de QS, après le débat.
La firme de sondages Mainstreet Research va encore plus loin et qualifie le débat de TVA de « tournant » pour le PQ et QS.
« Après neuf jours consécutifs de gains, le PQ avait atteint 25 % la nuit du deuxième débat français (un sommet) [...]. Mais, dans l’échantillon après le débat, le PQ a perdu huit points à 17 % et a été battu par QS, qui s’est inscrit à 19 % », explique l’entreprise de sondage dans un rapport de fin de campagne.