40 ans plus tard

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«La loi 101 d’aujourd’hui ressemble bien peu à celle des origines. Ottawa l’a torpillée. Les tribunaux ont œuvré à sa déconstruction. Elle a perdu en efficacité»





On célèbre aujourd’hui les 40 ans de la loi 101. Nous sommes habitués à en dire du bien. Avec raison.


Il s’agit probablement du geste politique le plus important de notre histoire.


Cette loi, nous la devons à Camille Laurin, qui l’a portée, et à René Lévesque, qui l’a endossée. L’époque y était favorable : en 1977, le Québec était encore porteur de l’énergie de la Révolution tranquille et voulait se réapproprier son destin.


Culture


Avec elle, pour la première fois, le peuple québécois affirmait clairement que sa culture était fondatrice chez lui.


Il rappelait aussi que le français devait être la langue commune et qu’elle devait être au cœur de notre existence collective. La loi 101 ne concernait pas seulement la « langue publique », comme le disent ceux qui, aujourd’hui, veulent l’aseptiser.


En fait, elle visait tout simplement à assurer la survie et l’émancipation d’un peuple qui s’était longtemps senti étranger chez lui.


Et pourtant, si 40 ans plus tard, on célèbre la loi 101, il faut convenir de son triste état.


D’abord, elle est pleine de trous. La loi 101 d’aujourd’hui ressemble bien peu à celle des origines. Ottawa l’a torpillée. Les tribunaux ont œuvré à sa déconstruction. Elle a perdu en efficacité.


Deuxième constat : ses fondements sont contestés. Récemment, on a vu les jeunes libéraux envisager la remise en question de son principe. Dans une société marquée par un individualisme fanatisé et un multiculturalisme extrême, la défense du français passe pour discriminatoire.


Déclin


Le mal est aussi intime.


Notre société semble moins attachée au français qu’auparavant. Hier, défendre l’identité québécoise, cela consistait à défendre la langue. Aujourd’hui, cela consiste surtout à chanter la laïcité.


Cette dernière est évidemment importante. Mais nous aurions tort d’oublier le caractère vital de la langue française qui demeure le fondement de notre identité, celle qui exprime notre singularité en Amérique.




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