Ministère de la Santé et des Services sociaux

Regard sur la pertinence de Santé Québec

Tribune libre

Sur sa page d’accueil, on peut lire que « La mission de Santé Québec est principalement d’offrir des services de santé et des services sociaux par l’entremise d’établissements publics ainsi que de coordonner et de soutenir l’activité des établissements privés et de certains autres prestataires de services. Son rôle est de s’occuper des opérations et de la performance des activités du réseau afin d’assurer la satisfaction des usagers et usagères ». Santé Québec entre en opération le 1er décembre 2024, à l'issue de la période de rodage de six mois débutée le 1er juin 2024.

Sur le plan opérationnel, Santé Québec agit comme courroie de transmission des orientations du Ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) aux CIUSSS et aux CISSS afin d’assurer « la satisfaction des usagers et usagères ». À ma connaissance, depuis le début des opérations de Santé Québec, les médias ont fait allusion aux coupures de 1,5 milliard de dollars dans le système de santé exigées par le MSSS, les compressions réalisées dans les derniers mois ayant permis de diminuer les dépenses d’un peu plus 800 millions de dollars, la majorité de ces sommes étant reliées aux mutations de personnel de jour en personnel de nuit. Enfin s’ajoute à cette conjoncture financière le congédiement du vice-président exécutif, Frédéric Abergel sous prétexte qu’il n’était pas suffisamment impliqué dans la gestion quotidienne.

La pyramide supportant l’organigramme du MSSS souffrait déjà de dysfonctionnement avant l’ajout de Santé Québec. Depuis lors, les listes d’attente pour une chirurgie sont toujours aussi longues, les Québécois sans médecin de famille sont toujours en attente, et la pénurie de personnel continue toujours de ralentir le fonctionnement des blocs opératoires. Quoique Santé Québec soit un organisme encore jeune, il y a lieu de s’interroger sur la pertinence de sa création. L’amélioration de la communication entre le MSSS et les CIUSSS et les CISS aurait pu éviter la création d’une structure intermédiaire qui, pour l’instant, ne fait qu’alourdir le processus opérationnel des soins aux patients.

Dans un contexte où le dernier budget d’Éric Girard n’accorde qu’un mince 3% d’augmentation au MSSS, il m’apparaît utile de s’interroger sur l’efficience de Santé Québec, ne serait-ce que sur la masse salariale substantielle qu’il ajoute aux dépenses de l’État.


Henri Marineau, Québec



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