La Wallonie va donc naître telle un enfant non désiré, profondément méprisée par ceux qui l’informent et la dirigent.
La crise belge n'en finit pas mais pour le moment la Wallonie y est engagée pour défendre des causes et des intérêts qui ne sont pas les siens.
Démocratie et monarchies sont créatrices d'unités, mais, dans le cas de ces deux pays, menteuses.
Ce vers du premier Prix Goncourt non Français (1937), Charles Plisnier, marxiste passé au christianisme sans rien renier, éclaire.
Certains milieux bruxellois demeurés unitaristes admettent que l'Etat belge soit de plus en plus (con)fédéral mais à condition de garder pour Bruxelles l'importance et les avantages de l'époque où elle était la capitale d'une Belgique unitaire.
Le drapeau belge auquel tant de Wallons sont encore attachés fut celui d'une armée qui a tué pas mal d'ouvriers en son histoire. Et défendu un des pays capitalistes les plus implacables d'Europe occidentale.
La Belgique se transforme lentement (lentement!) en une Confédération d'Etats souverains, mais certains dirigeants wallons le vendent à leur électorat en disant qu'on ne peut plus faire autrement puisque les Flamands le veulent ainsi. Et pas les Wallons? L'histoire le dément.
La fin du mois de juillet rappelle en Wallonie le souvenir de la lutte contre Léopold III. Et d'autres luttes. La Wallonie, a-t-on dit un jour, "est née de la grève". Un colloque à Liège sera consacré à la fin de cette année aux grèves de l'hiver 60-61.
Trop de Wallons ont peur des mots qui désignent même simplement l'Etat fédéral (sauf peut-être "police fédérale" parce que cela fait plus "fort" et "américain"...). Le Président Wallon Rudy Demotte n'accepte pas que son homologue flamand désigne la Flandre en en parlant comme d'un Etat fédéré. Il parle même d'une étrange "fiction inexistante".
Olivier Maingain, président du FDF (Bruxellois francophones), voit dans l' Etat fédéral belge un arbitre qui semble pourtant bien ne l'avoir jamais été.
La Belgique francophone tente sans cesse d'entraîner les Wallons dans un pur combat linguistique contre les Flamands qui n'est pas dans l'intérêt de la Wallonie, ni de de celui de Bruxelles, ni de celui de l'entente.
Il y a en Belgique deux minorités, les Flamands parce que leur propre bourgeoisie a voulu leur imposer le français plus prestigieux comme à l'ensemble de la Belgique. Les Wallons parce que, même s'ils parlent cette langue prestigieuse, elle ne leur sert EN RIEN à s'arracher à leur minorisation politique du fait qu'ils ne sont que 33% de la population belge.
Le résultat des élections amènent le monde politique à se rallier en fait à une discussion qui dépasse l'Etat belge pour le réformer.
En 1967, Jérôme Grynpas, un professeur de philosophie et actif journaliste (et éditeur) de gauche écrivait ces lignes prophétiques: «Il n'est pas évident du tout qu'un développement dans le sens de la supranationalité et, à plus lointaine échéance, de la " mondialisation " de l'institution étatique soit pour l'heure tellement souhaitable. En effet, si le mode de vie démocratique ne trouve pas, entre-temps, le moye...
Tous les sondages prévoient une poussée nationaliste sans précédent en Flandre. Les partis wallons sont décidés à trouver une entente avec les Flamands sur une accentuation de la réforme de l'Etat dans un sens fédéral voire confédéral. Certains font peur en disant que Bart De Wever a interdit la vente d'Orval en Fandre...
En matière d'investissements étrangers, d'exportations, de diminution du chômage, la Wallonie fait cette fois bien mieux que la Flandre. Et tandis que dans les prochaines décennies, la Flandre va perdre 12% de sa population active, la Wallonie va la garder constante encore longtemps.
Il y a 92 ans, un fonctionnaire du gouvernement belge envoyait, depuis la Belgique occupée par l’Allemagne (mai 1918), un long rapport où il concluait que la simple application de la démocratie faisait que la...
Pour la première fois dans un sondage, un parti nationaliste flamand devient le premier parti flamand. Il est très à droite et séparatiste. Dans une optique très différente, le principal syndicat wallon, la FGTB wallonne, n'a pas peur d'une plus grande autonomie
Il y a 92 ans, un fonctionnaire du gouvernement belge envoyait, depuis la Belgique occupée par l’Allemagne (mai 1918), un long rapport où il concluait que la simple application de la démocratie faisait que la direction du pays était en permanence au main du parti catholique dominant en Flandre (démographiquement majoritaire), les régions industrielles wallonnes, prospères, mais démographiquement minoritaires, en étant ...
Bien souvent les revendications d'autonomie au coeur d'un Etat fédéral ou unitaire procède d'aspirations démocratiques qui ne trouvent pas à se satisfaire dans l'Etat en cause. Tels le Québec ou la Wallonie. Les élections fédérales belges du 13 juin prochain ont suscité une importante prise de position sur ce sujet.
Il y a 70 ans, le 10 mai 1940, Hitler se ruait sur la Belgique, la Hollande, le Luxembourg et la France. La victoire du nazisme n'était pas inévitable. De cinq ans de guerre et de privations, l'Europe est sortie si meurtrie qu'elle en a conçu de s'unifier pour éviter la guerre, sous la gouverne de principes démocratiques et sociaux généreux qui s'écroulent encore plus dramatiquement que l'Euro.
Jean-Marie Klinkenberg, Jacques Dubois et Nancy Delhalle nous parlent de Liège au tournant des années 1970, occasion pour nous de rendre l'hommage qui lui est dû à ce qui fut durant des siècles la plus grande ville du Bénélux et qui demeure l'un des points de rencontre les plus vivants entre la culture, la science, la beauté, les luttes politiques et la Cité humaine.
Malgré la division évidente et grandissante entre les trois Régions belges, malgré le fait qu'il n'y ait plus de partis qui transcendent les divisions linguistiques depuis plusieurs décennies, la présidente d'un parti wallon et bruxellois croit malin d'agiter le drapeau belge et de choisir la devise belge comme slogan électoral: l'union fait la force. La dernière fois qu'un parti l'avait fait (les libéraux en 1968), il avait connu la raclée de toute son histoire et ... s'était profondément morcelé.
"Ci n'èst nin possipe" (ce n'est pas possible), est une expression wallonne qui traduit un étonnement incrédule par rapport à des événements évidents. Et on la fait suivre de "dji l'aveût dit" (je l'avais dit). C'est une antiphrase. Qu'il y ait une crise belge de plus donnera envie aux étrangers désireux de parler le wallon de redire cette (anti)phrase: "ci n'èst nin possipe!" Que le gouvernement fédéral belge en sorte de moins en moins montre au surplus la pertinence d'un déjà vrai confédéralisme belge à étendre encore.
Le Devoir a rapporté jeudi passé que Jean-Luc Dehaene chargé par le roi de régler la question des frontières entre Bruxelles et la Flandre évoquait la lutte des Québécois semblable à celle des Flamands. Ce à quoi un député bruxellois francophone répliqua que les Bruxellois francophones aimeraient avoir les mêmes droits en Flandre que ceux des Anglais au Québec. Mais toute la Flandre a lutté pour ne pas avoir de tels droits à supporter car elle en aurait été francisée. Les droits individuels sont importants. Ceux des collectivités aussi.
Les Flamands désirent des frontières claires entre entités fédérées et que la partie du territoire flamand autour de Bruxelles qui fait encore partie du même arrondissement électoral et judiciaire soit détachée de la capitale. Comme, dans certaines communes en périphérie de Bruxelles, les habitants francophones sont parfois majoritaires et jouissent de certains droits (notamment sur le plan scolaire), certains voudraient élargir Bruxelles (qui est également une entité fédérée), ce qui ressemblerait à l'annexion de certains quartiers (possiblement anglophones) de Montréal par l'Ontario.
LA LIBRE BELGIQUE, journal wallon et francophone modéré, titrait ainsi à la Une ce 30 mars en vue de rendre compte d'un ouvrage tout à fait important du Professeur Michel Quévit, un économiste et sociologue de l'UCL qui avait d'ailleurs déjà suscité un intérêt très vif il y a 30 ans (!), par un livre devenu classique sur la Wallonie LES CAUSES DU DECLIN WALLON. D'une certaine façon, c'est cette question du déclin qu'il met en cause dans une analyse renouvelée qui a très impressionné les observateurs.
La permanence d'une monarchie en Belgique contribue à falsifier la mémoire collective non seulement des Wallons et des Flamands mais aussi des Congolais: le roi des Belges Albert II (frère de Baudouin Ier, responsable de l'assassinat du premier Premier ministre Congolais, Patrice Lumumba), sera aux 50 ans de l'indépendance congolaise (30/6/10). Le Président Congolais fit l'éloge du plus grand massacreur de Congolais, le roi Léopold II, en 2004. La ministre Laruelle a supprimé le budget d'une commission parlementaire d'enquête d'un homme assassiné pour avoir crié VIVE LA REPUBLIQUE lors de la prestation de serment de Baudouin Ier...
Le Professeur Jean-Marie Klinkenberg, linguiste réputé internationalement, demande ce changement d'appellation depuis près de vingt ans. Au nom de la citoyenneté et de la vérité, car les mots "Région wallonne" expriment le contraire de ce qui est, à savoir que la Wallonie est, comme il le soulignait dès 1992, non une "région" mais un Etat.
Nos relations avec les Flamands sont complexes. Il arrive que les premiers à nous reconnaître comme un peuple, comme n'étant pas foutus, ce sont les Flamands. J'ai fait auprès de nombreux Flamands l'expérience que la Wallonie existait plus que jamais face à eux, notamment à l'occasion de dizaines de conférences faites en Flandre "in mijn gebroken Nederlands" (mon néerlandais approximatif, littéralement, "cassé"). Nulle part, je n'ai été mal accueilli. Nulle part!
Toute discussion sur le génocide implique que ce terme soit bien défini. Cela a été le long combat de l'historien français Pierre Vidal-Naquet, devenu l'un des meilleurs spécialistes au monde de cette question.
GÉOGRAPHIE
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