Le député quésoliste de Maurice-Richard, Haroun Bouazzi, a lancé récemment devant des membres d’un organisme œuvrant à l’intégration des communautés maghrébines, la Fondation Club Avenir [1], ce qui suit : « Nous voyons malheureusement – et Dieu sait que je vois ça à l’Assemblée nationale tous les jours – la construction de cet Autre. De cet Autre, qui est maghrébin, qui est musulman, qui est Noir, qui est autochtone, et de sa culture qui, par définition, serait dangereuse ou inférieure. » [2]
S’il emploie le pronom personnel « nous », c’est qu’il estime que ses collègues quésolistes à l’Assemblée nationale peuvent aussi témoigner de ses dires. Or, les deux co-porte-parole de Québec solidaire (QS) ont dénoncé les propos de leur collègue, la palestinienne d’origine Ruba Ghazal les taxant même de « franchement maladroits et exagérés » [3]. Des députés d’autres formations politiques ne l’ont pas pris non plus, comme Marwah Rizqy et Lionel Carmant, qui sont pourtant d’origine étrangère [4].
Le seul qui a publiquement appuyé M. Bouazzi à ce jour est Amir Khadir, un ex-député de QS d’origine iranienne [5]. Rappelons que celui-ci a soutenu dur comme fer que le gouvernement états-unien était derrière l’attentat du 11-Septembre 2001 [6] (l’homme est-il jamais allé sur la Lune, M. Khadir ?). Comme député, il a aussi soutenu en 2010 le boycottage d’un petit commerce dans sa propre circonscription, parce qu’on y vendait des souliers en provenance… d’Israël [7]. Qui se ressemble s’assemble.
M. Bouazzi a employé la formule « Dieu sait que » dans son allocution. Pour USITO, « Dieu est pris à témoin d’un énoncé déclaratif pour renforcer son expressivité. » [8] Le Robert écrit de son côté : « Marque une hypothèse qu’on ne veut pas expliciter, et qui est en général très déplaisante. » Je ne suis pas convaincu qu’il aurait utilisé cette formule peu laïque s’il s’était trouvé devant des Québécois de souche. M. Bouazzi a sûrement été tenté de dire « Allah », considérant les membres de l’assistance.
Si QS veut avoir une toute petite chance de battre le Parti québécois aux prochaines élections dans Maurice-Richard, il doit se débarrasser de son député jusqu’au-boutiste. Étant d’obédience péquiste, j’espère quant à moi que M. Bouazzi continuera à représenter fièrement son parti dans cette circonscription, aussi longtemps qu’il le voudra bien.
Sylvio Le Blanc
[3] https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2024-11-15/allegations-de-racisme-a-l-assemblee/haroun-bouazzi-persiste-et-signe.php
[4] https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2024-11-14/allegations-de-racisme-a-l-assemblee-nationale/ruba-ghazal-rappelle-haroun-bouazzi-a-l-ordre.php
[5] https://www.lapresse.ca/actualites/politique/2024-11-15/allegations-de-racisme-a-l-assemblee/haroun-bouazzi-persiste-et-signe.php
[6] https://www.lapresse.ca/debats/chroniques/lysiane-gagnon/201012/20/01-4354210-khadir-le-fanatique.php
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
3 commentaires
Sylvio Le Blanc Répondre
18 novembre 2024La chroniqueuse du Journal de Montréal, Yasmine Abdelfadel, ne se rend pas compte qu'elle reprend la rhétorique de Haroun Bouazzi.
MISE À JOUR
Les propos du député de Québec solidaire, Haroun Bouazzi, ont choqué et ébranlé la classe politique. Les termes, le forum, les exemples et les explications alambiquées qu’il a choisis n’ont fait que rajouter de l’huile sur le feu.
Non, l’État québécois n’est pas en mission pour diaboliser l’Autre. Mais on ne peut nier la montée d’un discours politique qui fait de l’immigration le bouc émissaire idéal. Après tout, François Legault lui-même a qualifié l’immigration de menace à la cohésion nationale (septembre 2022).
Division
Même Paul St-Pierre Plamondon avait alors dénoncé ces propos comme étant «divisifs», avant de rajouter que: «Lorsqu’on parle de menace, de peur, on va jouer dans un registre émotif pour tenter de faire oublier que la CAQ est complice et largement responsable du déclin du français. [...] Les politiciens doivent s’adresser à l’intelligence des gens, et laissons [de côté] les affirmations à l’emporte-pièce sur la peur».
Anecdotes
Puis, il y a eu ce grand moment où Legault a réduit les immigrants francophones qui osent parler une autre langue à la maison à de simples «anecdotes». Oui, oui, parler espagnol avec ses enfants tout en travaillant en français, c’est apparemment une attaque frontale contre notre nation.
Quant à Legault, champion autoproclamé de la laïcité, il nous a offert un chef-d’œuvre de cohérence récemment. Subventionner les écoles catholiques qui enseignent le catéchisme? Pas de problème. Mais il s’inquiète des «tentatives d’un groupe d’enseignants d’introduire des concepts religieux islamistes». Là, on tire l’alarme nationale.
Alors oui, Bouazzi s’est royalement planté en parlant des ministres Carmant et Dubé et en faisant des généralisations indignes. Mais qu’on ne fasse pas semblant: le discours qui blâme l’immigration pour tous nos malheurs – de la santé au logement, en passant par la laïcité – fait couler bien moins d’encre et fait déchirer bien moins de chemises.
https://www.journaldemontreal.com/2024/11/18/plutot-que-de-deraper-voici-ce-que-bouazzi-aurait-du-affirmer
Sylvio Le Blanc Répondre
18 novembre 2024Haroun Bouazzi «représente le radicalisme moderne», affirme une Québécoise d’origine marocaine
Le Journal de Montréal.
La Québécoise d’origine marocaine Fatima Aboubakr estime qu’il faut se méfier du député solidaire Haroun Bouazzi, à la lueur des propos qu’il a tenus sur le racisme à l’Assemblée nationale.
En entrevue sur les ondes de QUB radio, au 99,5 Montréal FM, la directrice de garderie d’origine maghrébine a vivement dénoncé le discours du politicien.
«C’est monstrueux, ce qu’il dit, parce qu’il profite d’une tribune», a-t-elle affirmé.
«Il représente pour moi le radicalisme moderne qui est en train de s’infiltrer dans la société québécoise et qui est en train de s’infiltrer dans les gouvernements. Peut-être qu’un jour, il ne va pas seulement être un député, mais dans une position où il pourra prendre des décisions. Et là, je vous assure que le futur ne va pas être bon pour le Québec. C’est ce genre de personnes qui font peur», a ajouté Mme Aboubakr.
Selon cette dernière, M. Bouazzi incarne le nouveau type d’islamisme qui a pris naissance dans plusieurs pays musulmans.
«On n’est plus avec le barbu, mal présentable, avec la djellaba jusqu’aux genoux. Ça, ça ne fait pas peur parce que tu le vois. Maintenant, ils sont des gens bien entretenus, bien présentables, qui vont au gym. Ce sont eux qui séduisent le plus», clame Fatima Aboubakr.
Celle-ci estime que le député de Québec solidaire fait partie de ceux qui sont prêts à tout pour favoriser les valeurs islamistes, notamment en manipulant.
«Par exemple, ses propos d’hier, quand il parle d’Autochtones et de Noirs, c’est juste pour attirer un peu de sympathie. Lui, ça ne l’intéresse pas, ni les Autochtones, ni les Noirs. Ce qui l’intéresse, ce sont les islamistes, pas même les musulmans», soutient la Québécoise d’origine marocaine.
La présidente du Rassemblement pour la laïcité, Nadia El-Mabrouk, affirme que l’une des stratégies employées par Haroun Bouazzi est de faire un amalgame entre la religion et l’origine ethnique des individus.
«Amalgamer la race avec la religion, en fait, c’est enlever la liberté religieuse. C’est dire, on est nés comme ça, on ne peut pas changer. Et donc, c’est complètement contre la laïcité», clame-t-elle.
En comparant l’histoire de l’école Bedford et celle des jeunes de la DPJ abusés par des éducatrices à Rivière-des-Prairies, M. Bouazzi n’a pas commis une maladresse; il savait pertinemment ce qu’il faisait, estime Fatima Aboubakr.
«C’est ce qui se passait dans les réseaux arabes ou musulmans. On disait: “Pourquoi on ne parle pas des éducatrices, de leur religion, alors que ce sont deux sujets complètement différents.” Mais lui, il voulait faire plaisir à cette communauté qui l’écoute», soutient la directrice de garderie.
«Il n’a pas fait d’amalgame. Il l’a fait sciemment, selon moi. Il sait qu’il vise à manipuler une opinion. Et il a vraiment réussi à le faire. Ce n’est pas maladroit, c’est vraiment adroit. Il les a bien choisis et c’était droit pour manipuler une opinion», ajoute-t-elle.
«Chaque fois qu’il prend la parole, c’est pour démolir la laïcité, c’est pour la diaboliser», mentionne pour sa part Nadia El-Mabrouk.
Sylvio Le Blanc Répondre
16 novembre 2024Si Bouazzi changeait de sexe, il se couperait la barbe, la bite et se voilerait. SLB