Vers l’éclatement de l’OTAN?

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Des intérêts trop divergents





L’OTAN est-elle en train d’éclater? La question se pose régulièrement depuis 25 ans. Mais cette fois, la guerre contre l’État islamique est en train de faire ressortir des contradictions entre les différents alliés de l’OTAN.


De plus en plus de politiciens européens commencent à rejoindre les positions de Moscou. Quand le président français se rend aux États-Unis pour discuter de la possibilité d’intégrer de manière plus concertée la Russie à la lutte contre l’État islamique, il s’oppose à la stratégie du président Obama.


En termes simples, Hollande vient dire trois choses à M. Obama. Premièrement, Moscou n’est pas l’ennemi commun contre lequel l’OTAN doit se battre, mais plutôt un allié. Ensuite, l’OTAN doit éviter de mettre en place d’autres régimes islamistes. Enfin, il faut sérieusement penser à envoyer des troupes combattre au sol.


Intérêts divergents


Or, les intérêts des États-Unis ne sont pas les mêmes. Washington aimerait bien garder la Russie dans le rôle d’ennemi commun des pays de l’OTAN, comme dans le bon vieux temps. La Syrie est une alliée de la Russie et la faire tomber affaiblirait Moscou. Tout comme incorporer la Bulgarie ou la Hongrie à l’OTAN a affaibli la Russie.


Malheureusement pour les États-Unis, la Russie et l’Europe possèdent une histoire commune et des affinités géographiques qui les rapprochent l’une de l’autre. En ce sens, la guerre froide qui opposait une partie de l’Europe à la Russie constituait un intermède historique exceptionnel.


Le Malaise «turc»


L’avion russe que la Turquie vient d’abattre a provoqué un malaise au sein de l’OTAN.


À l’évidence, cet avion ne constituait pas une menace pour le territoire turc. Obama et Poutine ont par ailleurs clairement indiqué qu’ils ne voulaient pas que l’incident dégénère en guerre entre l’OTAN et la Russie.


N’empêche que la Turquie a bel et bien descendu un avion russe. Pour quelles raisons? Probablement parce qu’elle est agacée par les bombardements russes contre des villages turcophones situés en Syrie. Probablement parce que les Turcs estiment que les bombardements russes affaiblissent trop les groupes d’opposition syriens qui leur sont favorables.


Il apparaît de plus en plus clairement que l’Europe, les États-Unis et la Turquie ont des intérêts régionaux divergents au Proche et au Moyen-Orient.


Cette absence d’intérêts communs augure mal pour l’OTAN. L’organisation va-t-elle éclater pour autant? Probablement pas dans un avenir prévisible.


Cependant, il est assez curieux d’observer que tandis que Washington refuse d’augmenter substantiellement l’engagement de l’OTAN dans la région, l’Allemagne et la France coopèrent militairement encore davantage.


En effet, l’Allemagne va envoyer 650 soldats pour appuyer les forces françaises (officiellement des Casques bleus) contre les islamistes du Mali. Il s’agit peut-être de l’embryon d’une nouvelle alliance en Europe.




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