Clairandrée Cauchy - Le programme de technique en entretien d'aéronefs en anglais prendra finalement son envol l'automne prochain au Collège Édouard-Montpetit. Fortement controversé depuis sa création en 2007, décrié tant par le syndicat des professeurs du Collège Édouard-Montpetit (CEM) que par des organisations de défense du français, le programme technique en anglais a finalement attiré suffisamment d'étudiants pour être dispensé en août prochain à l'École nationale d'aéronautique, située à Saint-Hubert et rattachée au CEM.
L'an dernier, le nombre d'inscriptions avait été insuffisant pour ouvrir le programme. Lorsque l'on tient compte des deux tours de recrutement, une quarantaine d'étudiants ont posé leur candidature, alors que le programme peut accueillir une cohorte d'une trentaine d'étudiants.
Le directeur général du Collège, Serge Brasset, précise toutefois que les étudiants en question proviennent strictement du réseau scolaire anglophone. «L'idée, c'est d'offrir un service qui avait déjà été offert auparavant à la communauté anglophone au collège John-Abbott, et non d'offrir à l'École nationale d'aéronautique un programme d'immersion anglaise», fait valoir M. Brasset.
Faisant écho aux inquiétudes quant au recul du français dans le secteur de l'aéronautique, M. Brasset estime que les étudiants anglophones qui évolueront sur le campus francophone seront plus bilingues que s'ils avaient fréquenté un collège anglophone comme John-Abbott ou une institution ontarienne. Le cadre d'implantation précise par ailleurs que les services sur le campus demeureront en français.
L'ensemble du programme technique, de trois ans et demi, sera dispensé en anglais, y compris les cours de formation générale. Le collège procède présentement à la sélection des enseignants pour offrir en anglais non seulement la formation technique, mais aussi la formation générale. «On va d'abord donner le choix à nos enseignants de le faire en priorité. Si on ne trouve pas, on va recruter ailleurs», explique M. Brasset.
Le syndicat des enseignants du collège, qui avait mené une bataille rangée contre l'ouverture d'un programme en anglais, dans une discipline où la francisation des milieux de travail est déjà un défi, déplore le peu de consultation dont il fait l'objet dans l'implantation du programme. «Ce n'est pas parce que nous sommes contre le fait qu'il y ait un DEC en anglais qu'on ne va pas s'assurer que ce soit fait correctement. [...] La partie patronale met ses gros sabots, décide des choses et ne parle pas aux départements concernés», critique une vice-présidente du syndicat, Denise Bilodeau.
Ce à quoi le directeur général réplique que le syndicat «s'occupe de relations de travail, pas de la gestion des programmes».
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