Résilience et conscience nationale

Attitudes positives et constructives, conditions à la solidarité et la cohésion

Tribune libre 2011




« Ça ne pourra pas toujours ne pas arriver
_ Nous entrerons là où nous sommes déjà
_ Ça ne pourra pas, car il n’est pas question
_ De laisser tomber notre espérance »
_ - Gaston Miron


Nous observons trop sur le site Vigile ou ailleurs dans les médias des
attitudes négatives, sources de maux plus graves que ceux que les opinions
dénoncent. Voyez la plupart des titres : tout le monde se critique, on
s’insulte : on réclame des têtes comme on offrirait une brebis sacrificielle.
Un langage acrimonieux communique de mauvaises ondes et jette de l’ombre
sur l’essentiel ou des actions utiles pour tous ! Cela a un effet dévastateur et
destructeur ; cela projette du côté de l’ombre et de la dépression sociale ! « Si
tous n’en meurent pas… tous en viennent à en être atteints !
Je vous fais cette brève missive : s’il vous-plait, ne versez pas dans le
défaitisme, ni le cynisme, ni le mépris de l’autre. N’entraînez pas
diaboliquement les autres dans l’antre du défaitisme, après avoir tout
critiqué : cette attitude ne serait ni lucide, ni constructive, ni utile, ou les trois
à la fois. Je vous exprime qu’il n’y a pas de situation désespérée, qu’un
manque de conscience nationale et d’espérance en la dignité humaine et en la
foi en quelque chose plus grand que soi, coeur et âme d’une société stable,
viable et prospère. Je vous signifie que l’avenir de ce peuple francophone
d’Amérique repose sur des attitudes diamétralement différentes que celles
que nous offre le spectacle actuel de chicanes et de querelles intestines
lamentables !


***
Ce qui ferait défaut actuellement au sein de la société québécoise ? Plus que tout, une
force de cohésion solidaire, un plaisir fondamental de cheminer ensemble. Tout le
monde propose ses petites mesures, ses « structurites », ses petites critiques ; puis
distille son venin, ses coups de pieds, ses crocs-en-jambe, et d’autres recettes
miracles, recettes certes méritoires en d’autres temps, d’autres manières, mais que
d’autres enroberont d’autres venins: C’est un tohu-bohu lamentable. Mais je vous le
dis : en vérité, le peuple en a marre des chicanes et de la fragmentation des opinions.

Une tour de Babel de bruits terrifiants qui éloignent … les électeurs, les néo-citoyens,
voire les sympathisants. Qui voudrait vivre dans un pays de chicanes et de discordes
sur tout et sur rien ? Il n’y aurait pas faute à faire union, à se réunir autour de
l’essentiel. Tous, les souverainistes dans un sens large et inclusif, les gens mus de
conscience nationale, nonobstant les opinions diverses sur des sujets secondaires,
nonobstant même les options politiques -gens de droite, gens de gauche, gens de
réformes, ou de quelque coin de pays où vous vous situiez- se devraient, dans une
société viable et prospère, de développer une voix concertée sur des sujets
fondamentaux. Travailler ensemble et non dans un capharnaüm lamentable, voilà ce
qu’il faut apprendre pour devenir une Nation viable ! Ne vous laissez pas entraîner
vers les zones sombres. Conviez au soleil, non aux ténèbres des profondeurs Ne
tombez pas dans ce piège, mon ami, mes frères, mes pareils, mes semblables !
Je vous propose une attitude constructive, de résilience et de cohésion...
dont je soumets des illustrations… afin d’être utilement compris.

Ainsi, le recul du poids relatif des francophones n’est pas "inéluctable". Après avoir
fait preuve d’un degré étonnant de déni de la décroissance de la vitalité
démolinguistique du français (au Québec, et au Canada) voilà que certains verseraient
dans le défaitisme ! Écartez cette voix trompeuse, l’insécurité, et insécurité il y a, peut
être salvatrice et galvanisatrice – elle le fut à maints moments de notre histoire- mais
l’attitude négative et le défaitisme détruisent toute force de réaction constructive et
font entrer dans la désespérance ! La décroissance démolinguistique du poids et de la
vitalité de la langue française était annoncée depuis longtemps, résultat de paramètres
effecteurs très clairs que décrivaient depuis longtemps des démographes (Messieurs
M. Henripin, C. Castonguay, M. Termote, etc. depuis les années 80). La situation a bien
failli progresser utilement, mais c’était sans compter l’insoutenable insensibilité du
gouvernement libéral Charest pour les questions linguistiques depuis 2003. Les
études "académiques" (IRPP, INRS, etc..ou de l’OQLF) hésitent ou évitent de proposer
des solutions : elles décrivent stoïquement, au politicien lucide et responsable de le
faire. Ainsi deux attitudes sont possibles : céder au défaitisme ou tout faire pour
redresser la situation. La décroissance future n’est pas inéluctable si les moyens
cohérents sont utilement déployés de manière à influer sur chacun des paramètres
différentiels importants : immigration francophone qualifiée, intégration positive,
francisation tout azimut, francisation des petites PME, respect par l’Administration de
la Charte de la langue française, respect par les institutions fédérales de l’emploi en
français en sol québécois et de la capitale nationale (promesse du NPD), système
d’éducation intégral en français pour tous (ce qui n’est pas le cas actuellement à cause des
écoles passerelles et de l’arrêt à la onzième année de l’enseignement en français -alors que le
Canada anglais, les É.U, etc. obligent à l’enseignement en anglais jusqu’à 18 ans, la fin des
douze années du High school...) et ainsi de suite.
Vous voyez, au lieu de verser dans le défaitisme, il est possible d’adopter une
attitude différente et d’identifier pour chaque situation de problèmes des actions
correctrices constructives. Ainsi, un problème nouveau n’est plus perçu comme
un désastre mais une occasion de développer d’autres moyens… Ainsi, sous cet horizon, la revitalisation de la langue française au Québec, voire au Canada-français,
serait possible à condition d’évoquer une sorte de remède adaptée au pire
des maux dont la langue française est atteinte, les attitudes psycho-sociales
négatives ou destructrices ! Je vous le redis : le drame psycho-social joue en
défaveur à la fois de la langue identitaire, de l’intégration positive des néocitoyens
et de l’identité québécoise ! Ainsi, je le reformule, les attitudes positives
et rassembleuses sont des éléments constitutifs contribuant à la pérennité de la
vitalité de la conscience nationale spontanée, à l’actualisation de l’amour de
l’identité nationale forgée de la langue et de la culture spécifiques.

Une autre illustration plus spécifique : Sur le seul sujet des cégeps en français
reconnaissons que le statut quo n’est plus possible. Quelle mesure conférerait au
système d’enseignement une cohérence qu’il n’a pas ? M. P. Curzi, C. Castonguay et
l’IRPA ont bien fait leur travail, reconnaissons-le. On peut alors (même certains du parti
libéral ou autres !) adopter une position consensuelle de compromis et aller dans une
direction cohérente qui contribuerait nettement à la réalisation à terme d’un objectif
clair d’intégration positive à la langue commune et à l’identité québécoise.
Assez de bruit, de tout bord tout côté ; assez de tangage et de roulis artificiels` : le mal
de mer gagne un peuple, l’affaiblit et le désoriente! Un peu de cohésion et de solidarité
dans toutes les questions essentielles. La langue identitaire est en péril et mérite
l’union des voix !
Les commentaires qu’un M. Gilles apportait à un texte au ton défaitisme présenté sous
Vigile sont justes et sages : "Je crois qu’un des problèmes principaux que l’on
rencontre actuellement, c’est le fait que beaucoup de souverainistes continuent de
discuter pour avoir raison, plutôt que de s’unir pour avoir collectivement raison."
Dans un beau texte, Mme Marie-Hélène Morot-Sir nous rappelle que la défaite des
plaines d’Abraham serait en partie attribuable à la dissension entre Montcalm et
Vaudreuil et à la crainte de Montcalm qu’un trop talentueux Lévis lui fasse ombrage.
Au lieu d’unir les forces, celles-ci auront été divisées, avec le résultat que l’on sait. La
déclaration de Lévis après la reddition de Québec est utile : “ il est inimaginable que
l’on rende une place sans qu’elle soit ni attaquée ni investie !” dira-t-il. Je propose
qu’une pareille réplique aille très bien aux défaitistes de l’heure : on n’abdique pas
avant que tout n’ait été tenté. Or, presque rien de cohérent n’a été fait depuis un bout
de temps !
Les textes de Madame Andrée Ferretti nous fournissent aussi l’exemple d’attitudes
d’un équilibre salutaire par son témoignage de respect envers les contributions du
patrimoine religieux. Ainsi le : « J’invite tous ceux et celles qui ont cette conscience
d’exister comme être collectif créateur, grâce à leur passé national... » (février 2011
dans Appui au maire du Saguenay). En effet, tout est dans l’équilibre et le respect des
valeurs, ainsi en est-il, ainsi nous l’enseigne les philosophes grecs de la démocratie
athénienne.

Je vous invite donc à transmuter l’attitude défaitiste en une attitude de résilience, en
un réflexe de saine combativité déterminée et positive. Si tous les bonnes gens qui
écrivent sous Vigile, par exemple, ou d’autres, éditorialistes de certains journaux,
développaient une telle attitude au-lieu de verser dans des critiques des uns les autres
ou de convier à un défaitisme sombre, alors tout serait, que dis-je souverainement
positif... Ainsi, je reprends ce que je signifiais auparavant (http://www.vigile.net/Sur-letheme-...),
que tout mal est réductible aussi longtemps que l’attitude qu’on y oppose est
positive et constructive !
Dans la vie, deux attitudes diamétralement opposées sont possibles. Un « tous les
obstacles m’écrasent » de Kafka ou un « J’écrase tous les obstacles. » de Balzac. Seul
on risque de verser facilement sous le joug de la première attitude. Mais à deux, qui
s’entraident, tout est possible. À plusieurs, une longue chaîne se déploie, qui lie
utilement. Advienne un air persistant de cynisme et de sophisme alors la chaîne se
fragilise, jusqu’à la rupture. On assiste alors à une prolifération de chaînons erratiques:
un cancer se manifeste, c’est la mort potentielle du corps sociétal ! S’unir pour haler
utilement, avec confiance et alors savoir l’essence du mot Pays ou être d’un ensemble
flou pour se décourager par petits coups de critiques tout azimut, de crocs-en-jambe,
de cynisme morbide, de sophisme tortueux ? Le problème de ce genre d’attitudes
négatives répandues au sein d’une population c’est qu’ils risquent de produire un
climat propice à une évolution négative. Sortez de cette spirale négative pour entrer
dans l’espérance…
Voilà essentiellement. Ainsi, je vous convie à plus d’attitudes positives, de solidarité
spontanée, de cohésion.…
Le plus positivement du monde.
***
Michel Pagé
Texte que j’aurais préféré écrire en collégialité,
septembre 2011
____________________________

Photographie d’Antoine Desilets reproduite par le Devoir. Une illustration d’optimisme, de solidarité et
de charité humaine , bref d’un discours d’espérance…
« Ne vous demandez pas ce que l’État devrait faire pour vous, mais ce que vous pouvez faire pour
vous entraider.. »

Squared

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Résidant de Montréal. A fait plusieurs mandats en coopération internationale, et a travaillé dans plusieurs provinces anglophones. Formation académique en sciences, gestion et littérature.





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2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    31 août 2013

    La Russie est devenue une grande puissance grâce à la religion chrétienne (Poutine)
    RIA Novosti
    RIA-Novosti
    jeudi 25 juillet 2013
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    La Russie est devenue une grande puissance grâce à l’adoption de la foi chrétienne, a déclaré jeudi le président russe Vladimir Poutine dans un message adressé au Patriarche de Moscou et de Toutes les Russies Cyrille pour le 1025e anniversaire de la Russie.
    "L’adoption de la foi chrétienne a marqué un tournant décisif dans l’histoire de notre pays qui est devenu une partie intégrante de la civilisation chrétienne et une grande puissance mondiale. C’est la foi chrétienne orthodoxe qui a donné une impulsion au développement de la culture et de l’enseignement en Russie. Elle a libéré des forces créatrices colossales, a encouragé le peuple russe et l’a soutenu pendant des périodes difficiles. L’Eglise orthodoxe russe a toujours été avec son peuple", est-il indiqué dans le message rendu public par le service de presse du Kremlin.
    Le président a également mis en valeur le rôle du Patriarcat de Moscou dans le renforcement de la coopération internationale et le développement du dialogue avec les Églises orthodoxes d’autres pays.
    Des festivités consacrées au 1025e anniversaire de la christianisation de la Russie se déroulent sur l’ensemble du territoire canonique de l’Eglise orthodoxe russe, en Russie et à l’étranger. Y participent les chefs des Eglises orthodoxes du monde entier, y compris huit Patriarches.
    Source
    http://fr.rian.ru/politique/20130725/198861354.html

  • Archives de Vigile Répondre

    10 décembre 2011

    En fait, cette intervention identifie une voie constructive de faire de la politique et d'exprimer ses opinions politiques de manière à créer plus de cohésion et de coopération...
    la racine du mal nommé "démotivation et désabusement de la population" viendrait - en plus d'une réaction au cynisme et au sophisme de certains politiciens et à l'utilisation qu'ils font d'institutions publiques et de Pouvoirs conférés par le peuple- d'une forme négative d’aborder les discussions. Les gens en ont assez du ton injurieux des débats et des opinions émises. Sous Vigile on aura exagéré dans ce sens: trop d'insultes, trop d'invectives, trop de mots d’adolescents en quête de révoltes sans fondements et d’accusations faciles….
    Changez de ton, et ceux que vous faites fuir reviendront, intéressés par un discours plus éclairé, plus respectueux, plus constructif et plus rassembleur. Il y a lieu de ne plus voir des "adversaires" là où tout simplement des évolutions différentes ne demandent qu'à être de nouveau réunis utilement.
    Bien votre