Lisette Lapointe nous parle de son amoureux...

Jacques Parizeau, un nom qui inspire l’amour du Québec

Tribune libre

Le 1er juin 2015 s’éteignait Jacques Parizeau, le compagnon de vie de Lisette Lapointe avec qui il aura vécu les 23 dernières années de sa vie. Dix ans après son départ, elle publie sa propre biographie De combats et d’amour qui paraîtra cet automne aux Éditions de l’Homme. « En revivant ce moment douloureux, je suis encore profondément remuée par les témoignages de reconnaissance et d’admiration qui ont entouré son départ. Un concert d’éloges, sans la moindre fausse note, comme si les différends passés étaient oubliés pour ne voir que le legs de l’homme d’État », raconte-t-elle.

Avec René Lévesque, Jacques Parizeau incarne sans contredit une icône incontournable dans le paysage souverainiste du Québec. De personnage froid et distant à son arrivée à titre de ministre des Finances lors de son entrée à l’Assemblée nationale, il est rapidement passé à un personnage chaleureux et charismatique particulièrement lorsqu’il entreprit sa croisade menant au référendum de 1995 qu’il perdit de justesse par quelques milliers de voix.

Comme il fallait s’y attendre, le retrait de la politique active de Jacques Parizeau n’allait pas pour autant l’empêcher d’exprimer ses opinions si bien qu’il fut affublé rapidement du sobriquet peu flatteur de « belle-mère ». « Ce n'est pas parce que j'ai été chef du Parti québécois que je suis condamné à ne plus parler… Quelle sorte de société sommes-nous où les gens ne devraient plus parler!», répliquait-il à ses détracteurs. Dans cette foulée, en avril 2015, Jacques Parizeau jette un regard amer sur le Parti québécois (PQ) en comparant son ancienne formation politique à un véritable « champ de ruines », dans une longue entrevue accordée à Radio-Canada. « On a démoli graduellement ce parti-là, et surtout, on lui a fait perdre son âme, on l'a égaré dans des discussions byzantines » argue-t-il. « Les péquistes n'ont pas l'air de croire en eux. Comment voulez-vous que les autres croient en eux? »

Aux yeux de Lisette Lapointe, il n’y a rien de plus beau et de plus précieux que la liberté, rien de plus normal pour un peuple que d’avoir son pays. « Il n’y a rien de plus beau que les commencements », se rappelle-t-elle avec émotion ces mots chargés de fougue prononcés avec vigueur à maintes reprises par son amoureux. Dix ans après sa mort, le nom de Jacques Parizeau inspire encore l’amour du Québec, et il restera gravé indéfiniment dans la mémoire collective des Québécois.


Henri Marineau, Québec



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1 commentaire

  • François Champoux Répondre

    2 juin 2025

    2 juin 2025

    Jacques Parizeau m’a enseigné une chose importante : si l’on veut être indépendant, il faut en avoir les moyens. 


    Les Québécois n’ont pas compris son message ou ils ont plutôt dit NON à M. Parizeau et son indépendance du Québec. Les Québécois ne sont pas des indépendantistes : pour être des indépendantistes, il faut d’abord être indépendant, autonome. Ce qui n’est pas le cas; nous sommes des "amaricains" avant d’être un peuple distinct. Dommage pour nous tous qui aimons notre langue, notre culture, le tout bien au-delà des apparences…


    Avoir un pays, c’est exigeant; ça demande une maturité d’esprit et un vrai amour de soi et des autres; bien des peuples ont un pays, mais n’en assument pas le coût : cet amour inconditionnel à ce coin de pays et ce partage en toute humanité.


    Il faut cesser de croire qu’un pays, ça se chante et c’est assez pour l’avoir, avant d’avoir labouré son jardin. Il y a des valeurs à cultiver, à faire pousser et à récolter avant de penser qu’on a un pays.


    Rappelons-nous le message de Parizeau : ayons les moyens de nos rêves, sinon oublions ces rêves. La liberté, c’est la responsabilité.


    François Champoux, Trois-Rivières