Il y a deux jours, j’ai écrit un texte sur la religion qui m’a valu de nombreux commentaires enflammés.
Parmi ceux-ci, une réaction de Denise Bombardier, que vous avez pu lire dans nos pages mardi.
JE SUIS ATHÉE, DIEU MERCI !
Dans son texte, Denise (qui est une amie très chère avec qui j’adore débattre, car elle le fait toujours avec intelligence, courage, conviction et respect) me reproche d’avoir occulté l’immense apport culturel de l’Église catholique.
Primo, ce n’était pas du tout le sujet de ma chronique. Je me contentais de dire qu’à mes yeux d’athée, toutes les religions s’équivalent.
Elles me paraissent toutes basées sur des sornettes, des mensonges et des histoires à dormir debout.
Ma déclaration peut choquer certaines personnes, je le sais.
Mais si nos télédiffuseurs ne se gênent pas pour inviter tel ou tel évêque pour expliquer le plus sérieusement du monde les dernières doctrines absconses de l’Église catholique («Après mûres réflexions et plusieurs débats théologiques, nous avons décidé que nous donnerions finalement la communion aux couples divorcés...»), je ne vois pas pourquoi j’hésiterais à dire haut et fort que je suis athée.
Après tout, toute idée est critiquable, et la religion est une idée.
Tout comme l’athéisme, d’ailleurs. Qui mérite tout autant d’être critiqué que l’islam, la religion catholique ou le judaïsme.
L’HÉRITAGE CULTUREL
Mais j’aimerais revenir sur l’idée «d’apport culturel» des religions.
Denise parlait des cathédrales, de la musique sacrée, des chefs-d’œuvre de la peinture et de la littérature...
Rassurez-vous, chère amie: j’ai beau être athée, je ne suis quand même pas sourd et aveugle.
Ce débat sur la religion est nécessaire.
Même si je ne crois pas en Dieu, j’adore les messes de Bach, je visite religieusement Notre-Dame lorsque je vais à Paris et je tiens L’Évangile selon Saint-Mathieu de Pasolini comme l’un des plus grands films jamais faits.
Après tout, je suis de culture catholique, même si je ne suis pas croyant.
Mais l’héritage et l’apport des religions ne se limitent pas qu’à ça.
Vous voulez faire le bilan? Alors, faisons-le.
Pour chaque cathédrale, chaque temple, chaque mosquée et chaque synagogue, combien de victimes innocentes des guerres de religion?
Combien d’individus brisés, cassés, élevés dans l’ignorance, la peur et les préjugés?
Combien de savants réduits au silence par des inquisiteurs?
Combien de femmes élevées dans le mépris de leur sexe?
Combien de chefs-d’œuvre mis à l’index?
«Soldats, du haut de cette pyramide, 40 siècles vous contemplent», a dit Napoléon à ses troupes lors de la campagne d’Égypte.
De même, on pourrait dire: «Du haut de cette cathédrale, des siècles d’ignorance, de honte, d’hypocrisie et de souffrances vous regardent...»
DES RÉACTIONS VIVES
Ce débat sur la religion et l’athéisme est non seulement intéressant, il est nécessaire.
Cela dit, j’avoue être découragé de voir qu’en 2016, il est encore délicat d’attaquer la religion.
Au moins, lorsque j’attaque la religion catholique, tout ce que je risque est, au pire, de recevoir quelques courriels colériques, au mieux, de lire une réplique intelligente de mon amie Denise.
Ce n’est malheureusement pas le cas lorsque je critique l’islam...
Les réactions, alors, sont beaucoup plus enflammées et inquiétantes.
Au prochain souper, chère Denise! On mangera des religieuses au chocolat...
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