Justin Trudeau soupçonne que les transferts fédéraux ne sont pas dépensés correctement par les provinces. Ottawa donne depuis des années sans trop compter mais les comptes provinciaux ne seraient pas cachères...
Les transferts fédéraux ont augmenté de 6 % par année sous le gouvernement conservateur de Stephen Harper, mais les budgets sectoriels des provinces n’ont pas augmenté au même rythme.
À partir de 2004 et durant dix ans, les provinces n’avaient pas eu de soucis à se faire: Ottawa avait ouvert le robinet et laissé aux provinces le loisir de dépenser. Cette année, plus de 65 milliards iront ainsi aux gouvernements provinciaux, incluant la péréquation.
Les résultats sont effectivement décevants, au Québec en particulier. Le réseau de la santé, calqué sur le modèle manufacturier de trois quarts de travail rigides, ne parvient pas à répondre à la demande. On n’ose pas savoir pourquoi ça va mieux en Ontario...
En éducation, la Belle Province de gauche est championne du décrochage et une bonne partie de ses diplômés ne mériteraient pas de porter ce titre...
Augmentation
Dans un entretien avec Le Devoir lundi, le premier ministre du Canada a expliqué qu’il n’avait pas l’intention de laisser les choses perdurer. La question suggérée ainsi est simple: Ottawa veut savoir où va l’argent...
Le gouvernement Trudeau est déterminé à plafonner à 3 % l’augmentation des transferts. De toute façon, selon M. Trudeau, cela restera supérieur à la hausse annuelle consentie par les provinces...
30 milliards en salaires
Le total des transferts fédéraux attendus cette année par Québec ne couvre même pas les salaires versés dans le réseau québécois de la santé.
Plus de trente milliards vont en salaires en 2016-2017. Pour le personnel des établissements (22 milliards) et les médecins (8 milliards). En éducation, les payes totalisent 16,5 milliards...
Précisons que le Québec a opté pour le modèle le plus coûteux: un imposant ministère et de multiples structures bureaucratiques régionales. Le modèle québécois dans son ensemble est ainsi fait et soumet la majorité des contribuables à une fiscalité carnassière...
Lisée vs Couillard
Par ailleurs, l’actuel ministre de la Santé, Gaétan Barrette, peut pester contre Ottawa, son discours ne convainc personne. Il a été au cœur des négociations salariales des médecins. Le succès qu’il y a obtenu porte aujourd’hui ombrage à l’argumentaire qu’il emploie contre Ottawa.
Le nouveau chef du PQ, Jean-François Lisée, l’invoquera assurément dans son duel contre le premier ministre Couillard, un ex-médecin lui aussi.
M. Lisée a invoqué le cas des disciples d’Hippocrate plusieurs fois au cours des dernières semaines. Il a eu des mots très durs, allant jusqu’à dire que, pour un gouvernement, les plus à craindre, ce ne sont pas les banques ou les pétrolières mais les fédérations médicales.
Il a pris l’engagement formel de faire du gel salarial des médecins un des principaux enjeux de la prochaine campagne électorale. Ce qui risque évidemment de placer le duo Couillard/Barrette dans ses petits souliers...
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