British Tradition

Nous ne nous tairons pas

Billet de Caroline


Dans le courrier des lecteurs du journal The Gazette

du 15 mai dernier

on peut y lire ce qui suit :
Saudi Québec

Saudi Arabia and Quebec have somtehing

in common : The Saudis have the religious police

and we have the language police;

theirs close booths, ours take down signs,

both are the offspring of paranoid and repressive politics


ce qui pourrait être traduit par : Fucking Frenchmen.

La lettre est signée : Jean Dandurand.
Déjà, en 1806, un journaliste du Quebec Mercury écrivait :
«Cette province est déjà trop française pour une colonie anglaise. La défranciser autant que possible, si je peux me servir de cette expression, doit être notre premier but. »
En 1761, les francophones formaient 99,7% de la population; le poids du nombre interdisait aux Anglais de pratiquer une politique trop radicale.
Le premier gouverneur de la province, James Murray, dut mettre en application la politique du gouvernement britannique : faire du Québec une nouvelle colonie en favorisant l’immigration anglaise et l’assimilation des francophones, en implantant la religion officielle de l’État – l’anglicanisme - et en instaurant de nouvelles structures politiques conformes à la tradition britannique.
En 1790, les Canadiens français ne possédaient qu’une quarantaine d’écoles pour quelque 160 000 habitants, soit une moyenne d’une école pour 4 000 habitants, tandis que les Anglais en avaient 17 pour 10 000 habitants, soit une pour moins de 600 habitants.
L’échec de la rébellion de 1837-1838 entraîna des conséquences déterminantes pour le développement de la société canadienne-française. Profondément déçus et humiliés, les habitants se replièrent davantage sur eux-mêmes et se résignèrent à leur sort. Pendant plus d’un siècle, ils se retranchèrent dans la soumission (…)
Voyageant en Amérique, le Français Alexis de Tocqueville (1805-1859) vint passer quelques jours au Bas-Canada en août 1831. Il fut particulièrement frappé par l’influence de la langue anglaise dans la vie des Canadiens, par les anglicismes, les tournures étrangères et par l’omniprésence de l’anglais dans l’affichage à Montréal. Il remarqua que les Anglais et les Canadiens formaient deux sociétés distinctes au Canada ce qui lui fit dire : «Je n’ai jamais été plus convaincu qu’en sortant de là que le plus grand et irrémédiable malheur pour un peuple, c’est d’être conquis.
»
En 2007, qu’y a-t-il de changé ?

Ne sommes-nous plus un peuple conquis ? Traqué ?

Un peuple soumis ? Résigné ? Humilié ?

Un peuple à défranciser ?
Qu’avons-nous obtenu ?

Justice ? Respect ?
Le poids de notre nombre

n’interdit plus aux Canadiens anglais

d’appliquer une politique radicale.

Voilà ce qu’il y a de changé.
Pourquoi se battre pour que le Québec

conserve 24% des sièges au Parlement d’Ottawa ?

Battons-nous pour qu’il en sorte,

pour ne plus que l’Histoire se répète.
Nous avons été conquis.

Nous ne sommes pas vaincus.

Nous ne nous tairons pas.
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Source : Histoire du français au Québec Section 2

Le Régime britannique (1760-1840)

Une majorité française menacée
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
P.S. Merci de continuer à répondre à la question POURQUOI ?

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Caroline Moreno476 articles

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Château de banlieue

Mieux vaut en rire que d'en pleurer !


Chapitre 1
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2 commentaires

  • Luc Bertrand Répondre

    18 mai 2007

    Nous pourrions poser le même genre de questions à notre "élite souverainiste":
    Concernant la stratégie étapiste, qu'est-ce qui a changé depuis novembre 1974? Le but était de faciliter l'accès au pouvoir pour le Parti Québécois afin de faire la promotion de la souveraineté et de démontrer que l'équipe péquiste avait la compétence voulue pour gérer tous les pouvoirs d'un État indépendant.
    Le résultat? Le PQ a pris ou conservé le pouvoir quatre fois lors des six élections suivantes. Deux fois (1976 et 1994) il a fait campagne en misant sur sa "manière de gouverner", se refusant systématiquement à défendre son option en dehors d'une campagne référendaire; les deux autres élections (réélections après un NON au référendum) ayant été gagnées en plaçant l'option en veilleuse. Les deux campagnes référendaires (de l'automne 1979 au printemps 1980 et de décembre 1994 à octobre 1995) ont constitué les seules périodes où le parti a effectivement fait la promotion de la souveraineté, si on excepte les années Parizeau (1988-1995) où le parti a beaucoup fait progresser la réflexion sur l'option et le processus de sa mise en oeuvre. Enfin, les gouvernements péquistes ont fait adopter nombre de lois novatrices et progressistes, mais le difficile exercice du pouvoir dans le contexte d'impuissance provinciale a drainé toutes les forces utiles du parti au détriment de la promotion de l'indépendance.
    Au sujet de la clarté du projet présenté (souveraineté-association ou partenariat vs indépendance), qu'est-ce qui a changé depuis 1968? Le RIN, le MSA et le RN avaient fait front commun (formation du Parti Québécois) pour unir le vote nationaliste et rendre l'option plus "rassembleuse" (moins "radicale") pour la population.
    Résultat: Le Parti Québécois a profité du sabordage du RIN pour ne plus parler d'indépendance, mais de "souveraineté-association". Cédant devant les accusations des fédéralistes de chercher à isoler le Québec, la direction du PQ a toujours cherché à rassurer la population à l'effet que le lien canadien ne serait jamais rompu, que les relations commerciales ne seraient pas perturbées, bref qu'à peu près rien ne changerait. Seul Jacques Parizeau a été très clair sur la coupure avec l'espace constitutionnel canadien, jusqu'au moment où Lucien Bouchard a, encore une fois, choisi de "diluer l'option" dans l'espoir d'obtenir une majorité d'appuis. Aujourd'hui, le 40-45% d'appuis dans les sondages est pour quoi? Personne ne saurait le dire avec certitude.
    Aujourd'hui, sommes-nous plus avancés qu'en 1968? Nous voulions renverser l'ordre des choses pour la majorité francophone (québécoise) qui était dominée par la minorité anglophone (supportée par Ottawa et les marchés financiers de Toronto).
    Résultat: Une classe aisée de francophones s'est effectivement formée et a graduellement pris la place de l'élite dirigeante unilingue anglaise, lorsque celle-ci a réalisé que les esclaves devenus maîtres sont pires que leurs bourreaux. Cependant, cette élite de collaborateurs a investi les institutions financières, les postes-clés de l'administration fédérale et s'est appropriée le contrôle des médias nationaux. Si bien que depuis le milieu des années 1960, ce sont davantage les politiciens et hommes d'affaires francophones fédéralistes qui ont été les adversaires les plus acharnés du mouvement indépendantiste québécois. Le "petit peuple" quant à lui s'est divisé en deux: les travailleurs syndiqués ont formé une classe moyenne grâce aux meilleures conditions obtenues des gouvernements provinciaux péquistes, mais ont déchanté lorsque ces gouvernements ont choisi de les sacrifier pour s'accrocher au pouvoir; les travailleurs non syndiqués n'ont pas noté de différence significative de leur condition lorsque les gouvernements péquistes et libéraux se sont succédés et sont aujourd'hui sceptiques ou même cyniques vis-à-vis du Parti Québécois et son option.
    Raisons de plus pour ne pas se taire! Si le PQ estime n'avoir plus besoin de nos idées pour s'accrocher à leur lubie de gouverne provinciale, fondons un nouveau parti politique et reprenons la pédagogie à zéro!

  • Archives de Vigile Répondre

    18 mai 2007

    Exactement comme l'Arabie Saoudite, en effet.
    En Arabie Saoudite c'est une minorité sunnite qui domine sur la majorité chiite.
    Au Québec c'est une minorité anglaise sur la majorité française.
    Tant que nous persisteront, avec le Bloc par exemple, de se condidérer et agir comme une minorité au Canada plutôt que comme une majorité au Québec, nous poursuiverons notre descente vers l'anihilation.