Par Stéphane Harrisson
Intervention lors d’une assemblée du Conseil de la souveraineté du Québec, Montréal, samedi le 17 février 2007. En réponse à la question : « Sur quels éléments centrer ou recentrer le discours souverainiste ?».
À la question posée cet après-midi, je réponds : il faut mettre le cap vers l’indépendance, ce qui implique l’action avant tout. La mobilisation de l’ensemble des porteurs du pays dans le cadre d’une élection décisionnelle me semble une stratégie capable d’assurer un appui au-delà de 50% et, surtout, que cet appui puisse se concrétiser par la création d’un État indépendant. J’en conviens, ceci est plus facile à dire qu’à faire. Le discours et les stratégies déployés actuellement doivent être réévalués.
Trois points me paraissent particulièrement importants
1. Proposer en priorité un projet de pays plutôt que la gestion provinciale.
2. Entamer un dialogue entre le Parti québécois, le Bloc québécois, Québec solidaire et les organisations militantes en vue de la mise sur pied d’une coalition permanente vers l’indépendance, un pacte.
3. Permettre la discussion sur les différents modes d’accession à l’indépendance. Cette question est primordiale, car la stratégie référendaire nous enferme dans la dynamique canadienne où la situation est à l’avantage du gouvernement fédéral. Les parlementaires canadiens ne sont aucunement liés par le résultat d’un référendum, ce procédé n’a qu’une portée consultative au Canada. De plus, la loi sur la clarté (C-20) offre une marge de manœuvre supplémentaire permettant de fixer la hauteur de l’appui nécessaire.
L’élection décisionnelle vers l’indépendance
Je soumets donc à l’assemblée un projet d’élection décisionnelle mis de l’avant par le Rassemblement pour l’indépendance du Québec (RIQ) et par les Porteurs du pays. L’élection décisionnelle est en fait une élection au cours de laquelle un regroupement de partis, de candidats et d’individus proposent comme plate-forme électorale la réalisation de l’indépendance s’ils recueillent plus de 50 % du suffrage.
Cette stratégie, démocratique, légitime et légale offre plusieurs avantages. Le mandat conféré aux parlementaires par l’élection décisionnelle est un mandat de procéder, un mandat légitime, basé sur un processus reconnu dans l’ensemble des démocraties : la volonté populaire exprimée dans le cadre d’une élection. Ce mandat n’a rien de comparable à une consultation référendaire et constitue une police d’assurance contre la loi C-20.
L’élection décisionnelle facilitera l’implication de la communauté internationale dans l’éventualité où le Canada ne reconnaisse pas le Québec indépendant, une majorité exprimée lors d’une élection est plus difficile à ignorer que le résultat d’un référendum soumis à une loi émanant d’un pays souverain, le Canada.
L’élection décisionnelle, par le regroupement des porteurs du pays, offre également la possibilité d’une forte mobilisation. Une mobilisation centrée sur le projet de pays, au-delà des tendances idéologiques, un pacte permanent entre des partis, des candidats et des individus, susceptible de faire augmenter l’appui au projet de pays au sein de la population.
Ce mode d’accession à l’indépendance peut paraître difficile à mettre en œuvre. Certes, il faudra y mettre de l’effort, mais, je crois que cette stratégie mérite d’être considérée sérieusement. Un organisme comme le Conseil de la souveraineté du Québec pourrait jouer le rôle de médiateur entre les différents partis pour entamer le dialogue nécessaire à sa mise en place.
Dossier complet sur le projet de pacte et l’élection décisionnelle sur le blogue du RIQ
Stéphane Harrisson
Mettre le cap vers l’indépendance
« Sur quels éléments centrer ou recentrer le discours souverainiste ?»
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