Yolande James, ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles
Le soutien de la ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Yolande James, à la récitation d'une prière avant les séances du conseil municipal à Saguenay suscite de nombreuses réactions. La ministre a affirmé lundi que la prière avant les séances du conseil municipal à Saguenay n'était pas un geste que l'actuel gouvernement considère comme répréhensible.
La ministre James commentait ainsi pour la première fois la récitation de la prière à Saguenay, une cause portée devant le Tribunal des droits de la personne. Une décision n'a pas encore été rendue par le tribunal à ce sujet.
Pour la présidente du Mouvement laïque, Marie-Michelle Poisson, le commentaire de la ministre était déplacé et constitue un empiétement du pouvoir politique sur le judiciaire. Le Mouvement laïque réclame la démission de la ministre. « Mme James a pris parti dans un jugement où le juge ne s'est même pas encore prononcé », souligne Mme Poisson.
Le député péquiste de Chicoutimi et leader de l'opposition à l'Assemblée nationale, Stéphane Bédard, estime aussi que Yolande James a été trop loin et fait montre d'une méconnaissance du dossier. « C'est très inquiétant pour la suite des choses. Maintenant, ils vont poser des règles dont j'ai hâte de voir l'application par quelqu'un qui n'est pas capable de faire les différences importantes à faire », dit-il.
Quant au maire de Saguenay, Jean Tremblay, il se réjouit de cet appui. « C'est certainement positif, je suis très content », dit-il.
Le maire attend toujours la décision du tribunal des droits de la personne. Ce tribunal a déjà rendu un verdict défavorable à la prière contre la Ville de Laval, en 2006.
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Prière à l'hôtel de ville
Un moment de recueillement
Mise à jour le lundi 22 mars 2010
La ministre de l'Immigration et des Communautés culturelles, Yolande James, ne voit aucun problème dans le fait que les élus de Saguenay fassent lecture d'une prière avant les séances publiques du conseil municipal.
La ministre est actuellement en tournée des médias pour préciser la position de Québec dans les dossiers de la laïcité et des accommodements. À l'émission L'heure de pointe de Jean-Pierre Girard, de la Radio de Radio-Canada, elle a clairement affirmé en parlant spécifiquement de la prière à Saguenay que ce n'était pas un geste que l'actuel gouvernement considère comme répréhensible.
« Ça se fait en tout respect d'avoir ce moment de recueillement. C'est quoi le problème? À l'Assemblée nationale, vous savez que nous avons ce moment de recueillement avant toutes les périodes de questions. Pour moi et pour nous, on n'a pas de problème avec ça », a-t-elle affirmé.
Pour la ministre, l'obligation des immigrants d'accepter certains grands principes de la société québécoise, comme l'égalité homme-femme, n'implique pas en contrepartie que la société d'accueil doit renier tous ses symboles culturels, fussent-ils religieux.
Cette déclaration de la ministre de l'Immigration est faite au moment où la Ville de Saguenay est en attente d'une décision du Tribunal des droits de la personne qui doit juger si la prière est acceptable ou non à l'hôtel de ville.
Le maire de Saguenay n'a pas voulu accorder d'entrevue sur la position de la ministre. Il affirme tout de même qu'elle tombe sous le sens.
Pour sa part, l'avocat du Mouvement laïque québécois, qui veut faire interdire la prière à Saguenay, indique que la ministre James ignore délibérément le jugement de 2006 du Tribunal des droits de la personne dans le dossier de la prière à Laval, qui avait jugé cette pratique contraire au droit à la liberté de religion et obligé la Ville à l'abandonner.
Prière à l'Hôtel de Ville
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