L’ire ondule et fait notre printemps érable.
_ Les volées de ta bernache pointent au-delà en V.
_ Levée pour la victoire, le V des courts, levier pour relever.
_ Carrérouges à épaulettes, engoulevents au vent,
_ Jaseurs, bruyants bruants, crécelles du renouveau.
_ Les oies, haut dans les airs, criaillent.
_ Les oiseaux dans le désert du ciel crient « aïe, aïe » !
_ Je vois leur voie, j’ois leur voix.
_ C’est un essaim d’oiseaux qui se dessine à dessein.
_ Il roucoule, et nous passons… malheureusement à autre chose.
Au sol, jonchent charognards et lignes de corbeaux, champs sinistres.
_ Tyrans tritri, sizerins, moqueurs,
_ Appuyés par la plume des martinets, des étourneaux étourdis,
_ Petits roitelets, durbecs des sapins,
_ Méchants moineaux, tarés des pins.
Les brigades de pics maculés se prétendent poliss,
_ Pourtant, ces merlins d’Amérique écrasent, mettent en déroute,
_ Ce qu’ils disent être des pommes de routes,
_ Pour en faire des pommes de discordes, et les laisser pourrir.
_ Champs matraqués. Chants mal traqués.
_ Battements d’elles. De la compote au compost.
« Allez, ouste ! Tu ne te pauseras pas là !
_ Va chercher des bouleaux dans le nord,
_ Monte comme la sève, rue-toi vers l’or »,
_ Mais tu prends la rue et son pavé de la bonne intention.
Mélèzes devant ces ormes qui frênent,
_ Devant ces hêtres poseurs de chênes.
_ Mesquineries visant à noyer cette rage orageuse.
_ Mais tu ne cèdreras pas.
_ Car tes geais sont de pierre, de gens, de jacques.
On croit que tu peuplier.
_ Mais on se trompe parce que tu es un roseau pensant.
_ Et ceux qui pensent, ceux qui pansent la prose en sang,
_ Savent bien que le chant du cygne, on ne l’entend…
Étienne Bolduc
_ un admirateur de Sol au Cégep de Drummondville
_ 30 avril 2012
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1 commentaire
Serge Jean Répondre
9 mai 2012Poésie en métaphores, mécanique des mots ingénieuse que j'ai aimé et qui m'a fait sourire par moments.Même si ce n'est pas nécessairement drôle. L'ingéniosité est quelque chose de ravissant et séduisant. Très beau. Merci.
Jean