EXPLOITATION PÉTROLIÈRE ET GAZIÈRE

Les grands syndicats réclament un moratoire

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Le front du refus prend du coffre

Les grandes centrales syndicales du Québec s’invitent dans le débat sur l’exploitation d’éventuels gisements d’énergie fossile. Avant de décider ou non d’aller de l’avant, elles réclament un moratoire sur l’exploration, la tenue d’une évaluation environnementale et davantage d’action contre les changements climatiques.

Dans une lettre transmise au Devoir, la CSN, la FTQ, la CSQ et la CSD pressent le gouvernement Marois de mandater le Bureau d’audiences publiques sur l’environnement afin qu’il mène une évaluation environnementale pour l’ensemble de la filière des hydrocarbures.

Selon les syndicats, il s’agit d’une « étape essentielle et préalable à l’amorce même d’un débat sain et éclairé, afin de bien mesurer l’ensemble des impacts sociaux et économiques et de bien évaluer les risques environnementaux associés au développement de cette filière énergétique ».

« Pour nous, ajoutent les signataires, dans leur forme actuelle et avec le peu d’informations disponibles, les projets Old Harry, d’Anticosti et de la Gaspésie ne sont acceptables ni sur le plan environnemental ni sur le plan social, pas plus qu’ils ne sont justifiables d’un point de vue économique. »

La demande syndicale rejoint en partie celle des scientifiques, écologistes et politiciens qui ont publié lundi le « Manifeste pour sortir de la dépendance au pétrole ». Eux aussi demandent la tenue d’une évaluation environnementale.

La première ministre Pauline Marois a toutefois déjà fermé la porte à une évaluation qui prendrait en compte l’ensemble des projets envisagés sur le territoire québécois. Selon elle, les projets prévus pour la Gaspésie, pour l’île d’Anticosti et pour le golfe du Saint-Laurent sont très différents les uns des autres. Ils doivent donc faire l’objet d’évaluations environnementales distinctes. Pour le moment, rien n’a été annoncé.
Ni oui ni non

Les grands syndicats ne ferment pas pour autant la porte à une exploitation des ressources fossiles qui pourraient se trouver dans le sous-sol québécois. « Nous sommes conscients qu’il pourrait devenir impérieux de trouver de nouvelles sources de financement pour assurer la pérennité des services publics, écrivent-ils dans leur missive. Défi d’autant plus grand que la population vieillit. Nous le savons. Voilà pourquoi, encore une fois, le camp du Oui pourrait être le nôtre si, et seulement si, l’exploitation des hydrocarbures obéit à des conditions strictes. »

Ils réclament aussi la tenue d’une évaluation des bénéfices économiques pour l’État. « Nous ne savons toujours pas comment le gouvernement entend s’assurer que nos ressources pétrolières, s’il devait y en avoir, ne seraient pas pillées aux seuls bénéfices des entreprises privées. »

Et même si le Québec devait choisir la voie de l’exploitation, les quatre centrales signataires estiment qu’il faudra travailler à « réduire notre dépendance aux hydrocarbures » ainsi qu’à la mise en place d’« un plan d’action ambitieux de réduction des gaz à effet de serre ». Le plan de lutte contre les changements climatiques promis par Québec pour atteindre ses objectifs de réduction de gaz à effet de serre se fait toujours attendre.


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