«Les gens n'aimaient pas Pauline», soutient Jean Garon

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Jean Garon toujours intéressant à écouter

(Québec) Si le Parti québécois a connu la pire performance électorale de son histoire lundi soir, c'est simplement parce que Pauline Marois n'était pas appréciée par la population, croit l'ex-ministre péquiste et cofondateur du Parti québécois (PQ), Jean Garon. Il estime que la formation politique doit prendre son temps, voire des années s'il le faut, avant d'élire un nouveau chef aimé des Québécois.
Les stratèges et les analystes cherchent inutilement midi à quatorze heures les raisons qui ont mené les troupes péquistes à la défaite. Ni le référendum ni la charte de la laïcité ne l'expliquent puisque c'est vers la chef qu'il faut se tourner pour comprendre, soutient sans détour celui qui a été député de Lévis pour le PQ de 1976 à 1998. «Je pense que les gens n'aimaient pas Pauline. Pauline n'était pas populaire», laisse tomber M. Garon, qui a été son rival lors de la course à la succession du parti en 1985.
Et cela ne date pas d'hier, affirme celui qui a milité aux côtés de René Lévesque pour mettre au monde un parti unissant les forces souverainistes de la province. Il dit avoir connu Pauline Marois à ses débuts comme députée dans la circonscription de La Peltrie où, rappelle-t-il, «elle s'est fait battre plus d'une fois». Selon lui, la première ministre sortante n'attirait déjà pas les foules. «Elle a changé de circonscriptions plusieurs fois», fait également remarquer celui qui a servi nulle par ailleurs qu'à Lévis.
Depuis le départ de Jacques Parizeau à la tête du PQ, les dirigeants carriéristes s'y sont succédé sans grand succès, analyse Jean Garon. Mme Marois n'est que le dernier exemple de cette erreur qui se répète fois après fois. «Le Parti québécois doit prendre des chefs que la population apprécie et dans lesquels elle va avoir confiance», fait valoir le politicien à la retraite.
Prendre le temps
Mais pour y parvenir, il faut du temps. Ainsi, le PQ ferait fausse route s'il cherchait à pourvoir le poste à la hâte. «Il faut attendre, quelques années si nécessaire, pour que les gens aient le temps de réfléchir», fait valoir M. Garon. Un vieux routier de l'Assemblée nationale pourrait guider les troupes péquistes en attendant le bon candidat. Pierre Karl Péladeau? «C'est lui qui décidera», répond l'ancien ministre, qui croit que celui qui était responsable des Institutions démocratiques, Bernard Drainville, pourrait aussi tenter sa chance. À l'inverse, il rejette immédiatement la candidature de son collègue aux Relations internationales, Jean-François Lisée, dont l'ego est «gonflé à l'hélium».
«Il faut que le PQ redevienne un parti de militants», conclut Jean Garon, qui se dit tout de même confiant qu'il parviendra à ses fins malgré les difficultés.


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