Jamais les Québécois n’ont approuvé majoritairement le projet de
l’indépendance, ni indiqué dans le passé qu’ils auraient été près de le
faire. [Que vous aimiez ou pas->6092], le Parti Québécois est confronté à cette
réalité politique, il doit respecter les électeurs.
Parmi les électeurs, l’idée de l’indépendance a progressé de façon
remarquable depuis la fin des années de 1950. Et j’imagine que les
péquistes ont quelque chose à y voir malgré que ce parti n’ait pas accompli
toutes les choses que vous auriez souhaitées. En 1980, la question
référendaire portait, comme vous dites, sur un mandat de négocier; peut-être
simplement René Lévesque cherchait seulement à établir une nouvelle
Confédération Canadienne plus respectueuse de la nation québécoise. Mais
que voulez-vous, c’est là que l’opinion publique québécoise se trouvait
alors.
Qui pourrait dire ce qui se serait passé si René Lévesque avait reçu de
la population ce mandat de négocier en 1980. Peut-être le Québec serait
aujourd’hui indépendant car les négociations pour renouveler la
Constitution de 1867 auraient échoué. Il aurait été aussi difficile alors
de trouver une formule pour réconcilier les aspirations des Québécois et
des Canadiens qu’il l’est aujourd’hui. N’est-ce pas d’ailleurs que tout bon
indépendantiste croit profondément que le Canada et le Québec ont des
intérêts profondément différents!
Aujourd’hui, il semble que les Québécois nous indiquent qu’il nous faudra
tous suivre une piste autonomiste. Tout indépendantiste sait quoi penser
de cette formule mais nous n’avons pas le choix que de l’examiner. L’idée
de l’indépendance va continuer de progresser à condition que les
indépendantistes s’efforcent de répondre aux questions de la population.
Faire de la politique, c’est aussi accompagner la réflexion de la
population. Je ne crois pas qu’un mouvement politique qui entend se mettre
en marge de cette réflexion a un quelconque avenir. Je ne pense pas que de
se retirer de la politique partisane constitue une façon d‘augmenter
l’influence politique des indépendantistes mais bien de la marginaliser. Et
je n’aime pas votre appel au chef, ce visionnaire qui nous mènera à
l’indépendance. Je crois que c’est la réflexion des électeurs qui nous y
conduira à condition de respecter son rythme et ses hésitations.
Gilles Laterrìère
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/spip/) --
Réplique à M. Nestor Turcotte
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3 commentaires
Archives de Vigile Répondre
19 avril 2007M. Laterrière écrit : « Jamais les Québécois n’ont approuvé majoritairement le projet de l’indépendance, ni indiqué dans le passé qu’ils auraient été près de le faire.». Cette affirmation est pourtant inexacte...
On sait que, au cours de l'été 1990, après l'échec de l'accord du lac Meech orchestré par les libéraux de P.E. Trudeau et l'élection de Jean Chrétien, résident d'Ontario, à la tête du PLC, les sondages du temps indiquaient une nette majorité de 70% des Québécois favorables à l'indépendance. Nous avions compris
Si le Premier Ministre d'alors, Robert Bourassa, avait eu la volonté et le courage de proposer l'accession à l'indépendance, le Québec serait un pays libre et prospère à l'image de tant d'autres :
« Pour la première fois de notre histoire, une nette majorité de Québécois appuyait l’indépendance. Dans un sondage, bien sûr, mais quand même. Le 22 juin 1990, Robert Bourassa se levait à l’Assemblée nationale pour lancer : « Le Canada anglais doit comprendre, d’une façon très claire, que — quoi qu’on dise et quoi qu’on fasse — le Québec est aujourd’hui et pour toujours une société distincte, libre et capable d’assumer son destin et son développement » » (voir l'article de Sylvain Deschênes : http://vigile.net/ds-chroniques/docs4/sd-104.html).
Or, on sait que Robert Bourassa et ses éminences grises ont alors tout fait pour torpiller les chances du Québec de se prendre vraiment en main. C'est ce qui lui a valu à juste titre les surnom de tricheur et de naufrageur... (voir http://www.vigile.net/ds-actu/docs4/2-18.html)
Archives de Vigile Répondre
19 avril 2007C'est exactement ce que j'ai érit.
La très grande majorité des Québécois, en votant OUI, ne se sont pas rendus compte qu'ils votaient pour rester dans le Canada (reconfédéré).
Ceux qui ont voté NON pensaient aussi qu'ils allaient rester dans le Canada, avec l'espoir que ce ne serait plus comme avant. Trudeau avait dit qu'il mettait son siège en jeu (avec quelque copains) si les changements ne survenaient pas.
C'est ce qui arrive quand le courage politique ne précède pas les gestes posés.
Bref, on est encore tout mêlé....comme on l'était en 1980 et 1995. Le Monténégro donne un exemple de clarté...sans la loi.
Nestor Turcotte - Matane
Archives de Vigile Répondre
19 avril 2007J'ajouterais à votre propos que l'interprétation de Monsieur Turcotte est tronquée quant à la volonté des Québécois de demeurer dans le Canada. Le Canada que l'on mettait sur table lors des deux référendums était un Canada amélioré (avec un Québec plus autonome?)...
Dans le fond, on peut intepréter autant les votes du Oui et du Non comme une volonté de changement... comme une volonté d'autonomie. Alors, ce ne sont pas 40% des électeurs de 1980 qui voulaient une « union confédérale » ou quelque chose du genre, mais probablement beaucoup plus!
Mais ici, au Québec, on préfère que rien ne bouge, rien ne se passe...
Daniel M.