L’ancien Premier ministre Bernard Landry évoque régulièrement la division pour s’opposer au projet de la Charte des valeurs québécoises. Mais tout partage important des opinions comme il se trouve dans ce projet, qui est propre au débat démocratique, n’entraîne pas nécessairement la division de la société.
La division survient quand un projet érigent des institutions qui créent des droits distincts pour les citoyens. On peut dire que la politique des droits linguistiques divise la population québécoise car elle crée, entr’autre chose, deux régimes scolaires et des institutions séparées pour les soins de santé. On ne peut alors qu’établir des équivalences quant à l’accès à l’éducation et à la santé sans aucune garantie quant à l’égalité et à la qualité de traitement pour tous les citoyens.
C’est une exception qui se fonde sur l’histoire de la conquête militaire du Canada par les Britanniques avec laquelle tous les Québécois sont obligés de s’accommoder. Cela donne d’ailleurs lieu à des abus d’usage dont les francophones doivent subir pour demeurer dans la fédération canadienne. Les droit linguistiques des anglophones, des droits restreints qui sont inscrits dans la Constitution canadienne, sont régulièrement évoqués pour promouvoir une société distincte dans la région métropolitaine de Montréal avec ses institutions scolaires, de santé et ses institutions de presse et de divertissements qui ont pour résultat que l’on peut y vivre sans vraiment participer à la vie de la société d’accueil francophone. Le Québec a pourtant établi la langue française, comme la seule langue officielle et d’usage sur son territoire.
Les deux solitudes, c’est une créature de la Conquête qui affaiblit le Québec en partageant d'abord l’apport de l’immigration dans des proportions défavorables aux francophones. On peut constater les effets dans la démocratie municipale de la métropole, incapable de se doter de structures efficaces comme il s’en trouve partout en Amérique du nord. en raison de la division linguistique. La création de deux méga-hopitaux est un autre exemple de cette division alors que le régime de santé est au même moment affecté par un sous investissement important.
Le projet de la Charte assure au contraie un traitement égal à tous les citoyens qui seront soumis au même régime de droits. Certains pensent que des religionnaires ne seront pas traitées équitablement car il se trouve des religions qui usent davantage des signes ostentatoires que les religions chrétiennes. L’argument ne tient pas la route . L’affichage de sa foi n’est pas la foi dans aucune religion. Dans le régime démocratique, le droit de l’affichage des ses valeurs et de ses opinions n’est pas une liberté absolue. Des règles existent pour baliser la façon et les moments pour les exprimer afin de favoriser une cohésion sociale indispensable qui assure la liberté et l’égalité de ses citoyens.
Monsieur Landry devrait reconnaître que le projet de la Charte québécoise est un instrument légitime de la promotion de la nation québécoise qui dérange comme tous les projets d’affirmation nationale de la société québécoise.