Après le 26 mars...

Le «Pas de l’indépendance» !

Le PQ va-t-il se « mettre à jour » en plus de se donner un chef à la hauteur du projet national?

Vers la République québécoise

Mon interprétation des résultats des élections québécoises du 26 mars 2007 et…
qu’arrivera-t-il maintenant

Trois semaines après les élections du 26 mars, je tente, pour mon bénéfice, et peut-être pour le vôtre, d’interpréter les résultats et je tente de prévoir ce qui pourrait arriver, même si les devins en politique se trompent généralement.
interprétation des résultats
Avant les élections :
• je souhaitais que les Libéraux n’aient pas une majorité de sièges, même si la tradition voulait que les gouvernements obtiennent toujours deux mandats avant de se faire montrer la porte;
• je souhaitais que le Parti québécois et son chef ne remportent pas la victoire, ni minoritaire, ni majoritaire, parce que j’étais convaincu que jamais le chef Boisclair ne réussirait à réaliser l’indépendance nationale. Le choix d’André Boisclair à la direction du PQ avait été une erreur historique, celui-ci étant « handicapé » politiquement à plusieurs points de vue, encore davantage dans les milieux plus traditionnels et conservateurs du Québec. De plus, je souhaitais que le PQ n’obtienne pas 30 % du vote, un résultat historiquement moche, afin qu’il subisse un électrochoc et décide de se « mettre à jour » en plus de se donner un chef à la hauteur du projet national.
Durant la campagne, j’ai aussi réalisé que le chef le plus vrai des trois, celui qui reflétait le mieux les préoccupations de l’ensemble des Québécois, que ce soit sur des questions telles les familles, les accommodements raisonnables et même sur la question nationale, était Mario Dumont.
Oui, car sur la question nationale, le seul message d’André Boisclair était la promesse niaiseuse, d’un référendum coûte que coûte alors que, depuis son accession à la direction du Parti, celui-ci n’avait pas pris la peine d’expliquer et de promouvoir le projet emballant d’indépendance du Québec. Ça faisait l’affaire des adversaires et des leaders d’opinion fédéralistes qui pouvaient répéter et répéter que les Québécois ne voulaient pas de référendums et que le PQ s’obstinait à leur en imposer un.
Ce qui est choquant, c’est que le programme du PQ, voté après des congrès locaux, régionaux et national, prévoyait pour l’essentiel un « Projet détaillé de pays ». Or M. Boisclair a jugé bon de mettre tout ça de côté et de se fier à son large sourire. 45 % des Québécois favorisait la souveraineté et André Boisclair a obtenu un maigre 29 %, les 16 % de différence allant à l’ADQ, à Québec solidaire, aux Verts ou tout simplement à l’abstention.
C’est sûr que le dossier des accommodements raisonnables a joué pour l’ADQ et contre le PQ et les Libéraux. André Boisclair n’avait pas la sensibilité et le branchement québécois suffisamment forts pour au moins comprendre l’inquiétude légitime des Québécois francophones d’ascendance, ce qu’avait Mario Dumont.
que peut-il arriver maintenant?
Le PQ va-t-il se « mettre à jour » en plus de se donner un chef à la hauteur du projet national? Je ne suis pas sûr qu’il se mette à jour, mais je serais surpris que le chef actuel survive longtemps.
Soit que le PQ revienne à sa raison d’être, l’indépendance du Québec, ou devienne, comme semblent le souhaiter André Boisclair et son adjointe Diane Lemieux, un parti plus à droite mettant de côté l’idée d’un référendum, c’est-à-dire pour eux, mettant de côté la souveraineté. Si André Boisclair obtient ce qu’il semble souhaiter au PQ, on aura donc trois partis de centre droit, plus ou moins fédéralistes, le plus fédéraliste étant le Parti libéral, le moins le PQ ou peut-être serait-ce l’ADQ. Aux prochaines élections, le PQ, avec un tel « projet mobilisateur » pourrait perdre encore des plumes et se marginaliser davantage, même s’il n’est pas dirigé par le même chef.
Selon moi, revenir à sa raison d’être pour le PQ, serait d’entreprendre immédiatement avec la plus large coalition possible et avec le peuple, un vaste programme d’explication et de discussion du projet de pays indépendant. Un projet de pays indépendant, c’est pas mal plus mobilisateur qu’une feuille de route de quelques promesses « provinciales si on reprend le pouvoir ». Un projet de pays indépendant ferait rêver un peu les Québécois et leur donnerait espoir.
La gérance provinciale pour la période de transition entre l’élection du PQ et l’accession officielle à l’indépendance, laquelle indépendance pouvant ou non être ratifiée par un référendum « pour la forme », est de moindre importance. Ce qui est important, c’est notre capacité d’amener une majorité de Québécois à vouloir que le Québec soit un pays indépendant plutôt qu’une province comme les autres « pas comme les autres ».
Si jamais le PQ garde sa vieille formule à la André Boisclair et perd donc encore des plumes aux prochaines élections, peut-être qu’un nouveau parti, le Rassemblement pour l’Indépendance nationale pourrait naître sur les cendres du PQ un peu comme le Parti québécois l’a fait après le RIN en 1968. Sauf que cette fois-ci, ce nouveau parti résolument et uniquement souverainiste partirait avec une base de 45 % de souverainiste et l’avantage que des gouvernements formés de certains souverainistes auraient déjà la précieuse expérience d’avoir gouverné la « province de Québec ».
Entre-temps, l’ADQ aura tenté, sans succès, de rapatrier au Québec plusieurs pouvoirs du fédéral pour en augmenter considérablement l’autonomie, car le « Rest of Canada » ne l’aura pas permis. Devant ce xième échec du fédéralisme renouvelé et suite à la campagne continue, intense et enthousiasmante de promotion de l’indépendance, les Québécois seront probablement mûrs pour franchir le Pas de l’indépendance.
Je demeure optimiste et positif!
Georges Le Gal

militant indépendantiste impatient, comme bien d’autres, de s’engager dans une coalition nous menant à l’indépendance du Québec


Laissez un commentaire



2 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2007

    Salutation citoyennes et citoyens,
    Le PQ s'interroge, "mijote" quant à la prochaine tactique. Entre-temps, le député péquiste Turp a pris l'initiative de présenter son projet de constitution québécoise. Ce faisant, il a "doublé" l'ADQ... Comment réagira Ottawa ? Le PLQ de Charest défend le statu quo sous prétexte que ce n'est pas le temps d'enclencher le carrousel des négociations constitutionnelles... Ainsi donc, une nouvelle dynamique politique s'esquisse en vue de la prochaine session parlementaire à Québec... Exaltant alors !
    Sur le terrain, le mouvement indépendantiste se voit interpeler, provoquer par la venue possible de la Reine d'Angleterre l'an prochain à Québec. Mais quel groupe pourrait envisager de devenir la locomotive de la mouvance indépendantiste ?
    Sur cette toile de fond,je distribue de la "Presse Québécoise", un journal mensuel d'éducation patriotique et littéraire... Une action citoyenne...
    Gilles Brassard

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2007

    Monsieur,
    Pour faire une coalition, il faut s'entendre sur l'objectif. Et pour savoir ce qu'est l'objectif, il faut ouvrir le dictionnaire pour s'entendre sur le mot indépendance.
    Cette opéraition est impossible à faire dans le contexte présent puisque chacun définit, à sa manière, ce qu'il entend par le mot «indépendance». Preuve: on parle au PQ des mous et des durs. Des caribous et des chameaux. Etc.
    Pour faire une réforme une politique, comme celle que les indépendantistes proposent, il faut un leader, une définition claire de ce qui est à faire, des moyens pour le faire. On a certains moyens. On n'a pas d'objectifs très clairs. Alors...on ne sait pas quoi faire.
    Bonne chance !
    Nestor Turcotte
    Matane