Quand j’étais jeune, j’ai fait la grève, j’ai discuté de justice sociale et de monde meilleur et je me disais que tout irait bien, que l’humanité se porterait bien, que les guerres cesseraient et que surviendrait une société plus vraie, plus juste.
On parlait de communautés, de coopératives, d’entraide et d’un monde plus juste. Ça allait se passer après l’an 2000, à l’ère du Verseau et la planète serait alors verte et le ciel pur parce que l’humanité aurait appris de ses erreurs.
Nous sommes en 2015, la planète et le ciel sont gris, l’individualisme l’emporte sur toute autre forme de relations sociales et les étudiants font la grève.
Peut-on les en blâmer ?
S’ils font la grève, ces jeunes, ce n’est pas pour devenir célèbres ou parce qu’ils n’ont rien d’autre à faire que de se mêler de ce qui ne les regarde pas (entendre autre chose que les droits de scolarité).
Ils font la grève pour que le Québec reste un pays où les plus démunis ne seront pas laissés pour compte, où les plus nantis ne prendront pas pour acquis d’être les plus nantis.
Certains disent aux étudiants d’attendre avant de tenter de changer le monde. Finissez vous cours, obtenez vos diplômes, leur conseille-t-on, ensuite vous changerez les choses.
Agir avant qu’il ne soit trop tard
Et s’il était trop tard à ce moment-là ? Si l’austérité prônée par l’actuel gouvernement ne servait qu’à affaiblir les 99 % des gens de tout âge, race, couleur ou religion qui vivent au Québec et qui assistent, impuissants, à la lente désintégration d’un état social pour lequel tant de Québécois se sont battus autrefois, à coups de grèves et de manifestations ?
Un pays est bon à vivre quand tous ses habitants se sentent concernés et en accord avec ce que fait leur gouvernement pour maintenir l’équilibre social.
Or le gouvernement libéral fait tout le contraire en minant et en déstabilisant lentement mais sûrement les services publics et en les plaçant en état de crise permanente, ouvrant ainsi toute grande la porte au recours au privé.
Le gouvernement se lave les mains de ce que vivent ses citoyens. Le gouvernement est formé d’individus qui ne songent qu’à une seule chose, leur bien-être et ceux de leurs amis. Alors ils en veulent, encore et encore, ils se gavent de biens et de pouvoirs, mais comme des obèses ne savent plus entendre quand leur corps leur signale qu’il n’a plus faim, ces individus ne savent plus quand trop, c’est trop.
C’est pour que cesse la destruction de ces services publics que les jeunes se mettent en grève. Peut-on les blâmer ?
C’est de leur avenir dont il s’agit
C’est le monde dans lequel ils travailleront, dans lequel ils auront des enfants dont il s’agit. Et on voudrait qu’ils restent là, sans rien dire pendant qu’on réduit à misère leur avenir ?
Ce n’est pas intelligent de couper dans l’éducation et dans la santé. Une bonne éducation est un gage de santé, pour l’individu et pour l’ensemble de la société. Un gouvernement qui ne comprend pas ça est un gouvernement inadéquat que l’on doit remplacer.
Les étudiants l’ont compris. Ne reste plus que nous. Soit on choisit de fermer les yeux et de laisser faire, question de ne pas déranger notre petite routine si précieuse, soit on choisit de les ouvrir et de voir ce qu’on est en train de faire du Québec. Je vous préviens, c’est pas joli, joli.
Il faut quand même se rappeler que notre société s’est bâtie à coups de grèves, de manifestations, de protestations. Et on arrêterait maintenant ?
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