Le fait qu'un chef de parti qui n'a pas été élu ne puisse siéger en chambre entraîne un dysfonctionnement du gouvernement et une baisse d'efficacité. C'est même tout à fait illogique et contre-productif.
Il me semble que celui qui est le chef et porte-parole d'un parti devrait pouvoir participer aux débats au nom de ceux qu'il représente. Il est en principe celui qui est le mieux outillé pour défendre les positions de son parti.
Cela donne des situations ridicules comme Éric Duhaime qui doit faire ses points de presse dans la rue devant l'Assemblée nationale.
En 1970, René Lévesque lui-même n'avait pas été élu et ne pouvait siéger. On se sert de cette interdiction comme d'une façon détournée de faire taire l'adversaire, de museler la voix principale de l'opposition.
Aux dernières élections fédérales, Pierre Poilièvre et Jagmeet Singh n'ont pas été réélus. Mais leur place n'est-elle pas de se tenir debout à la Chambre des communes pour faire leur travail de chefs de l’opposition?
Imaginons maintenant une situation hypothétique où aucun des chefs de parti n'aurait été élu et ne serait autorisé à siéger en chambre. Visualisez la Chambre des communes sans la présence de Mark Carney, Pierre Poilièvre, Jagmeet Singh et Élizabeth May du Parti vert. Ce serait du plus haut ridicule, mais possible en théorie. C'est pourtant ce qui se produit dans une certaine mesure dès qu'il en manque un. Les voix deviennent partielles.
Ci-dessus: Élizabeth May réélue en 2025, son bras droit Jonathan Pedneault défait
Plusieurs solutions faciles d'application s'offrent pour régler le problème.
- Amender simplement la loi pour permettre que tout chef de parti ait un fauteuil dans la salle des débats et puisse s'exprimer au nom de son parti, lors de débats ou de la période des questions. Ce serait mieux que d'entendre un sous-fifre balbutier une réponse de peine et de misère.
- Lors des élections, si un chef n'est pas élu, on lui accorde la place du député de son parti qui a reçu le plus petit nombre de votes et qui était le moins important.
Actuellement, un chef de parti peut demander à l’un de ses candidats élus de démissionner, en espérant le remplacer par le biais d'une élection partielle. Gaspillage de fonds publics, procédure typiquement bureaucratique et controuvée pour se plier aux règles.
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Ci-dessus: l'Élysette, ancienne résidence officielle du premier ministre du Québec, au 1080, avenue des Braves, Québec
- Et s'il faut satisfaire les pointilleux intransigeants qui tiennent absolument à ce qu'un membre du parlement incluant le chef de parti soit "élu" pour respecter les sacro-saints principes démocratiques, on contournera le problème en créant une circonscription artificielle correspondant au domicile privé du chef de parti. Les occupants pourront voter: le mari, la femme, les enfants adultes, et pourront faire "élire" le chef de parti. Si ce dernier vit seul, il sera le seul à voter pour lui-même. Ainsi, les apparences seront sauves. De cette façon, tous les chefs de parti seront toujours présents et actifs à la chambre, là où ils peuvent être le plus utiles à la société.
Ce qu'il faut retenir de cette proposition, c'est qu'il ne faut pas hésiter à changer les règles lorsqu'elles empêchent le bon fonctionnement des choses, en ce cas-ci, d'entendre la voix des représentants du peuple.
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