Le chantage à l’islamophobie

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«Un mot frauduleux à mettre à la poubelle»






Six villes canadiennes, et parmi elles Montréal et Toronto, viennent de signer une Charte pour dénoncer l’islamophobie.




Dans cette charte, on affirme que l’islamophobie serait en hausse au pays. On y fait un portrait apocalyptique du Canada. Les musulmans seraient victimes de persécutions avouées et inavouées.




Les pouvoirs publics devraient d’urgence se mobiliser pour les protéger et les sauver. Mais de quoi parle-t-on? Est-ce que notre société entretient vraiment une aversion névrotique contre les musulmans?




Censure




Évidemment, il y a chez nous, comme partout ailleurs, des imbéciles, comme on l’a vu récemment quand un crétin provocateur a envoyé une tête de porc à la porte d’une mosquée. Un type aussi malfaisant mérite évidemment une réprobation sociale généralisée.




Mais plus souvent qu’autrement, le concept d’islamophobie vise à censurer toute forme de critique de l’islam comme religion ou comme civilisation.




Vous vous demandez si l’islam est compatible avec la civilisation occidentale, qui est quand même fondée en bonne partie sur le christianisme? On vous accusera d’islamophobie.




Vous constatez que l’immigration massive en provenance des pays musulmans s’intègre mal dans nos pays? Islamophobie, encore une fois. Vous n’appréciez pas philosophiquement l’islam et la conception de l’être humain qu’il nous propose? Islamophobie, toujours.




Vous croyez qu’on doit interdire le voile islamique chez les employés de l’État ou chez les éducatrices en garderie? Vous pensez même qu’en général, les femmes musulmanes devraient, pour envoyer un signal positif à la société d’accueil, retirer leur voile en Occident? Vous ne vous en sauverez pas: islamophobie très grave!




Vous avez même le culot de constater que le terrorisme à notre époque porte généralement une signature islamiste? Vous êtes un islamophobe compulsif et récidiviste. L’islamophobie n’est pas un concept rigoureux: c’est une arme de guerre idéologique pour faire taire ceux qui abordent l’islam avec scepticisme plutôt qu’avec enthousiasme.




Ce terme a une fonction: ceux qui évoluent dans l’espace public doivent toujours craindre qu’on leur accole. Ils doivent redouter cette étiquette. Comme cela, ils se tiendront tranquilles.




Christianophobie ?




Posons le problème autrement. Quelqu’un qui récuse le christianisme et qui ne croit pas que Jésus soit le fils de Dieu est-il un christianophobe? Et si cette même personne insiste pour dire du mal de notre vieux fond judéo-chrétien, dira-t-on la même chose?




Quelqu’un qui ne croit pas que le peuple juif soit le peuple élu est-il judéophobe?




Quelqu’un qui se montre très critique du bouddhisme et de sa conception de la sagesse est-il un bouddhistophobe?




Parlons franchement. On ne nous demande pas seulement de respecter les musulmans: cela, ça va de soi. Chacun a droit à ses croyances.




Ce qu’on nous demande, c’est de nous soumettre devant la frange radicale d’une communauté qui prétend faussement représenter l’ensemble des musulmans.




On nous impose un chantage idéologique pour nous forcer à nous plier devant des croyances et des coutumes qui, souvent, ne nous conviennent pas.




Islamophobie? Mettons ce mot frauduleux à la poubelle.



 




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