Une des dernières cartes du premier ministre pour reconquérir le cœur des électeurs a lamentablement échoué. C’est ce que révèle le dernier sondage Léger, la CAQ ne récoltant que 16% d’appuis auprès des Québécois. « C’est la catastrophe pour François Legault. Il a joué son va-tout avec le remaniement, puis les résultats ne sont pas là », argue Jean-Marc Léger. En revanche, le passé nous rappelle qu’un remaniement ministériel a rarement contribué à accorder un nouvel élan à un parti en perte notable de popularité.
Les Québécois ne sont pas dupes, le brassage de cartes de François Legault n’a pas eu l’heur de les leurrer d’autant plus que les nouveaux visages au cabinet du premier ministre se comptent sur les doigts d’une main, que 13 ministres sur 29 conservent leur ministère et que 11 ministres sont conviés à jouer dans le jeu de la chaise musicale.
Par ailleurs, le premier ministre joue le grand jeu en s’attaquant à l’appareil de la fonction publique, créant du même souffle la grogne et la frustration des fonctionnaires. Et de surcroît, en désignant France-Élaine Duranceau au Conseil du trésor, François Legault envoie un signal clair à son caucus à savoir des coupures attendues dans chacun des ministères y compris en environnement, ministère dorénavant sous la responsabilité de Bernard Drainville avec comme mandat de réduire le nombre de projets à l’Environnement. En revanche, François Legault mérite une étoile pour le choix de Sonia Lebel à l’Éducation en remplacement de Bernard Drainville, une décision qui devrait contribuer à recentrer le débat sur les enjeux prioritaires de l’éducation à savoir le positionnement des élèves au centre de l’acte éducatif.
La CAQ craque de partout, sa forteresse s’effrite inéluctablement sous le poids de ses écueils tels le projet Northvolt, le chaos SAAQclic ou les sempiternelles tergiversations sur le troisième lien entre Québec et Lévis. Sa crédibilité est mise à mal. Somme toute, le remaniement ministériel de François Legault n’aura eu d’autre effet qu’un coup d’épée dans l’eau, sa lente agonie est amorcée, et de ce fait, il est à prévoir que la CAQ de François Legault subira une défaite cuisante au scrutin d’octobre 2026.
Parler « à » ou parler « de »?
La langue française a parfois de ces subtilités avec lesquelles il convient de faire preuve de prudence. Ainsi en est-il du verbe « parler » qui peut être suivi des petits mots « à » ou « de ». En somme, vous pouvez avoir un dialogue constructif avec quelqu’un ou un dialogue négatif en parlant en mal de quelqu’un en son absence. Or l’être humain semble avoir une propension naturelle dans l’art de dénigrer quelqu’un en utilisant abondamment le mot « de » après le verbe « parler » au lieu de s’adresser à lui ou à elle face à face.
Henri Marineau, Québec
Politique québécoise
La lente agonie de la CAQ
Réflexion
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1 commentaire
François Champoux Répondre
23 septembre 2025Rebonjour M. Marineau,
23 septembre 2025
Parler à, parler de… dialoguer!
Il y a de ça bien des années, un philosophe m’entretint sur le mot « dialogue » : dia = deux, logue = logos, connaissance, pont.
Dialoguer c’est entretenir une conversation, établir des ponts pour le transfert de la connaissance entre deux ou plusieurs personnes.
J’ai bien aimé cette distinction sur la conversation : celle de dialoguer dans l’esprit d’établir des ponts pour partager. Il va sans dire que dialoguer peut se faire par la parole, mais aussi par l’écriture. Et l’écriture peut être sous plusieurs formes, même sous la forme de la poésie qui se dira ou se lira.
Je n’arrive plus à me connecter à Vigile Québec selon mon ancienne façon; j’ai dû utiliser un autre moteur de recherche. J’ai communiqué avec Vigile Québec pour dire mon problème, mais je n’ai reçu aucune réponse. Bien dommage.
Dans le mot parler, il y a celui d’exprimer; la libre expression de chacun; en démocratie, c’est une base, c’est une fondation, c’est fondamental. Il y a aussi ce mot de critique, critiquer sans crainte de l’autre à qui l’on ose dire (parler) qu’il fait erreur ou qu’il pourrait faire mieux… ou qu’il a raison.
L’art de la discussion peut s’apprendre comme celui de l’écoute aussi. L’Écoute, c’est recevoir avec intérêt la différence. Quand on parle ou qu’on discute ou qu’on dialogue, les messages doivent pouvoir circuler dans les deux sens, sinon, c’est ce qu’on appelle un dialogue de sourds : ni écoute ni partage. C’est un peu, beaucoup, la mort de la démocratie, la mort des peuples libres, la mort de la liberté, la mort de la vie! L’arrêt de l’évolution.
J’ai bien connu ça chez Desjardins où la coopération, le coopératisme s’est transformé en une patente plus communo-capitaliste, plus oligarchique que démocratique, plus à sens unique du discours, celui des dirigeants maintenant bien rémunérés pour dire ce que le président (le patron!?) dit et que celui-ci reçoit comme message des agences de notation internationale à transmettre aux « membres », lesquels sont à bien exploiter par le système bancaire qui se dit encore faussement coopératif : plutôt un bras financier au service du gouvernement du Québec, lui-même à la solde des mêmes agences financières internationales. Finalement, un autoritarisme et non plus du coopératisme.
Si Dorimène et Alphonse voyaient ce qu’est devenue leur oeuvre bénévole de coopération! Seraient-ils contents?
Merci M. Marineau de votre réflexion sur « Parler ».
François Champoux, Trois-Rivières