Proche-Orient

Le Canada réduit le nombre de ses militaires en Irak

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Désengagement occidental au Proche-Orient


La guerre du Canada contre le groupe armé État islamique en Irak entre dans une nouvelle phase : il y a déjà moins de militaires canadiens au Moyen-Orient, et il en sera de même après la pandémie de COVID-19.


Au cours des dernières années, les Forces armées canadiennes ont déjà déployé jusqu’à 850 militaires dans cette région, dont quelques centaines affectés à des missions d’entraînement de soldats irakiens.


En mars dernier, alors que le coronavirus se répandait dans le monde, le Canada a ramené du Moyen-Orient environ la moitié de son contingent total en raison de la suspension de certaines activités. À l’époque, on s’attendait à ce que la plupart reviennent une fois la menace atténuée.


Or, la fin de la pandémie ne signifiera pas que ces soldats ramenés au pays retourneront au Moyen-Orient.


Le brigadier général Michael Wright, qui commande la Force opérationnelle interarmées, explique que les commandements alliés ont constaté au cours des derniers mois que les forces irakiennes étaient désormais mieux en mesure d’affronter les djihadistes du groupe État islamique. Elles ont ainsi moins besoin d’entraînement par l’armée canadienne.


« Pour le Canada et un certain nombre d’autres pays, il a été décidé que certains des soldats rentrés au pays en mars ne reviendront pas parce qu’ils ne sont plus nécessaires pour accomplir les tâches plus pratiques et tactiques qu’ils exécutaient », a déclaré M. Wright en entrevue cette semaine.



850


C’est le nombre de militaires que le Canada a déjà comptés au Moyen-Orient pour participer

à la lutte contre le g roupe État islamique,

principalement en formant les soldats irakiens



Cette décision marque la première réduction permanente de la présence de l’armée canadienne depuis l’arrivée des soldats des forces spéciales en octobre 2014 pour aider à empêcher Daech de prendre le contrôle de l’Irak et de la Syrie.


Bien que la mission du Canada ait évolué à plusieurs reprises au cours des années qui ont suivi, elle est restée en grande partie de la même ampleur. L’accent est ainsi passé de la lutte contre le groupe État islamique à la reprise du territoire qu’il avait saisi, puis à la formation des forces locales sur la façon de combattre le groupe et de l’empêcher de se reconstituer.


Le Canada n’est pas le seul à réduire ses forces en Irak. La coalition dirigée par les États-Unis a remis une base importante à l’armée irakienne la semaine dernière, la dernière installation de ce type à avoir changé de mains alors que divers pays ont commencé à se retirer de la région.


Cette réduction globale ne coïncide pas seulement avec la pandémie de COVID-19, mais fait suite à une augmentation spectaculaire des tensions entre les États-Unis et l’Irak plus tôt cette année, après qu’une frappe aérienne américaine a tué un éminent général iranien, Qassem Soleimani, près de l’aéroport de Bagdad en janvier.


L’Iran a riposté en lançant une attaque de missiles balistiques contre deux bases militaires américaines en Irak, dont une utilisée par les forces spéciales canadiennes, tandis que certains responsables irakiens ont appelé toutes les troupes étrangères à quitter le pays. Les attaques des milices pro-iraniennes en Irak ont également augmenté.


Le retrait fait également suite à un rapport publié l’automne dernier par le principal organisme de surveillance du département américain de la Défense, selon lequel l’armée irakienne « n’a pas changé son niveau de dépendance vis-à-vis des forces de la coalition au cours des neuf derniers mois et les commandants irakiens continuent de demander des ressources de la coalition au lieu d’utiliser leurs propres systèmes ».


Les responsables de la coalition ont minimisé tout lien entre les événements récents en Irak et la diminution de la présence des troupes internationales, ce dont M. Wright a fait écho lorsque La Presse canadienne lui a parlé de la décision du Canada de réduire sa présence militaire dans le pays.


Le brigadier général Wright a assuré que l’entraînement de certains commandants de l’armée irakienne se poursuit et que les militaires canadiens des forces spéciales participent encore à la lutte contre le groupe armé État islamique dans le nord de l’Irak. De petits contingents demeurent aussi en place au Liban, en Jordanie et au Koweït.


Un général canadien continuera également de commander une force d’entraînement de l’OTAN dans le pays jusqu’à plus tard cette année, a déclaré M. Wright, lorsque le contrôle sera remis au Danemark.


Le prochain bouleversement majeur est attendu l’année prochaine, car le mandat actuel de la mission expirera à la fin du mois de mars. M. Wright a dit qu’il s’attendait à ce que le gouvernement fédéral détermine les prochains objectifs du Canada pour la région plus tard cette année.



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