Joe Biden sélectionnera-t-il Kamala Harris ou Elizabeth Warren, ses rivales à l'investiture démocrate, ou optera-t-il pour une personnalité moins connue, comme la mairesse d’Atlanta, Keisha Lance Bottoms, ou encore la gouverneure du Michigan, Gretchen Whitmer? Tour d’horizon des candidates potentielles.
Joe Biden a annoncé très tôt qu’il porterait son choix sur une femme.
Dans la foulée des manifestations pour une équité raciale qui ont suivi la mort de George Floyd, un Noir tué par la police à Minneapolis, il a en outre précisé tout récemment que sa liste de présélection comprenait quatre Afro-Américaines.
Selon l’information qui a filtré dans les médias américains, il y a fort à parier que sa colistière – la troisième femme de l’histoire politique américaine à être le numéro deux d’un ticket présidentiel – figure parmi les dix femmes de la liste qui suit. Selon les sources des journalistes américains, les six premières auraient le plus de chance de faire partie du ticket présidentiel démocrate.
Kamala Harris, sénatrice de la Californie, 55 ans
Kamala Harris figure dans le peloton de tête des candidates en lice, et plusieurs observateurs la considèrent comme le choix le plus probable.
Expérience passée : procureure du district de San Francisco, procureure générale de la Californie, candidate à l’investiture démocrate en 2019
Fille d’immigrants – un père jamaïcain et une mère indienne –, Kamala Harris a fait tomber des barrières tout au long de sa carrière, devenant par exemple à la fois la première personne noire et la première femme élue procureure générale de la Californie.
Membre du puissant Comité judiciaire du Sénat, la sénatrice, qui ne siège que depuis 2017, s'est forgé une réputation de redoutable interrogatrice lors du processus de nomination des membres de l’administration Trump et de celui du juge Brett Kavanaugh à la Cour suprême.
Sa performance lors du premier débat démocrate, en juin 2019, au cours duquel elle a attaqué le bilan de Joe Biden sur des enjeux raciaux, reste l’un des moments mémorables des joutes oratoires.
En tant que procureure générale de la Californie, elle était à la tête du plus important département de Justice du pays après celui, bien sûr, des États-Unis. Des activistes estiment cependant qu'elle s'est refusée à réformer la justice criminelle et qu'elle a ainsi contribué à faire gonfler la population carcérale.
Elle était proche du fils décédé de Joe Biden, Beau.
Atouts : elle incarne un renouveau générationnel, et son profil en fait une présidente probable. En plus d’être l’une des Noires les plus connues en politique américaine, elle a de l’expérience sur la scène nationale et a déjà fait l’objet d'un examen minutieux de la part des médias pendant la course à l'investiture démocrate. Son parcours en fait une voix crédible dans une campagne électorale que le président sortant entend axer sur la loi et l'ordre.
Faiblesses : elle n'a pas su répondre aux attentes élevées suscitées par sa candidature lors de la course à l’investiture démocrate. Plusieurs conseillers de Joe Biden, dont sa femme, Jill, n’ont pas apprécié les attaques contre le candidat. Certains progressistes critiquent son bilan de procureure, au moment où la communauté afro-américaine réclame des réformes majeures en matière de justice criminelle. La Californie est déjà acquise aux démocrates.
Elizabeth Warren, sénatrice du Massachusetts, 71 ans
Malgré leurs différences idéologiques et leurs affrontements parfois acrimonieux pendant la course à l'investiture démocrate, Elizabeth Warren est désormais devenue l'une des principales conseillères de Joe Biden.
Expérience passée : professeure de droit de l’Université Harvard, experte sur la question des faillites, sénatrice depuis 2013, candidate à l’investiture démocrate en 2019-2020
Pendant la course à l’investiture démocrate, elle s’est illustrée par sa maîtrise des enjeux, ses propositions détaillées et ses talents de débatteuse.
Pourfendeuse de Wall Street et de l'inégalité des revenus, Elizabeth Warren, qui a déjà été inscrite comme électrice républicaine, est une figure importante de l'aile progressiste du parti. Elle soutient entre autres l’instauration d’un régime universel d’assurance maladie beaucoup plus ambitieux que l’expansion de l’Obamacare que propose Joe Biden.
Au cours des derniers mois, ce dernier, davantage campé au centre, s'est cependant rallié à certaines de ses idées, notamment sur la faillite personnelle, l'extension des prestations de la sécurité sociale et l'annulation de la dette de millions d'étudiants, selon l'Associated Press. Elizabeth Warren a également contribué à l'élaboration de plusieurs des propositions de relance économique de Joe Biden en réaction à la pandémie.
Elle est l’architecte du Consumer Financial Protection Bureau (CFPB), une agence gouvernementale vouée à la protection des consommateurs en matière financière, fondée après la crise économique de 2008.
La sénatrice, qui siège au Congrès depuis 2013, est à l’origine d’une proposition récente réclamant du Pentagone de rebaptiser les bases militaires qui tirent leur nom de généraux sécessionnistes.
Atouts : elle est l'une des démocrates les plus connues du pays. Son message sur les inégalités économiques pourrait tomber à point et sa présence rassurerait les progressistes du parti, hormis certains partisans de l'ex-candidat à l'investiture Bernie Sanders. Sa maîtrise des dossiers et son rôle dans la mise en place du CFPB en font une partenaire crédible pour gouverner.
Faiblesses : elle et Joe Biden présentent des différences idéologiques importantes. Son âge pourrait être un handicap, et elle n’amène pas autour de la candidature de Biden la diversité démographique que réclament des électeurs du parti. Elle risque aussi de refroidir certains électeurs centristes ou les républicains prêts à voter démocrate, et la grande majorité des progressistes se sont déjà ralliés au gagnant de la course démocrate.
Tammy Duckworth, sénatrice de l’Illinois, 52 ans
L'ancienne militaire aux origines métissées et à la résilience remarquable marquerait l’histoire à plus d’un titre.
Expérience passée : représentante à la Chambre, lieutenante-colonelle dans l’armée et pilote d’hélicoptère
Elle est née en Thaïlande d’un père américain, lui aussi militaire, et d’une mère aux origines chinoises.
L’une des voix démocrates sur les enjeux liés à la sécurité nationale et aux besoins des vétérans, mais aussi aux politiques touchant les personnes avec des handicaps, Tammy Duckworth sait de quoi elle parle : récipiendaire de la médaille Purple Heart, la militaire à la retraite a perdu ses deux jambes lorsque l’hélicoptère qu’elle pilotait en Irak, en 2004, a été abattu.
Récemment, elle a déclaré qu’il faudrait écouter
ceux qui veulent aller jusqu’à retirer les statues du premier président américain, George Washington. Ses propos lui ont valu les attaques de l’animateur de Fox News Tucker Carlson, qui a contesté son patriotisme et l’a accusée de détester l’Amérique
. Sa réplique : veut-il marcher un mille avec mes jambes et me dire ensuite si j'aime l'Amérique ou non?
Dans le camp modéré du Parti démocrate, la sénatrice élue en 2016 dans un État du Midwest n’est pas une des figures prédominantes de la formation.
Atouts : son histoire personnelle est inspirante, et son parcours dans l'armée pourrait désamorcer les attaques du camp adverse sur l'ordre public. Ce serait un choix prudent, qui pourrait rassurer des électeurs modérés, et son éventuelle accession à la vice-présidence ne modifierait pas l’équilibre politique au Sénat, du moins jusqu’à l’élection sénatoriale de 2022, puisque son successeur serait nommé par un gouverneur démocrate.
Faiblesses : elle n'a pas l'expérience d'une campagne fédérale, et celle-ci s’articulera autour de thèmes comme l’économie, le coronavirus et les réformes policières. Joe Biden est déjà assuré de remporter l’Illinois, un bastion démocrate.
Susan Rice, spécialiste en politique étrangère, 55 ans
Susan Rice possède une vaste expérience en matière de politique étrangère au sein du gouvernement américain, mais n’a jamais été élue.
Expérience passée : ambassadrice des États-Unis à l’ONU, conseillère à la sécurité nationale
Après avoir occupé divers postes liés à politique étrangère et à la sécurité nationale dans l’administration de Bill Clinton, elle a pris du galon dans celle de Barack Obama, qui en a fait l’ambassadrice américaine à l’ONU, puis sa conseillère en matière de sécurité nationale.
Elle avait une bonne relation de travail avec Joe Biden lorsque celui-ci était vice-président.
Elle est associée à des dossiers internationaux comme l’entente sur le nucléaire iranien ou l’Accord de Paris sur les changements climatiques.
L’ex-ambassadrice à l’ONU s’est retrouvée sur la sellette après avoir affirmé que l’attaque contre le consulat des États-Unis à Benghazi, en Libye, qui a tué quatre Américains, dont l’ambassadeur, n'était pas forcément un attentat terroriste
, mais résultait plutôt d'une manifestation spontanée ayant dégénéré
, une déclaration erronée qui l’a ensuite privée du poste de secrétaire d’État.
Atouts : sa longue expérience en politique étrangère pourrait être bienvenue dans une éventuelle administration Biden soucieuse de redonner de l'énergie aux relations entre les États-Unis et leurs alliés. La relation de confiance avec Joe Biden est déjà établie.
Faiblesses : elle n’a jamais été élue. Joe Biden possède lui-même une expertise dans les dossiers d'affaires étrangères, et la politique américaine en ce moment est particulièrement dominée par les enjeux de politique intérieure. Point non négligeable, son fils a publiquement soutenu Donald Trump, ce que ne manqueraient pas de souligner les républicains, qui ramèneraient aussi sur le tapis le dossier Benghazi.
Val Demings, représentante de la Floride, 63 ans
Aux yeux de ses partisans, Val Demings, Afro-Américaine et ancienne policière, répond parfaitement aux impératifs du moment.
Expérience passée : chef de police d’Orlando, policière, travailleuse sociale
Dans les jours ayant suivi la mort de George Floyd, elle a interpellé ses anciens confrères et consœurs en uniforme dans une lettre ouverte au New York Times, dénonçant la mort insensée des fils et des filles de l'Amérique – en particulier des hommes afro-américains
.
Elle fait partie de ceux qui ont parrainé le vaste projet de loi démocrate sur la réforme de la police adopté par la Chambre des représentants en juin. Elle est en outre l’une des porte-voix démocrates pour le contrôle des armes à feu.
La représentante figurait parmi les responsables de la mise en accusation lors du procès en destitution du président Trump devant le Sénat. Élue en 2016, elle appartient à une coalition de démocrates centristes.
Atouts : elle vient d’une région cruciale de la Floride, l’un des États clés pour la présidence. Son expérience en tant que policière pourrait être la bienvenue à un moment où le président républicain sortant fait de l’ordre public sa priorité.
Faiblesses : elle est peu connue sur la scène fédérale et même dans son État. Son bagage comme chef de police d’Orlando n’est pas sans tache : par exemple, son département a fait l’objet de plusieurs poursuites, notamment pour recours à une force excessive.
Karen Bass, représentante de la Californie, 66 ans
Karen Bass est le seul nouveau nom venu s’ajouter récemment à une liste de colistières potentielles sur laquelle celui de ses rivales est inscrit depuis plusieurs semaines, voire des mois.
Expérience passée : infirmière, auxiliaire médicale, militante pour les droits civiques, présidente de l'Assemblée législative de la Californie
Selon les médias américains, sa candidature serait examinée très sérieusement. Politicienne discrète et méconnue, Karen Bass, qui représente un district de Los Angeles, n’a jamais affiché d’ambitions présidentielles. Elle a d’ailleurs récemment indiqué qu’elle ne se voyait pas reprendre le flambeau à la tête d’un ticket démocrate si jamais Joe Biden la choisissait comme colistière.
À la tête du Caucus noir du Congrès, la représentante, qui siège au Congrès depuis 2011, a notamment orchestré l’ambitieux projet de loi démocrate sur une réforme policière, un enjeu pour lequel elle milite depuis longtemps. Elle a un intérêt pour les dossiers relatifs à la santé publique.
Atouts : elle a une longue expérience législative à Washington et avant cela en Californie, et n'est pas une figure polarisante comme d'autres candidates sur la liste. Son bagage professionnel pourrait tomber à point en cette période marquée par la pandémie et par un large mouvement en faveur des droits des Afro-Américains.
Faiblesses : elle est peu connue nationalement, n’a pas le réseau politique de certaines de ses rivales et n’a pas l’expérience d’une campagne fédérale, avec toutes les pressions et les vérifications médiatiques que cela suppose. Elle ne rajeunirait pas de beaucoup le ticket démocrate.
Keisha Lance Bottoms, mairesse d’Atlanta, 50 ans
Parmi les premières démocrates à appuyer Joe Biden, Keisha Lance Bottoms n’a pas le parcours traditionnel d’une colistière.
Expérience passée : magistrate d'un tribunal de comté, conseillère municipale
Elle est mairesse d'Atlanta, une ville d'environ 500 000 habitants, depuis 2018.
Largement inconnue sur la scène fédérale il y a quelques mois à peine, Keisha Lance Bottoms a été projetée sous les feux de la rampe après la mort de George Floyd, grâce à un bref plaidoyer improvisé, mais passionné, pour des manifestations pacifiques.
Appelant à des réformes policières, elle a eu ses propres crises à gérer à ce chapitre : la mort de Rayshard Brooks, un Afro-Américain tué en juin par un policier d'Atlanta, puis les violences qui ont suivi.
Keisha Lance Bottoms s’est aussi fait remarquer pour sa gestion de la pandémie de COVID-19, s’opposant à plusieurs reprises au gouverneur républicain, Brian Kemp, qu’elle a accusé de procéder trop rapidement au déconfinement. L'élu républicain conteste même devant les tribunaux sa décision d'imposer le port du masque.
Atouts : son profil pourrait correspondre aux impératifs du moment. Elle vient d’un État que les démocrates pourraient remporter pour la première fois depuis 28 ans. Elle incarne un renouveau générationnel.
Faiblesses : de la mairie d'Atlanta à la Maison-Blanche, la marche est haute. Ce qui surviendra dans sa ville, par rapport à la COVID-19 ou à la criminalité, pourrait avoir un impact sur la candidature de Joe Biden.
Gretchen Whitmer, gouverneure du Michigan, 48 ans
Joe Biden a confirmé que le nom de Gretchen Whitmer, que le président Trump a déjà appelée la femme du Michigan
, figurait sur sa liste de présélection.
Expérience passée : avocate, procureure, représentante de l’Assemblée législative du Michigan, sénatrice d’État et leader de la minorité démocrate au Sénat du Michigan
Elle est à la tête d’un État-clé pour la présidentielle de novembre : le Michigan était un bastion démocrate qui, il y a quatre ans, a préféré Donald Trump à la démocrate Hillary Clinton, mais de peu.
Gretchen Whitmer a succédé à un républicain en 2019, après avoir facilement battu son adversaire. Elle s’est fait élire sur les enjeux du quotidien, faisant campagne avec le message Réparez les maudites routes!
et évitant les débats idéologiques.
À l'instar d'autres gouverneurs, Gretchen Whitmer a critiqué la réponse fédérale à la pandémie.
Elle fait partie d’une poignée de gouverneurs ayant vu leur taux d’approbation grimper depuis avril, selon un sondage national mené par quatre universités dans la foulée du coronavirus. Au printemps, elle a cependant été confrontée à la grogne de certains de ses concitoyens : des manifestants, dont certains armés, ont fait irruption dans le Capitole de l'État pour protester contre le confinement qu'elle avait décrété.
Donald Trump avait lui-même appelé à la libération du Michigan
. Il l'a prise à partie plusieurs fois depuis le début de la pandémie, indiquant par exemple avoir dit au vice-président Mike Pence de ne pas l’appeler et la traitant d'idiote
.
C’est elle qui a offert la réplique démocrate au discours sur l’état de l’Union, en février dernier.
Atouts : tout en possédant une vaste expérience comme élue, elle incarne un renouvellement générationnel. Elle jouit présentement d’une bonne popularité dans un État que Joe Biden se doit de remporter.
Faiblesses : peu connue à l’extérieur de son État, elle ne possède aucune expérience fédérale. Selon Politico, son bilan prépandémie comme gouverneure est modeste. Son État voit une recrudescence de nouveaux cas de COVID-19, ce qui pourrait se retourner contre elle – et donc contre Joe Biden. Malgré l'approbation dont elle bénéficie dans son État, elle est devenue une figure polarisante.
Michelle Lujan Grisham, gouverneure du Nouveau-Mexique, 60 ans
Expérience passée : avocate, secrétaire aux Aînés, puis à la Santé du Nouveau-Mexique, représentante de la Chambre et présidente du Caucus hispanique du Congrès
Première et unique gouverneure latino-américaine du pays, elle semble aussi être la seule candidate d’origine hispanique toujours sur la liste des colistières possibles. Or, Joe Biden est moins populaire qu'Hillary Clinton auprès des Latino-Américains, même s’il devance le président Trump auprès de cet électorat.
En 2018, Michelle Lujan Grisham a facilement été élue à la tête d'un État que le président Trump espère rendre compétitif.
Elle a décrété des mesures plus sévères et plus rapides que ses homologues des États voisins, chez qui l'augmentation du nombre d’infections au coronavirus a été plus marquée.
Les enjeux de santé sont au cœur de son parcours professionnel. Selon une analyse du bilan législatif des élus du Congrès, près des trois quarts des projets de loi qu’elle a présentés quand elle était représentante étaient liés à la santé.
Atouts : elle amènerait une diversité géographique et démographique au ticket présidentiel démocrate et est susceptible de susciter l’enthousiasme des électeurs hispaniques. Son expérience en tant que gouverneure, mais aussi sur des enjeux de santé et auprès des personnes âgées, pourrait s'avérer utile et être bien vue en période de pandémie.
Faiblesses : elle reste peu connue sur la scène nationale. Une détérioration significative de la situation pandémique dans son État, qu'elle doit continuer à gérer, pourrait avoir des répercussions sur le ticket démocrate.
Tammy Baldwin, sénatrice du Wisconsin, 58 ans
La sénatrice Baldwin vient d’un État crucial pour la présidence, mais la choisir pourrait menacer une éventuelle reconquête démocrate du Sénat.
Expérience passée : représentante à l’Assemblée législative du Wisconsin, représentante de l’État à la Chambre
La sénatrice élue en 2012 a facilement été réélue six ans plus tard par les électeurs du Wisconsin, le plus conservateur des trois bastions que Donald Trump a ravis aux démocrates en 2016. Celui des trois, aussi, dont il a impérativement besoin pour être reconduit au pouvoir.
Si Tammy Baldwin était choisie comme colistière, son siège ferait l’objet d’une élection spéciale en 2021.
Ses deux décennies au Congrès témoignent d'un bilan progressiste. Comme son collègue du Vermont, Bernie Sanders, elle soutient depuis longtemps un régime universel d’assurance maladie. Tammy Baldwin a d'ailleurs accordé son appui à Joe Biden après que Sanders s'est retiré de la course à l'investiture démocrate.
Elle a été la première femme de son État élue tant à la Chambre des représentants qu’au Sénat et la première personne ouvertement gaie élue dans chacune des deux Chambres.
Atouts : elle est une progressiste qui a démontré sa capacité à être élue dans un État ayant voté pour Donald Trump, et le Wisconsin pourrait aider les démocrates à reconquérir la Maison-Blanche.
Faiblesses : un éventuel contrôle du Sénat par les démocrates pourrait leur échapper si les républicains remportent son siège en 2021. Elle est en outre peu connue sur la scène fédérale.
Les noms d'autres politiciennes ont circulé dans les médias, mais ils font davantage figure de bas de page.
La gouverneure du Rhode Island, Gina Raimondo, une centriste 49 ans, peut mettre de l'avant son expérience à la tête d'un État et même se targuer de l'appui de commentateurs conservateurs, qui ont plaidé en faveur de sa candidature. Peu connue et peu appréciée de certains syndicats, elle n'est pas susceptible d'enthousiasmer l’aile progressiste du parti ou les électeurs issus des minorités.
Âgée de 62 ans, la sénatrice du New Hampshire Maggie Hassan, ancienne gouverneure de l'État, est l’une des rares candidates à avoir exercé un pouvoir exécutif. Son plus gros handicap : si elle était élue à la vice-présidence, il reviendrait au gouverneur du New Hampshire, un républicain, de nommer son successeur, ce qui ferait perdre aux démocrates un siège précieux au Sénat.
L'ancienne élue au Congrès de Georgie Stacey Abrams est reléguée encore plus loin dans les palmarès. Celle qui a livré une lutte serrée au républicain Brian Kemp lors des élections de 2018 pour le poste de gouverneure de la Georgie, un bastion républicain, pourrait enthousiasmer les progressistes et les électeurs des minorités à voter. Mais la femme de 46 ans aurait rapidement été écartée du processus en raison de son manque d'expérience gouvernementale et sur la scène fédérale. Elle a pourtant abondamment rappelé ses compétences pour le poste sur toutes les tribunes – trop, d’ailleurs, au goût de certains.