DRUMMONDVILLE - Le Québec pourrait se passer de la péréquation si Ottawa prenait des décisions en fonction de ses intérêts, plaide Pauline Marois. La souveraineté, c'est «payant », a-t-elle fait valoir en clôture du Conseil national du PQ.
La première ministre a résolument décidé de ramener l'indépendance du Québec à l'avant-plan au cours du week-end. «Nous avons parfois été mis sur la défensive depuis le référendum de 95. Mais c'est fini ce temps-là. À compter de maintenant, on passe à l'offensive!»
Dans un discours consacré exclusivement à la souveraineté, devant 400 délégués, Mme Marois a tenté de faire la démonstration que le Québec y gagnerait, économiquement parlant.
Elle a enjoint tous les militants à «se retrousser les manches» pour relayer ses arguments. Bien que l'option souverainiste ne recueille actuellement que 37% d'appuis dans la population, elle leur demande de «ne laisser personne affirmer que la souveraineté n'est plus pertinente».
«Certains nous diront: "Oui, mais il y a la péréquation. Sans elle, on serait pauvres." Il n'en est rien. Et ça, il va falloir le dire aux Québécois», a-t-elle déclaré. Les provinces atlantiques ont hérité d'un contrat de plus de 20 milliards pour construire des navires fédéraux. De l'argent versé par Ottawa qui «provient aussi de nos poches».
Mise au défi du gouvernement fédéral
«Je mets au défi le gouvernement fédéral d'investir 20 milliards dans l'électrification de nos transports et je vous garantis que d'ici quelques années, le Québec sera trop riche pour recevoir de la péréquation», a ajouté Mme Marois.
Le Québec économiserait également «des milliards» en éliminant les «doublons bureaucratiques», a-t-elle exprimé, ajoutant que le Québec arrêterait aussi de payer pour la royauté, le gouverneur général et le Sénat «qui adopte des lois qui, trop souvent, vont à l'encontre de nos intérêts».
Mme Marois a pourfendu les fédéralistes qui «n'osent plus formuler aucune demande pour réformer le Canada dans le sens de nos aspirations». Ils n'essaient même plus, a-t-elle dit, de «nous faire croire qu'ils veulent changer les choses».
«Il n'y a plus que deux choix possibles: le Canada tel qu'il est, ou la souveraineté. Demeurer dans le Canada, c'est la garantie que le Québec ne sera jamais pleinement respecté», a prévenu Mme Marois.
La chef péquiste a dénoncé plusieurs décisions d'Ottawa, dont celle de concentrer le transport aérien à l'aéroport Pearson à Toronto.
«Pour aller vers l'Est, en Europe, combien d'entre nous doivent d'abord voler vers l'Ouest, vers Toronto? Comment expliquer qu'il n'y ait aucun vol direct de Montréal vers l'Asie?»
Politique provinciale
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