La Maison Michel-Sarrazin, dont la réputation d’excellence eu égard aux soins palliatifs qui y sont prodigués depuis des années, vient de décider de permettre l’aide médicale à mourir dans ses murs. D’entrée de jeu, je voudrais dissiper toute ambigüité sut l’aide médicale à mourir que je considère comme un pas essentiel vers la liberté de choix de chacun.
Toutefois, je suis d’avis qu’accompagner l’existence jusqu’à son terme sans le provoquer [ce qui est la vocation de la Maison- Michel-Sarrasin] est irréconciliable avec la pratique de la cessation de la vie sur demande, ces deux actes étant diamétralement opposés.
Encore tout récemment, dans les documents officiels, la Maison Michel-Sarrazin offrait des soins palliatifs et de fin de vie aux personnes malades qui lui étaient référées tout en excluant de son offre de service l’aide médicale à mourir, telle que prévue à l’article 72 de la Loi 2. Aujourd’hui, en ouvrant la porte à l’aide médicale à mourir, la Maison Michel-Sarrasin s’éloigne, voire se détache, à mon avis, de sa mission première et unique, à savoir l’offre de soins palliatifs.
Je ne suis pas dans le secret des dieux et je ne connais pas les motifs qui ont favorisé un tel choix de la part des administrateurs de la Maison Miche-Sarrazin. Toutefois, j’imagine qu’ils devaient avoir un poids substantiel pour contribuer à transformer l’image qui a fait de la Maison Sarrasin un lieu connu internationalement comme une sommité du milieu des soins palliatifs.
À mes yeux, la Maison Michel-Sarrasin est victime d’une médecine inclusive où elle tente de suivre tant bien que mal l’air du temps alors que la qualité exceptionnelle des soins palliatifs qu’elle prodigue fait office de phare. De placer sous un même toit l’aide médicale à mourir et les soins palliatifs relève, à mes yeux, d’un dichotomie existentielle inconciliable.
La pornographie, tributaire de l’expansion du Web
Les révélations chocs du New York Times sur les dessous du site canadien Pornhub révèlent, notamment, qu’entre 1998 et 2003, les années folles de l’expansion du Web, le nombre de sites pornographiques a augmenté de 1800 %. Aujourd’hui, on estime que son commerce légal et illégal génère entre 100 et 200 milliards de dollars par année, ce qui en fait l’industrie « culturelle » la plus lucrative au monde.
Dans notre monde post-Playboy, l’industrie du X présente maintenant sans retenue la dégradation, l’exploitation et l’humiliation d’êtres humains d’une manière jamais vue auparavant dans les médias de masse. Son omniprésence entraîne des changements de mentalités et une banalisation de la violence sexuelle.
Par ailleurs, plusieurs études scientifiques menées ces 20 dernières années ont démontré que les personnes qui consomment des vidéos pornographiques sont beaucoup plus susceptibles de croire que le sexe en groupe ou des actes sexuels dangereux sont choses tout à fait communes et normales.
Pour être cohérente avec son appel à l’égalité des sexes et à la fin des agressions sexuelles, notre société se doit aussi de dénoncer les effets pervers de la pornographie. Les liens entre les deux sont trop intimes et démontrés scientifiquement pour être encore ignorés.
Henri Marineau
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