Quand on veut tuer son chien, on dit qu’il a la rage.
Quand on veut tuer un projet de loi sur la laïcité, on dit qu’il est anti-musulman.
L’autre jour, j’entendais à la radio de Radio-Canada un chroniqueur de La Presse qui commençait son commentaire sur le PL21 par « On sait tous que c’est contre le voile islamique ». Heu... non, monsieur le chroniqueur. C’est VOUS qui stigmatisez les femmes voilées alors que rien dans le projet de loi ne les vise spécifiquement.
Il y a une façon fort simple de répondre à tous ceux qui voient dans le projet de loi sur la laïcité un projet raciste et xénophobe.
PL21 est la suite logique du processus entamé au Québec de déconfessionnalisation. C’est dans ce continuum que se situe la laïcité à la Legault.
L’autre jour, à CBC Radionoon, j’étais interviewée pour commenter le PL21. Juste avant mon intervention, une femme voilée a témoigné en disant : « C’est le pire moment de faire un projet de loi sur la laïcité alors que des musulmans se font massacrer en Nouvelle-Zélande ».
Quel bizarre de parallèle. Quel moment aurait été plus opportun ?
Aurait-il fallu déposer le projet de loi le 27 octobre 2018 aux lendemains de l’attaque terroriste antisémite de Pittsburgh ? Ou le 22 mars 2019, quand un abbé a été attaqué au couteau en plein oratoire St-Joseph ?
La laïcité est un principe. Un principe ne peut pas être à deux vitesses, ne peut pas être à géométrie variable, ne peut pas s’appliquer aux uns et pas aux autres, il est universel. La laïcité qui a mené à demander aux sœurs d’enlever leurs cornettes pour enseigner est la même laïcité qui demande au policier de ne pas porter de turban, au juge de ne pas porter de kippa, au gardien de prison de ne pas porter de kirpan, à la policière de ne pas porter de croix et à l’enseignante de ne pas porter de voile.
Prétendre le contraire est de la mauvaise ... foi.
En terminant, une remarque au sujet de Québec solidaire qui ne voit aucun problème à ce que des services soient donnés par des employés de l’État « à visage couvert ».
Sérieusement ?
Gabriel Nadeau-Dubois, Manon Massé, Vincent Marissal et toute la bande ne verraient aucun problème à être accueilli au tribunal par une juge masquée, dont on ne voit que la fente des yeux ?
Si Manon Massé se faisait arrêter à un feu rouge par une policière en burqa, elle lui ferait un « high five » ?