Vous pensez que j’exagère quand je dis que, dans le milieu culturel, « l’antiracisme est raciste » ?
La preuve que je n’exagère pas : le Centre national des arts à Ottawa va présenter le mois prochain un événement réservé aux « personnes se définissant comme noires ».
Pour célébrer le Mois de l’histoire des Noirs, on va faire de la ségrégation raciale. Pour dénoncer les victimes de l’apartheid, on va faire un apartheid culturel !
Pour combattre la discrimination, on va faire de la discrimination : c’est le monde à l’envers !
- Ne manquez pas La rencontre de l'heure Nantel-Durocher avec Guy Nantel, tous les jours 15 h 00, en direct ou en balado sur les ondes de QUB radio :
QUEL DIALOGUE ?
Je vous rappelle que le Centre national des Arts, à Ottawa, est un organisme fédéral. « Le Centre national des Arts reçoit 50 % environ de son financement du Parlement et génère 50 % de ses revenus grâce aux recettes de la billetterie, à la commandite, ainsi qu’aux services de restauration et de stationnement. »
Ce sont donc vos impôts qui servent (à moitié) à financer un événement raciste.
Le 17 février, le CNA présentera Is God Is, une pièce écrite par des femmes noires, jouée par des femmes noires et qui ne pourra être vue que par des Noirs. Vous êtes blancs, asiatiques, latinos, autochtones ? Ne vous pointez pas au théâtre ce soir-là, allez-y la veille ou le lendemain.
C’est écrit noir sur blanc sur le site du CNA.
« Le 17 février en soirée, le Théâtre Babs Asper accueillera des auditoires se définissant comme noirs. Dans le cadre de ces présentations, les auditoires noirs sont invités à assister à des spectacles qui rendent compte du kaléidoscope coloré qu’est leur expérience, auprès de leur communauté ».
Donc, on fait du communautarisme et on ne s’en cache pas. Comme si seuls des Noirs pouvaient s’intéresser à des pièces écrites et jouées par des Noirs !
« En offrant des soirées destinées aux publics noirs, le CNA souhaite susciter la discussion et stimuler la participation dans toute la salle de spectacle, et donner la possibilité aux auditoires se définissant comme noirs de découvrir l’énergie du CNA, en étant liés par un sentiment d’appartenance et animés d’un même enthousiasme »
Mais c’est quoi ce charabia ? Le sentiment d’appartenance passe uniquement par la couleur de peau ? Tous les Noirs ont les mêmes goûts, la même sensibilité les mêmes émotions, le même « enthousiasme » ?
Le CNA se rend-il compte, en écrivant un texte pareil, à quel point il véhicule des stéréotypes ?
Le CNA présenterait-il un spectacle écrit par des Juifs, joués par des Juifs, auquel ne pourraient assister que des Juifs ? Je ne pose évidemment pas la question de savoir si le CNA présenterait une pièce écrite par des Blancs réservée aux Blancs...
C’est quand même hallucinant que l’on revienne à une forme de ségrégation après l’avoir combattue vigoureusement pendant des décennies.
Le CNA présentera une deuxième soirée Black Out (réservée aux Noirs) le 5 mai et « prévoit proposer davantage de soirées Black Out au cours de la saison 2023-2024 ».
- Ne ratez pas l’émission de Sophie Durocher, tous les jours dès 14 h 30, en direct ou en baladao sur QUB radio :
NON-MIXITÉ
Vous vous demandez sûrement pourquoi le CNA, un organisme fédéral, fait de la discrimination woke. Mais parce que cette idée (encore une fois) vient des États-Unis, voyons ! À Broadway, on a déjà présenté une pièce réservée aux Noirs pour « se libérer du regard blanc ».
Je suis tellement naïve : j’ai toujours cru qu’en art, la seule chose qui comptait c’était l’excellence, peu importe la couleur de ta peau... et la couleur de tes yeux !