La Gaspésie n’est pas importante pour les politiciens
Bah, la Gaspésie, c'est immense, mais ça représente peu de comtés pour les partis politiques: seulement trois au provincial et deux au fédéral. Au diable la population du coin, le tourisme, l'environnement, l'important est de satisfaire les intérêts supérieurs des affairistes gavés de fonds publics. Servez-vous que dit le Parti libéral du Québec de Philippe Couillard. La Gaspésie, c'est un «bar open» et un buffet à volonté pour quiconque fait dans la corruption, le lobbyisme et le financement des partis politiques.
Après avoir vidé la région gaspésienne de son poisson, une activité qui employait des centaines de personnes et attirait le touriste, pas grave, on installera dorénavant dans ces villages, que le patronat voudrait fermer, une cimenterie très polluante, subventionnée à raison de 500 millions $ de fonds publics, et peu créatrice d'emplois que les États américains ne veulent pas voir chez eux. Sans compter les millions de dollars consentis à la business sale chaque année sous forme de tarifs privilégiés d'électricité.
Puis, profitant de permis d'exploration de pétrole et de gaz qu'ils ont reçu gratuitement du Parti libéral du Québec, voilà que les arrivistes Junex, Gastem et Pétrolia, financées par l'argent public via le PLQ, veulent forer partout en Gaspésie et y faire des centaines de puits, même à proximité des résidences. Bah, à Malartic en Abitibi, il y a un immense trou en plein village, gracieuseté de la mine à ciel ouvert d'Osisko.
Et voilà que Philippe Couillard en rajoute et va permettre à des opportunistes ben branchés sur le PLQ de construire plusieurs éoliennes, toujours en Gaspésie, électricité qu'ils pourront exporter directement aux States sans passer par Hydro-Québec, mais en utilisant toujours son réseau de transmission pour pas grand-chose. Des éoliennes que les États du nord des États-Unis ne veulent surtout pas chez eux.
La Gaspésie sera alors plus belle, plus radieuse, plus naturelle pour le touriste qui verra sur son passage une belle grosse cimenterie (on fournira les masques), plein de belles grosses éoliennes et des centaines de puits de forage pétrolier et gazier. Pourquoi ne pas offrir au visiteur une visite guidée de la cimenterie McInnis, qui appartiendra à la famille Beaudoin-Bombardier de Bombardier, qui elle a pu compter sur plus de 3 milliards $ canadiens du gouvernement du Québec et de la Caisse de dépôt et placement du Québec?
Pas d'argent toutefois, que nous disent les ténors du PLQ, pour les services publics qu'il faut «optimiser» en les charcutant et pour mieux, par après, les privatiser à des amis, comme dans le cas des garderies privées qui se sont montrées très généreuses pour le PLQ. Le PLQ adore le privé au crochet de l'État et a en horreur tout ce qui s'appelle services publics et instruments collectifs qui nous unissent et qui débouchent sur notre solidarité. Le PLQ préfère l'individualisme. Pour eux, solidarité rime avec socialisme. Pouah!
Cimenterie McInnis de Port-Daniel
Une cimenterie qui sera de loin la plus polluante au Québec, financée à raison 500 millions $ en fonds publics versés par nos gouvernements sans aucune consultation publique et sans aucune étude environnementale du BAPE. Toute cette pollution pour une poignée de jobs, soit environ 200 employés. Incroyable, mais vrai, c'est ça le Québec, pire qu'un régime, disons «communishe», hein messieurs Couillard, Heurtel et Leitao. Je vous l'ai dit, on peut faire ce qu'on l'on veut en Gaspésie qui n'a aucun poids politique, pas de fric, donc qui ne peut embaucher des lobbyistes, comme le font les faiseux: «Ciment McInnis. Des permis de polluer gratuits» et «Environnement. Incinérateur format géant en Gaspésie. 175 000 tonnes de coke [de pétrole] dans la mégacimenterie de Port-Daniel» (La Presse, 26 juin 2015 et Le Journal de Montréal, 22 septembre 2014).
Et plus d'être aux crochets de l'État, la cimenterie pourra extraire des tonnes de calcaire à Port-Daniel-Gascons sans payer une cenne noire en redevances à Québec et à cette petite municipalité. Ah oui, j'oubliais, alors que le gouvernement augmente «courageusement» chaque année votre compte d'électricité résidentielle, pour aider la cimenterie, il lui accordera des tarifs d'électricité très bas que jamais les Américains n’accorderaient à une telle entreprise.
Les Québécois sont de vrais et authentiques colonisés. Et les dirigeants de la cochonnerie de cimenterie, la famille Beaudoin-Bombardier, de nous dire en se pétant les bretelles que tout le ciment qu'elle produira sera exporté aux États-Unis. Alors pourquoi les États-Unis, qui sont forts en business, n'ont-ils pas construit cette merveilleuse cimenterie chez eux? Ils auraient alors économisé sur les frais de transport, auraient créé des emplois et de la richesse aux États-Unis, pas au Québec.
C'est parce qu'aucun État du nord des États-Unis n'aurait autorisé un tel projet démentiel au plan environnemental, que ce soit New York, le Maine, le New Hampshire, le Vermont, etc. Ils préfèrent importer le ciment et nous laisser la pollution sur le bras en nous traitant pour ce que nous sommes, une province sous-développée prête à tout pour une poignée de dollars.
Voulez-vous ben me dire pourquoi, pendant que le bateau Bombardier coule à pic, la famille Beaudoin-Bombardier s'aventure-t-elle dans une business totalement différente de l'aéronautique dont elle ne connait absolument rien? Tout de même étrange. De parfaits incompétents qui ont hérité de la privatisation de Canadair et de Havilland, reçues pratiquement gratis, qui ont siphonné des milliards de dollars en fonds publics pour se retrouver aujourd'hui avec une compagnie qui serait en faillite n'eût été l'injection de milliards de dollars de l'État.
De plus, Bombardier est très portée sur le chantage à profusion. Bien sûr, le privé, c'est meilleur que le public qu'ils nous disent. Verser des milliards de dollars en subvention au privé, c'est nécessaire, c'est naturel et c'est un «investissement» pour l'État qui comporte un déluge de retombées économiques. Tout le contraire, selon le PLQ et les conservateurs, que quand l'État injecte des fonds publics dans nos services publics et nos sociétés d'État, ce ne sont que d'inutiles «dépenses d'épicerie» qui ne créent aucune richesse et pas d'emplois. C'est le monde à l'envers: nos gouvernements siphonnent annuellement des milliards de dollars dans nos sociétés d'État (SAQ, Hydro-Québec et Loto-Québec), qui ne reçoivent aucune subvention, mais qui subventionnent à coup de milliards de dollars le privé. C'est pas supposé être le contraire selon les lois dites naturelles de l'économie de marché?
Une petite vite en terminant sur la cimenterie. Dans un premier temps, le ministre libéral de l'Environnement du Québec, David Heurtel «ignore toujours la quantité de GES (gaz à effet de serre) qu'émettra Ciment McInnis en Gaspésie» (Le Devoir, 10 juillet 2014). Puis, une semaine plus tard, il a reconnu, comme ça par hasard, qu'il avait l'information: «Ciment McInnis: Heurtel fait son mea culpa concernant les émissions de GES» (Le Devoir, 17 juillet 2014). Des trous de mémoire, c'est une chose courante au PLQ comme cela s'est encore produit récemment: «Québec (le ministre de l'Éducation) retrouve ses chiffres sur les élèves en difficulté. Après avoir dit ignorer leur taux de diplomation, le ministère a remis la main sur ses statistiques» (Le Journal de Montréal, 23 avril 2016). C’est très questionnable.
Encore plus d'éolien et d'électricité au privé: les lobbyistes ont l'oreille au PLQ. Ah ben, quelle bonne nouvelle, une autre bonne nouvelle devrions-nous dire. Les libéraux du Québec veulent permettre aux opportunistes de construire beaucoup de nouveaux parcs d'éoliennes en Gaspésie et de vendre leur «électricité» ainsi produite directement aux États du nord-est des États-Unis sans avoir à passer par l'entremise d'Hydro-Québec, excepté pour son réseau de transmission qu'ils utiliseront gratos bien évidemment: «Politique énergétique. Et si le Québec exportait du vent? Le gouvernement Couillard veut accroître de 25% la production d’énergie renouvelable, sans soutenir lui-même de nouveaux parcs éoliens. La réponse pourrait se trouver de l’autre côté de la frontière» (Le Devoir, 9 avril 2016).
Tout simplement merveilleux. La Gaspésie deviendra un vaste champ énergétique avec de superbes éoliennes partout. Fantastique pour le paysage qui saura attirer des millions de touristes du monde entier. C'est tellement beau une éolienne, beaucoup plus qu'une forêt peuplée de conifères, des sortes d'arbres que les forestières ne prisent guère. Tout doit être rentabilisé et livré au marché en vertu des changements « structuraux » exigés par le gratin fortuné. Encore une fois, tout se fait, comme dans le cas de la cimenterie Port-Daniel, sans aucune consultation de la population locale qui est inutile selon les avis des experts du PLQ. Ça ne génère que des coûts inutiles et irrite les «entrepreneurs» et leurs élus.
À tout le moins, et sur tous les plans, il aurait fallu confier l'éolien et les petits barrages à Hydro-Québec. Mais par intérêt et par opportunisme, ce n'est même pas de l'idéologie, nos élus, tant que péquistes que libéraux, ont naturellement préféré céder ces ressources naturelles publiques à des affairistes privés, souvent étrangers (comme Énergie de France ou EDF) qui, dans plusieurs cas, n'avaient aucune expertise et peu d'argent comme quand le PLQ a cédé notre pétrole et notre gaz à des bineries comme Junex, Pétrolia et Gastem, détenues parfois, comme il se doit, par d'ex-ministres libéraux comme Raymond Savoie.
Pétrole et gaz en Gaspésie
C'est assez incroyable. Notre gouvernement libéral provincial est au premier chef de notre exploitation en subventionnant avec l'argent du public, à coup de centaines de millions de dollars et en investissant d'autres millions de dollars en fonds publics dans le capital-action d'arrivistes de premier ordre comme Pétrolia, Gastem et Junex. Même dans plusieurs pays en voie de développement, on ne va pas aussi loin en termes de colonisation et d'usurpation de nos ressources naturelles.
Ces trois entreprises (Junex, Pétrolia et Gastem) ont plein de beaux petits projets d'extraction de pétrole et de gaz à quelques centaines de mètres de quartiers résidentiels. Des centaines de puits sont envisagés et au diable les risques majeurs de la contamination de l'eau: Anticosti. Pétrolia se prépare à forer. L'entreprise espère aussi développer plus de projets d'exploitation d'énergies fossiles en Gaspésie (Le Devoir, 9 avril 2016). Des puits et des éoliennes partout en Gaspésie, avec en prime une belle cimenterie qui sera la plus importante source de pollution au Québec, que demander mieux?
Oh, oh, faites bien attention à ce que vous allez faire ou allez voter comme loi environnementale, comme la protection de l'eau, car ces trois «juniors» vont vous traîner en cour et c'est vous qui allez payer la facture juridique pour avoir l'immense honneur de vous faire poursuivre: «Pétrolia attaque Gaspé en justice. L'entreprise veut faire invalider le règlement municipal interdisant le forage pétrolier ... afin de protéger ses sources d'eau potable (Le Devoir, 25 avril 2013).
Et idem à Ristigouche: «Poursuivie par Gastem (pour les mêmes raisons qu'à Gaspé), Ristigouche craint la faillite» (Le Devoir, 17 mars 2015). Faillite ou pas, le PLQ subventionne seulement les affairistes, même pour vous poursuivre en justice, mais pas les petites municipalités de quelques centaines d'habitants qui n'ont aucun pouvoir et aucun intérêt sur le plan politique: «Poursuivie par Gastem. Québec laisse Ristigouche se défendre seule » (Le Devoir, 17 novembre 2014). Ça leur apprendra à s'opposer au progrès. Pétrolia n'aime pas être contrarié comme dans: «La poursuite de Pétrolia (une autre) est abusive, tranche la cour. La pétrolière avait intenté un procès en diffamation au journal Le Soleil» (La Presse, 30 juillet 2011). Sur ce, je m'arrête. Ils pourraient me traîner en cour moi aussi...
Ne pas contrarier l’entrepreneuriat
Il ne faut pas contrarier l’entrepreneuriat, comme dans «Le Québec a-t-il peur des entrepreneurs?» (9 novembre 2013), un texte de Francis Vailles de La Presse, qui ajoute qu’il faut «s’enlever du chemin des entrepreneurs» (9 novembre 2015). Très critique!
Mentionnons aussi avec honneur, à Jean-Philippe Décarie, de La Presse, qui a pondu ces deux textes: «La colère sourde des entrepreneurs» et celle-ci très sublime: «Libérer les entrepreneurs» (1er octobre 2012 et 22 mars 2014). Libérer les entrepreneurs, on a rien à vous montrer. Laissez-nous tranquillement brasser de vraies affaires.
Terminons par une suave chronique, soit celle de René Vézina, journaliste aux Affaires et populaire chroniqueur de radio: « Entrepreneurs, que de crimes, on associe à ton nom» (Les Affaires, 24 septembre 2011). Ça, c'est vrai. Pour les frustrés, les ratés et les envieux, les entrepreneurs ont le dos bien large. Faut avoir l'esprit tordu pour associer nos généreux entrepreneurs philanthropes à quelque crime que ce soit. Esprit malveillant, va. Au contraire, moi je trouve que nos entrepreneurs, comme ceux que l'on retrouve en Gaspésie, sont l'incarnation vivante du bien et du don de soi.
N'empêche: «Les Québécois se méfient des gens d'affaires, au grand dam du Conseil du patronat du Québec» (Le Devoir, 23 septembre 2014). Là, je ne comprends pas les Québécois. Allez, faut laisser les entrepreneurs entreprendre, voire les financer avec votre fric. Faut leur faire confiance, ils ne veulent que votre bien et celui des générations à venir, surtout en Gaspésie.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé