La fin du PQ?

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Les perspectives ne sont pas roses

Après les résultats de l’élection de lundi, le Parti québécois ne sera plus reconnu comme un parti à l’Assemblée nationale.


Il a obtenu moins de sièges que l’Union nationale lors de l’élection historique de 1976. À l’élection suivante, l’UN ne faisait élire aucun candidat.


Certains rappelleront le célèbre passage des mémoires de René Lévesque où le fondateur n’était pas tendre pour les formations politiques en général : « Tout parti politique n’est au fond qu’un mal nécessaire », écrivait-il. Lorsqu’ils sont « appelés à durer », ils « vieillissent généralement assez mal ».


Ainsi il proposait que « tout parti naissant » inscrive « dans ses statuts une clause prévoyant qu’il disparaîtra au bout d’un certain temps. Une génération ? Guère davantage ».


Dans cette perspective, le PQ aurait fait son temps. Paradoxalement, il a été le seul parti, tout au long de la campagne, qui rassemblait soir après soir de vraies foules de militants.


Vieille prédiction


Il y a longtemps qu’on prédit la mort du PQ.


Dès sa défaite de 1985 où il n’avait obtenu que 23 sièges, plusieurs avaient déjà commencé à annoncer sa fin, même s’il avait obtenu 39 % des voix.


J’ai souvent cité la thèse des partis générationnels du politologue Vincent Lemieux qu’il avait commencé à esquisser dans les années 1980. Je ne suis sûrement pas le seul à y avoir repensé hier.


Lemieux écrivait en 1986 : « Selon l’approche générationnelle, le parti de la génération future [après le PQ] se définirait [...] contre la formule de gouverne du parti de la génération précédente. Il serait donc non nationaliste et non interventionniste. À moins que, comme dans les années 1960, un des deux éléments de la formule soit récupéré, en l’occurrence le nationalisme, et que se forme une espèce de nouvelle Union nationale, combinant la foi nationaliste avec le parti pris pour le secteur privé. »


Avouez qu’il semble décrire la Coalition avenir Québec qui a pris le pouvoir lundi.


La science politique n’est toutefois pas une science exacte. Et d’autres formations politiques comme le Parti progressiste conservateur, en se transformant, ont réussi à se relever de revers cuisants. Mais les perspectives ne sont pas roses pour le PQ.