Un historien nous éclaire sur la légende de cette Québécoise condamnée à mort par les Britanniques le 18 avril 1763.
Voici la ou les sources de cet article : BLVD 102,1 FM, Wikipédia #1 et #2, Érudit.org, Sylvestre.qc.ca / Voici la source de la photo : Domaine public
C'était le 18 avril 1763. Le régime militaire temporaire instauré par la couronne britannique exécutait la sentence prononcée par 12 de ses officiers contre Marie-Josephte Corriveau pour le meurtre de son deuxième mari : pendaison dans une cage créée spécialement pour épouser sa physionomie sur les plaines d'Abraham, à Québec.
Invité à jeter de la lumière sur celle qui est devenue l'objet de légendes dans la foulée de cette mise à mort, le président de la Société Historique de Québec, Alex Tremblay-Lamarche, s'est confié au micro de Nathalie Normandeau, jeudi, sur les ondes du BLVD 102,2 FM.
Du jamais vu en Nouvelle-France
Le lendemain de la Conquête, en 1760, la loi martiale était appliquée au Canada. Afin de se faire respecter des habitants du territoire, l'armée britannique, qui se chargeait d'en faire l'administration, avait recours à des châtiments exemplaires. Et parmi leurs coutumes de l'époque, on retrouvait la pendaison en cage, un procédé légalisé en Grande-Bretagne en 1752. C'est la peine que subira Marie-Josephte Corriveau, le 18 avril 1763, sur les « buttes à Nepveu ».
Si cette histoire a marqué l'imaginaire collectif dans la province, c'est qu'elle a donné lieu à toutes sortes de légendes, plus incroyables les unes que les autres. Car « la Corriveau », bien qu'elle ne fut qu'une pauvre fille d'agriculteurs dont tous les autres enfants n'atteignirent pas l'âge adulte, était selon les rumeurs la meurtrière de plusieurs hommes avec lesquels elle s'était mariée.
D'autant plus que le régime en place a fait exposer le cadavre dans sa cage de fer au grand public à une intersection passante de la Pointe-Lévis pendant cinq semaines.
La cage de retour au Québec après un étrange périple
M. Tremblay-Lamarche nous apprend également que la cage de « la Corriveau » a effectué une tournée spectaculaire en Amérique au 19e siècle avant d'être rapatriée au Québec.
Déterrée dans un premier temps en 1851 lors de travaux d'agrandissements du cimetière de l'église Saint-Joseph, la cage de « l'épouse du diable qui danse sur l'île d'Orléans » fut exposée à Québec, à Montréal, puis à New York où elle a été récupérée par le cirque Barnum & Bailey et présentée de nouveau au public.
L'objet patrimonial a finalement été retrouvé par la Société d'histoire de Lévis à Salem, aux États-Unis. Il fait désormais partie de la collection du musée de la civilisation du Québec dans la Capitale nationale.