Une membre de La Meute a été menacée au couteau et intimidée par un individu appartenant à l'extrême gauche.
Voici la ou les sources de cet article : Entretien téléphonique avec la victime, Facebook #1 et #2, 103,3FM #1 et #2 / Voici la source de la photo : Courtoisie
On ne cesse d'attaquer La Meute en les accusant, eux ainsi que plusieurs autres groupes qualifiés d'« extrême droite », de nourrir une rhétorique propice à la violence. C'est à tout le moins ce qu'une poignée d'intervenants avaient affirmé lors d'un colloque du Centre d'expertise et de formation sur les intégrismes religieux et la radicalisation (CEFIR) qui s'était déroulé au Cégep Édouard-Montpetit le 21 mars 2018.
L'événement avait fait grand bruit étant donnée la présence sur place de membres de La Meute et des Soldats d'Odin, dont le « passage mouvementé » aurait été ni plus ni moins qu'une tentative d'« intimidation » si l'on se fie aux réactions d'un des conférenciers sur place. Plus nuancé, le directeur des communications de l'établissement scolaire déclarait que les deux groupes avaient « respecté les règles du jeu ».
Or, peu de détails ont été révélés par les médias sur l'attaque au couteau dont avait presque été victime une des membres de La Meute ce jour-là à l'extérieur du Cégep. Une agression voulue par un sympathisant de l'extrême gauche, Louis Joseph Benoît, visiblement gonflé à bloc par l'alerte qu'ont lancée sur Facebook des groupuscules se revendiquant de l'antifascisme.
Louis Joseph Benoît s'est présenté devant les tribunaux le 26 mars 2019 relativement aux événements qui se sont déroulés en marge du colloque. Il doit comparaître de nouveau en justice mercredi afin de recevoir sa sentence pour voies de fait armé. L'accusé était en bris de non-respect de conditions au moment des faits en 2018.
Le Peuple – Les vrais enjeux s'est entretenu avec la victime de M. Benoît, Jocelyne, dont la véritable identité ne sera pas révélée puisqu'elle dit craindre de nouvelles représailles à son endroit.
Accusé de voies de fait armé
Le colloque était censé être ouvert à tous. Un journaliste du FM 103,3 avait même précisé, dans un article paru deux jours plus tôt, que le directeur et chercheur principal du CEFIR, Martin Geoffroy, invitait « les membres de groupes comme [La Meute] à participer à l'événement ». Si le tout s'est quand même bien déroulé lors de la matinée, les choses se sont toutefois gâtées en après-midi.
Jocelyne sentait qu'on prenait des photos d'elle dans la salle. Des policiers du service de police de la Ville de Longueuil (SPVL) en civil avaient infiltré l'assistance. Jocelyne a rapidement été avisée par d'autres membres de La Meute chargés de les appuyer à distance que des sympathisants du mouvement antifasciste et de l'extrême gauche au Québec se trouvaient bel et bien parmi l'auditoire. Non seulement les prenait-on en photos, mais celles-ci étaient publiées en temps réel sur un site internet.
Le groupe a alors appelé la police antiémeute : des antifascistes avaient aussi été repérés à l'extérieur du bâtiment. Et ceux-ci avaient tôt fait de harceler les membres de La Meute une fois ces derniers sortis dans le stationnement du Cégep. Un des membres du groupe a d'ailleurs été accueilli en se faisant lancer un « verre de liquide jaune ».
Jocelyne, pour sa part, avait quitté les lieux dans sa voiture en compagnie d'un des siens. Au bout d'un moment, tandis qu'elle était arrêtée à un feu rouge non loin du périmètre du Cégep, deux hommes, l'un habillé en noir et l'autre portant une chemise carreautée rouge, se placèrent derrière son véhicule, visiblement intéressés par sa plaque d'immatriculation. Décidée à les en empêcher, Jocelyne sortit de sa voiture et leur fit face. L'homme vêtu de noir commença à la rudoyer. Repoussé par Jocelyne, mais revenant à la charge à plusieurs reprises, celui-ci lui lançait des « voies de fait ! » et des « elle m'a frappé ! ».
La scène se transporta ensuite sur le trottoir où d'autres membres de La Meute intervinrent pour protéger Jocelyne. S'ensuivit une altercation au cours de laquelle l'individu à la chemise carreautée entreprit de sortir un couteau de cuisine jaune. « Les pupilles complètement dilatées, les poings fermés, la mâchoire barrée », il n'eut pas le temps de dégainer son arme que Jocelyne, prise de panique, cria au meurtre. L'homme fut pris en chasse par des membres de La Meute ainsi que par le SPVL. Il a été arrêté, tout comme son comparse, et accusé de voies de fait. Pendant ce temps, on s'était affairé à arroser la voiture de Jocelyne de liquide jaune...
Cependant, l'histoire ne s'est pas arrêtée là. De retour chez elle, Jocelyne a noté des allées et venues devant son domicile. Dans les mois qui suivirent, quelqu'un déposa un dépliant signé Montréal-Antifasciste à son nom sur le porche de son entrée de logement. Craignant pour sa fille, elle a obtenu depuis du Service de Police de Montréal (SPVM) une surveillance accrue des environs. Ses peurs étaient d'autant plus fondées qu'on avait publié sa photo ainsi que les noms des rues au coin desquelles elle habite sur un site web associé à l'extrême gauche. Le SPVM, quant à lui, aura été jusqu'à l'encourager à déménager.