L'Illusion tranquille

17. Actualité archives 2007

La Révolution tranquille est devenue illusion. Du moins, les générations qui se sont succédé depuis ne s'y retrouvent plus tellement et ce sacro-saint «modèle québécois» est devenu synonyme de mythes, de rigidité et de dogmatisme. Quelque 40 ans plus tard, un petit documentaire de 72 minutes vient nous rappeler que cette réalité d'une autre époque ne convient plus.
Il y a les lucides et Lucien Bouchard. Puis le ras-le-bol de la communauté des affaires, qui s'est exprimée tantôt dans un discours plus mobilisateur que rassembleur des chambres de commerce, tantôt dans le choix d'un président au Conseil du patronat du Québec inspiré de l'idéologie d'une droite encore plus à droite. Il y a Bernard Landry, la Coalition pour la protection des investisseurs et son souhait d'un Québec plus économe. Sans oublier le credo d'un Québec solidaire voyant la solution dans la taxation de la richesse, sans toutefois pouvoir définir qui est ce riche, de plus en plus absent au Québec. Il y a L'Illusion tranquille, la voix la plus récente à s'exprimer, devenue le reliquat de la Révolution tranquille, qui résume que «si ça marchait, on le saurait»!
En d'autres termes, les pensées se rejoignent pour affirmer que ça marchait, que ça ne marche plus mais que ça pourrait marcher autrement.
Le documentaire se veut politique. D'une durée de 72 minutes, il a fait son entrée dans quelques salles de la ville de Québec le 8 novembre dernier. Il circule rapidement dans les cercles plus fermés et on salue déjà sa contribution à cette réflexion qui s'organise. Reste à le visionner, ce qui sera fait dans les prochains jours.
Le documentaire fait appel à une dizaine d'experts. Majoritairement des économistes, mais aussi un fiscaliste, un spécialiste en droit du travail et un professeur en philosophie. Il présente le micro à 11 jeunes de la génération des 18-30 ans. Des étudiants universitaires pour la plupart, ainsi qu'un économiste et un journaliste indépendant. Deux ans de travail et de recherche effectués par Joanne Marcotte, co-auteur et réalisatrice du documentaire, appuyée par son conjoint, un conseiller financier de Québec.
Un grand constat, de plus en plus le même: «Non seulement le Québec n'est pas plus solidaire et égalitaire que nos voisins, mais nous nous appauvrissons et pourrons difficilement relever les défis qui s'annoncent.» Dit autrement, en utilisant les propos de la Coalition pour la protection des investisseurs, le Québec se dirige vers «un cauchemar social» s'il s'empêtre dans son illusion et ses croyances enracinées voulant qu'il soit encore une référence, un modèle en matière de répartition et de redistribution de la richesse. D'une richesse que l'on ne parvient plus à créer.
Pour L'Illusion tranquille, la Révolution tranquille, lorsque confrontée aujourd'hui à ce qu'il lui reste de résultats tangibles, prend plutôt des allures «de dogmes relevant plus d'un monde imaginaire que de la réalité vécue par les supposés bénéficiaires de telles politiques».
Un documentaire qu'il reste à visionner, mais qui s'inspire de ces grandes mobilisations, de ces grands sommets ou de ces chantiers sur l'économie qui, il y a dix ans à peine, se voulaient rassembleurs et générateurs de retombées concrètes.
***
Selon le dossier de presse, L'Illusion tranquille:
- lève le voile sur les causes réelles et profondes de nos malaises sociaux et économiques: culture des acquis, monopoles d'État et syndicaux, discours idéologiques qui masque des intérêts corporatistes, régime de pensée magique;
- remet en cause les fondations du temple québécois: l'universalité et la gratuité des programmes sociaux, monopoles dans la fourniture des services publics, monopoles syndicaux, subventions clientélistes déguisées en politiques de solidarité;
- nuance l'opposition traditionnelle droite-gauche et offre des solutions concrètes qui donnent espoir;
- invite une majorité silencieuse à contester les élites en place et à prendre sa place dans le débat public.


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1 commentaire

  • Archives de Vigile Répondre

    23 novembre 2006

    Un documentaire où un seul point de vue est présenté...je ne vois pas l'intérêt de ce publi reportage...

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