OTTAWA | L’anglais n’est finalement pas en hausse au Québec, mais le français subit toujours un léger recul à travers la province, admet Statistique Canada dans le cadre d’une correction des données linguistiques du recensement 2016.
Ceux qui ont l’anglais comme langue maternelle représentent désormais 7,5 % de la population québécoise, comparativement à 7,7 % en 2011. Pour sa part, le français a reculé de 1 % et est la langue maternelle de 77.1 % de la population, comparativement à 78.1 % en 2011.
C’est un contraste important comparativement aux premiers résultats publiés par l’organisme fédéral il y a deux semaines. À ce moment, on révélait que les anglophones représentaient 8,1 % de la population, et les francophones, seulement 76,1 %.
«C’est très clair qu’au Québec depuis 2001, la proportion d’anglais était en hausse un peu partout. Ce qu’on remarque maintenant depuis 2011 est un renversement de cette tendance. Tout semblait indiquer qu’il y avait une croissance de cette langue, mais clairement on l’a surestimée», admet Jean-Pierre Corbeil, directeur adjoint, Statistique sociale et autochtone.
Erreur au Québec
Le 2 août dernier, Statistique Canada avait publié un premier portrait linguistique, mais a dû rétracter ses données à la suite d’une litanie de protestations d’experts linguistiques qui remettaient en question l’augmentation des anglophones au Québec.
Selon les premières conclusions (erronées), ceux ayant l’anglais comme langue maternelle avaient bondi de façon importante dans de nombreuses villes à l’extérieur du Montréal, telles Saguenay, Sherbrooke et Rimouski.
Or, de nombreux experts et même la Commissaire aux langues officielles ont souligné que les trouvailles contrastaient fortement avec les constats sur le terrain. Quelques mois plus tôt, même le gouvernement provincial avait indiqué dans une missive à son homologue fédéral qu’il craignait pour l’avenir des anglophones au Québec.
La semaine dernière, la direction de Statistique Canada a finalement admis qu’une erreur s’était glissée dans la lecture de 61 000 formulaires de recensement, dont jusqu’à 57 000 cas en provenance du Québec. Jeudi matin, la direction a indiqué que presque toutes les erreurs avaient faussement indiqué que des francophones s’identifiaient comme anglophones.
«Dans la ville de Québec, on avait annoncé une croissance de 5800 personnes anglophones, mais on parle maintenant de 100 personnes. À Rimouski, on annonçait une augmentation de 860 personnes ayant l’anglais comme langue maternelle, quand le chiffre corrigé est plutôt 375», a indiqué M. Corbeil.
«En regardant les données pour les valider, nous aurions dû trouver cette erreur. Mais on ne l’a pas vue», admet Marc Hamel, directeur général du programme du recensement de la population. Celui-ci admet que l’organisation a maintenant «une côte à remonter» pour regagner la confiance de la population.
Étant donné que la grande majorité des erreurs se situaient au Québec, les données au niveau national demeurent quasiment inchangées.
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