Jean Charest devra trouver au moins 169 donateurs aux poches profondes pour ramasser les 300 000 $ nécessaires s’il décide de se présenter à la chefferie du Parti conservateur du Canada.
Selon les règles de la course publiées samedi par le Parti, chaque candidat devra livrer d’ici le 25 mars un total de 200 000 $ aux caisses de la formation politique, en plus d’un dépôt remboursable de 100 000 $ pour assurer la « bonne conduite ».
Mais selon la Loi électorale du Canada, tout prétendant au trône conservateur ne peut donner que 25 000 $ à sa propre campagne, lui laissant 275 000 $ à recueillir auprès de partisans.
« Disons que tu es millionnaire, tu ne peux autofinancer ta campagne au maximum. Ce n’est pas permis de faire un chèque de 200 000 $ et dire au parti : “Voilà, ma campagne est financée”. Il faut aller chercher des dons de particuliers aussi », explique Natasha Gauthier chez Élections Canada.
Ceux qui ne respectent pas ces lois s’exposent à des amendes ou même des accusations criminelles et des peines d’emprisonnement.
1625 $ maximum
Ceux-ci sont aussi limités dans le montant maximal de dons qu’ils peuvent faire à des candidats à la chefferie, soit 1625 $.
Tout prétendant au poste de chef des conservateurs devra donc trouver un minimum de 169 donateurs qui verseront le montant maximal s’il veut être admissible à la course.
Il est illégal pour toute entreprise, toute organisation ou tout syndicat de faire un don politique au Canada.
« Ce sont les plus importants frais qu’on ait jamais demandés à des candidats à la chefferie, admet d’emblée Marc-Olivier Fortin, membre du comité organisateur de la course à la chefferie. On le fait parce que durant la course de 2017, il y avait 15 candidats et les gens nous disaient que c’était trop de monde. »
Lors de la dernière course à la chefferie des conservateurs en 2017, l’ex-député de Beauce Maxime Bernier a été le champion du financement avec 2,5 M$ en dons.
Rapports seulement à la fin
Si la rumeur que Jean Charest compte briguer la chefferie s’annonce vraie, le financement de sa campagne risque d’être scruté à la loupe, puisqu’il est toujours visé par une enquête de l’Unité permanente anticorruption en lien avec le financement du Parti libéral du Québec.
Mais ceux qui espéraient voir la liste des donateurs et dépenses de chaque candidat devront patienter jusqu’à six mois après la fin de la course (prévue pour juin), affirme Mme Gauthier.
Durant la campagne, les différents candidats devront soumettre deux rapports périodiques de leurs donateurs (de plus de 200 $) et leurs dépenses.
« On ne leur demande pas de réviser ces rapports justement parce qu’on s’attend à un rapport final après la campagne. Donc, ils peuvent contenir certaines erreurs ou des dédoublements d’information », détaille la porte-parole d’Élections Canada.