Et si, en 2020, Donald Trump était réélu grâce à un surplus de vote hispanique et afro-américain ?

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Plus Trump est dur sur l'immigration, plus il monte dans les sondages


Chaque fois que Trump sent que ça traîne du pied dans sa bureaucratie, ou chez les élus républicains, il lance une pluie de tweets qui s’abattent comme des météorites sur Washington, New York ou Los Angeles. À la veille du rallye de lancement de sa campagne 2020 tenu le 18 juin à Orlando, en Floride, il dit sur Twitter vouloir déporter « dès la semaine suivante » des millions d’immigrants en situation irrégulière.


Peu importe que cela soit possible ou non. Il contrôle ainsi, une fois de plus, le langage de la « petite politique », forçant tous à se positionner sur un thème « glissant », à droite comme à gauche. Et, surtout, il sait que « l’extrême gauche » va lui répondre illico, ce qui crée des fissures au sein du clan démocrate. C’est fait. En lui répondant qu’« administration Trump » signifie « camps de concentration », la dynamique parlementaire Alexandria Ocasio-Cortez réaffirme que le destin américain reste bien, depuis la fondation du pays, d’être « ouvert au monde ».


Trump et Ocasio-Cortez se rendent, en fait, mutuellement service, car tous deux font de la « grande politique » transformatrice. Elle veut un gouvernement mondial qui « égalisera » les chances des neuf dixièmes de l’humanité au sein d’une économie post-industrielle et écologiste, et annonce clairement la couleur. Trump incarne la résurgence du populisme anti-establishment « jacksonien » qui voulait déjà « rendre » le pouvoir au peuple, laquelle résurgence, en des détours surprenants, lui est parvenue via Lincoln (industrialisation et tarifs douaniers) et Théodore Roosevelt (« gros bâton » brandi sur les puissances faibles ; amour de la Russie tsariste devenue hostilité à l’instigation de ses brain-trusts… déjà !).


Ce qui mène les tenants de la « petite politique », soumise aux prébendes des puissants donateurs, à des tactiques à courte vue : une sud-américanisation électorale des États-Unis, voulue avidement par le parti démocrate, qui rend bien service à l’Amérique des chambres de commerce en quête constante de prolétariat au rabais. C’est ainsi que la Californie, il n’y a pas si longtemps État profondément conservateur, est devenue un fief démocrate, et surtout le symbole de l’Amérique de demain. Et c’est ainsi que le Texas et la Floride sont en train de basculer, espèrent les démocrates. Auquel cas, la Reconquista latino-américaine serait définitive.


Mais avec Trump, tout se brouille, car cette « Reconquista » pourrait très bien tourner en sa faveur. Il y a environ 50 millions d’Américains récents, majoritairement hispaniques. À cela s’ajoutent les 12 (consensus) à 30 millions (université Yale) en situation illégale (dont on ne saura jamais combien auront réussi à se faufiler sur les listes électorales via l’obtention d’un permis de conduire). Or, contrairement à toute attente, plus Trump choisit une ligne dure sur le chaos de l’immigration massive contrôlée de facto par les organisations criminelles, plus son approbation est élevée (50 %, selon le site Epoch Times) chez ces nouveaux Américains qui comprennent très bien ce qui se passe au Sud et ne veulent pas, non plus, subir de pression à la baisse sur les salaires. De plus, ils sont naturellement conservateurs sur les questions culturelles ou morales.


Alors, une fois de plus, les élites prévoient une défaite majeure de Trump le factieux en 2020, oubliant qu’il sera peut-être, cette fois-ci, élu grâce à un surplus de vote hispanique… et afro-américain.