Projet de loi 60

Duceppe se range du côté de Bouchard-Taylor

Tribune libre

L’ex-chef du Bloc québécois et coprésident de la Commission nationale d’examen sur l’assurance-emploi, Gilles Duceppe, rompt le silence et se range du côté de Bouchard-Taylor concernant le projet de charte des valeurs québécoises du gouvernement Marois, invoquant le droit de s’exprimer comme tout autre citoyen :
« On nous appelle les belles-mères. Mais nous sommes des citoyens ! Aux États-Unis, Jimmy Carter et Bill Clinton ont continué à parler après leur départ. Ce serait bien le bout si ceux qui ont consacré leur vie à la chose publique n’avaient plus le droit de se prononcer sur les affaires publiques importantes. »…Soit!
Toutefois, M. Duceppe sait fort bien que son opinion n’aura pas le même poids qu’un « citoyen ordinaire » et qu’elle prêtera flanc à la critique. D’entrée de jeu, il faut admettre que Gilles Duceppe demeure conséquent avec la position défendue par le Bloc en 2007 devant la commission Bouchard-Taylor, ce qui en soi, n’a rien de surprenant.
En toile de fond, Gilles Duceppe réitère son soutien à un État laïque où « aucune prescription religieuse ne vient transgresser les règles de la cité ». Pour expliquer son argumentaire, il s’appuie sur le principe de la « cohérence » dans l’approche de la laïcité, et qui l’amène à se poser deux questions : « Sur quoi on pourrait se baser pour affirmer que le port du foulard ou de la kippa par un médecin contrevient au principe de neutralité de l’État? Une éducatrice de garderie qui porte un foulard islamique serait-elle moins respectueuse des droits des enfants ? »
À ce sujet, j’aurais aimé que M. Duceppe élabore davantage sur ce qu’il entend par les « règles de la cité »…En termes clairs, est-ce que le projet de loi 60 « transgresse » les dites lois et si oui, en quoi?
En ce qui a trait à ses interrogations, il m’apparaît clair que Gilles Duceppe met le pied dans l’épineux débat entre les droits individuels et les droits collectifs de la société québécoise, le pivot central du projet de charte des valeurs québécoises présenté par le ministre Drainville.
Quant à savoir si le PQ va trop loin avec le projet de loi 60, l’ex-chef du Bloc réplique que l’important est « d’avoir une cohérence et de développer le plus large consensus possible sans affecter cette cohérence et certains principes »…On reconnaît bien en ces termes le style politiquement « rassembleur » de Gilles Duceppe qui a toujours, à tort ou à raison, tenté de rallier « le plus large consensus » tout au cours de sa carrière politique.
Par ailleurs, dans le cas du projet de loi 60, l’heure n’est plus à ce type de compromis à saveur tiède et aux allures timides…Le temps est venu pour le peuple québécois de s’affirmer en tant que nation distincte qui a hérité des valeurs de ses courageux ancêtres!

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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10 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    5 décembre 2013

    Il faut comprendre que toute cette élite politique se serre les coudes depuis juin à la suite des révélations de Snowden sur la surveillance dont les citoyens sont l'objet.
    Et je les comprend de se serrer les coudes car certains soupçonnent que les prochaines révélations de Snowden pourraient nommer les véritables coupables des attentats du 11 septembre 2001.
    Si une telle révélation avait lieu, c'est tout le Système qui serait menacé de s'effondrer.

  • Archives de Vigile Répondre

    4 décembre 2013

    Voyez ce que pense des avocates issues de l'immigration du projet de loi 60.
    Si M. Bernard Drainville n'était pas protégé pas l'immunité parlementaire, il pourrait être poursuivi pour HAINE raciale, rien de moins.
    Comme Québécois sommes nous rendu au fond du baril, pour ne plus avoir le droit de décider de nos propres règles et lois?
    http://thelinknewspaper.ca/article/5191

  • Serge Jean Répondre

    4 décembre 2013

    Il a raté la première chaise. Je crois qu'il est blessé dans son orgueil. Voyez ce qu'il y avait dessous maintenant.
    Quelle tristesse, prêt à balancer tout un peuple par pur égoïsme vexée. Sinon qu'il nous prouve le contraire calvaire!
    Serge Jean

  • Archives de Vigile Répondre

    4 décembre 2013

    Réimpression 2013
    Pour ce qui est du mémoire du BQ de 2007, M. Gilles Duceppe, chef du BQ à ce moment là, était déjà "dans les patates" et dans l'incohérence en faisant les coins plutôt ronds. Alors, 6 ans plus tard, sans tenir compte de toute l'information diffusée depuis 2007, surtout au cours des 3 derniers mois, il est évident qu'il s'est fié ou s'est entêté à soutenir ce que son groupe suggérait à ce moment là, ce qui, à mon avis, était déjà plus "de la haute voltige" que "de la cohérence" (Voir la section 7 de Bâtir le Québec ensemble , nov. 2007, intitulée Le port des signes religieux ostentatoires chez les représentants de l'état.)
    M. Duceppe ramène aujourd'hui la souris momifiée dont le Bloc Québécois avait accouché en 2007.
    Vous m'avez beaucoup déçu, M. Duceppe.

  • Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre

    4 décembre 2013

    Et les universités maintenant qui pensent ajouter leur poids!
    Après avoir été prises en flagrant délit d'administration plus que douteuse, elles revendiquent maintenant leur "liberté académique" pour s'envelopper du voile taché de sang. Cette liberté qu'elles utilisent pour enseigner en anglais! Quelle influence auront-elles sur l'opinion du peuple exsangue, qui connaît maintenant les salaires abusifs des recteurs?
    Quant à notre Gilles, nous avions pourtant poussé un soupir de soulagement, récemment, quand il a pris un poste dans la compagnie théâtrale Jean-Duceppe... avec pas d'casque!

  • Archives de Vigile Répondre

    3 décembre 2013

    Mise à jour: 18 janvier 2012 | 10:12
    Duceppe «disponible» pour remplacer Marois
    Pauline : avant que le coq n'ai chanter trois fois je t'aurais trahi

    Et c'est signé un ami qui vous veut du bien.. Gilles Duceppe
    http://journalmetro.com/actualites/national/40812/duceppe-disponible-pour-remplacer-marois/

  • Archives de Vigile Répondre

    3 décembre 2013

    D'accord avec l'auteur de l'article et Pierre Cloutier. En plus, j'ajoute ceci. Comme le dit mon beau-frère Marcel Soucy, ex-prof de philosophie au collège de Maisonneuve et militant péquiste depuis toujours, en citant Marshall McLuhan: the medium is the message. Le costume des femmes voilées porte un message religieux qui n'a pas sa place pendant les heures de travail. Chaque enfant ou jeune élève n'a pas à subir ce prosélytisme religieux huit heures par jour.
    A Longueuil, à la fin de l'assemblée, Marcel Soucy est allé taquiner Saggi Singh en lui disant: the medium is the message et Singh a ajouté: Marshall McLuhan. C'est un début de dialogue.
    RBG

  • Archives de Vigile Répondre

    3 décembre 2013

    Gilles Duceppe n’a pas lu le Coran, n’a pas lu les livres de Dj.Benhabib. N’a pas même visionné des reportages sérieux sur ces femmes musulmanes torturées. Comparer le voile(ce drapeau islamiste) à une calotte de sport est d'une ignorance voulue.
    Paroles du psaume 92/91:”L’insensé passera à côté sans voir: l’imbécile n’y comprendra rien.”
    Qu'est-ce qu'ils ont ces ex-hommes politiques à souhaiter que
    la Charte mette les voiles?

  • Archives de Vigile Répondre

    3 décembre 2013

    Exact. Duceppe défend le droit individuel des femmes musulmanes de porter le foulard qui est le DRAPEAU de l'islam, mais il passe sous silence le droit des parents de ne pas voir leurs enfants être soumis arbitrairement à des signes religieux ostentatoires portés par des personnes qui ont un pouvoir d'autorité sur eux, dans le cadre d'une mission de nature essentiellement publique.
    Le droit des parents de protéger leurs enfants et de contribuer à leur éducation et le droit des enfants de ne pas être soumis à un environnement religieux par le port de signes religieux ostentatoires est plus important que le droit de manifester sa religion dans le cadre d'une mission publique, comme celle de l'éducation, surtout pour les enfants en bas âge et cela jusqu'à la fin de l'adolescence.
    Dans une société démocratique, le droit de l'un finit où commence le droit de l'autre.
    Face aux signes religieux ostentatoires, moi je choisis le droit des parents et celui des enfants d'être protégés contre le port de signes religieux ostentatoires, qui est, qu'on le veuille ou non, une forme de prosélytisme en soi.
    C'est quoi cette pathologie maladive de vouloir à tout prix afficher de façon ostentatoire ses convictions religieuses, particulièrement dans un domaine aussi sensible que l'éducation des enfants et des adolescents?
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    3 décembre 2013

    Monsieur Marineau
    Pas surprenante du tout la déclaration de Duceppe contre la charte des valeurs québécoises étant donné qu'il est un fédéraliste et un conservateur de longue date comme Lucien Bouchard et Bernard Landry. Monsieur Parizeau était une grosse coche au-dessus d'eux pour l'indépendance du Québec même s'il n'était pas d'accord sur toute la ligne avec la dite charte. C'est ce manque de cohésion nationale de notre classe politique qui retarde l'avènement de l'indépendance au Québec.
    André Gignac 3/12/13