Dans une espèce d'auto-entrevue que Pierre Foglia semble
s'auto-administrer dans La Presse de ce samedi, il nous expose à nouveau à
sa propension d'écrire pas mal n'importe quoi, sur le dos de Geneviève
Jeanson cette fois-ci.
C'est une chonique où M. Foglia sent le besoin de se repositionner par
rapport à Mme Jeanson suite à la première partie d'un reportage d'Enquête
mené par Alain Gravel, diffusé la semaine dernière.
J'ai cru comprendre que M. Foglia a eu plusieurs contacts avec Mme Jeanson
et qu'un certain Marc, qu'il évoque au début de son texte, qui serait une
connaissance d'André Aubut, ce certain Marc décrit André Aubut comme étant
un con intense et tumultueux qui mérite bien de se faire lyncher pour sa
gestion de la carrière de Geneviève Jeanson.
Foglia enchaîne sur le fait que les lynchages lui puent au nez et, en
plus, ça l'embête vraiment de penser que Mme Jeanson pourrait y participer,
surtout en tant que victime.
Plus loin dans son texte, s'amusant avec les nombreux tons de gris de sa
pensée erratique, il s'inquiète à savoir si la seconde partie du reportage
d'Enquête va finir sur une simplification réductrice à deux éléments:
bourreau et victime.
Il faut bien garder à l'esprit que M. Aubut a connu Mme Jeanson autour du
moment où elle avait à peine seize ans et c'est pourquoi je trouve
particulièrement odieux ce que M. Foglia écrit ensuite, à savoir qu'être
victime ne veut pas nécessairement dire être innocente.
Il en rajoute en partageant avec nous la révélation suivante: dans sa
grandeur d'âme, comme des centaines d'autres selon lui, il aurait tenté à
deux reprises, formellement, de l'éloigner de M. Aubut.
Mme Jeanson avait 23 ou 24 ans à cette époque selon le texte de M. Foglia
et il rapporte qu'elle était inébranlable à l'endroit d'André Aubut.
À la lumière du fait que M. Foglia l'a défendue pendant plus de dix ans en
écrivant dans ses chroniques qu'elle était clean, c'est d'autant plus
hypocrite de sa part de se souvenir, tout à coup, des choses qu'il aurait
recueilli d'elle quand elle avait autour de 18 ans.
À cette occasion, elle lui aurait demandé s'il était vraiment contre le
dopage et elle lui aurait déclaré qu'elle n'était pas si douée que ça pour
le cyclisme...
Avec ce grand sens de l'analyse qui le caractérise, M. Foglia explique que
cette question et cette déclaration auraient été une manière de lui
glisser, mine de rien, qu'elle se dopait. Il conclut que ce n'était pas
tant un appel au secours qu'un constat, voulant lui faire savoir que c'est
pas si grave que ça la dope.
Par ailleurs, il nous fait part de sa pensée sur le déni des athlètes qui
ne peuvent pas vivre avec l'idée qu'ils sont des tricheurs et qu'ils ont un
cerveau qui leur construit un double complètement innocent pour leur
permettre de survivre au mensonge du dopage.
Plus loin, n'hésitant pas à se poser lui-même en victime, il aborde le
fait qu'elle lui mentait ainsi qu'à tout le monde qui voulait l'écouter,
même à ses parents, et il se pose encore comme victime bénévole en
dénonçant Alain Gravel de l'avoir utilisé, lui et Pierre Hamel dans ce
qu'ils avaient révélé sur son taux d'hématocrite. M. Foglia, avec sa
vision unique, semble voir venir un certain danger de ce reportage de M.
Gravel qu'il apparente à de la bullshit.
La bullshit, ça viendrait de Daniel Larouche, un relationniste de chez
Rona, qui aurait, selon M. Foglia, encouragé Mme Jeanson à se confier à M.
Gravel, mettant Mme Jeanson en lice pour ce que M. Foglia décrit comme
étant un championnat du monde des repenties.
La bullshit et le cynisme, quant à moi, c'est de faire comme M. Foglia et
de comparer la situation de Mme Jeanson avec celle de Nathalie Simard. M.
Foglia n'hésite jamais devant une comparaison oiseuse.
On sent vraiment toute la sincérité de M. Foglia quand il dit qu'Enquête a
fait un formidable reportage, en précisant que ce reportage servira de
tremplin à une non moins formidable opération de réhabilitation de Mme
Jeanson.
Il conclut son texte en énumérant des futilités sur les gens pour qui ce
reportage aura un impact positif ou négatif et il revient sur le fait
qu'elle avait seize ans quand elle a commencé à prendre de l'EPO, en
soulignant qu'on l'a poigné seulement à vingt-quatre ans. Il nous invite à
prendre connaissance du second épisode du reportage d'enquête qui, selon
lui, va conclure, de toutes façons, que c'est même pas de sa faute.
Le texte de M. Foglia est un beau fatras de préjugés et cet esprit fat
cherche à diminuer et à discréditer une paumée pour se rehausser dans son
ego et pour parer aux heurts que ce scandale va entraîner chez ses copains
du monde du cyclisme compétitif.
Dans ce qui suit, j'ai ma propre comparaison à suggérer à M. Foglia. La
mauvaise foi évidente de son traitement de Mme Jeanson me rappelle un autre
genre de mesquinerie, lorsqu'il a défendu le raciste Don Johnson quand
Jennifer Carroll avait sorti son petit drapeau du Québec sur un certain
podium.
M. Foglia, si vous voulez vraiment savoir c'est quoi d'la bullshit, lisez
vos propres analyses ainsi que celles des autres chroniqueurs et des
éditorialistes de la grosse presse épaisse. Des spécialistes vous dis-je,
tant dans le déni que dans la désinformation.
Daniel Sénéchal
Montréal
-- Envoi via le site Vigile.net (http://www.vigile.net/) --
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1 commentaire
Ouhgo (Hugues) St-Pierre Répondre
24 septembre 2007Belle analyse.
Tout ce qu'on a souvent pensé de Foglia
Sans jamais oser l'écrire...