Agence France-Presse Washington - Le fondateur du site Wikileaks a défendu lundi la publication dans la presse de milliers de documents confidentiels ayant trait à la guerre en Afghanistan, qui a suscité la colère du gouvernement américain.
«Le bon journalisme est controversé par nature», affirme au journal britannique The Guardian Julian Assange, 39 ans, un ancien hacker et informaticien australien. «C'est le rôle du journalisme que de s'en prendre aux puissants et lorsqu'ils sont mis au défi, il y a toujours des réactions».
Wikileaks, fondé en décembre 2006, est un site web d'information et d'analyse politique spécialisé dans le renseignement. Il se veut «la première agence de renseignement du peuple» et fait appel à des contributeurs anonymes.
Il s'est fait connaître en 2009 en publiant des documents internes à la compagnie multinationale Trafigura impliquée dans l'affaire du déversement de produits toxiques en Côte d'Ivoire.
Jusqu'à présent, son principal scoop avait été la publication d'une vidéo en avril dernier montrant une attaque d'hélicoptère Apache à Bagdad en 2007 lors de laquelle une dizaine de civils avaient été tués dont deux employés de l'agence de presse Reuters.
Selon M. Assange, le site fonctionne à partir de serveurs en Suède et en Belgique, deux pays aux législations favorables à la protection des sources. Il emploie une demi-douzaine de volontaires à plein temps et fait appel à des experts, a indiqué de son côté le New York Times.
En mai dernier, M. Assange s'est vu brièvement confisquer son passeport par les autorités australiennes et, selon lui, ses avocats lui ont recommandé en juin de ne pas se rendre aux États-Unis.
Le gouvernement américain a plusieurs fois critiqué le site, soulignant que ces fuites à la presse menaçaient la sécurité du pays.
La Maison Blanche estime que Wikileaks «n'est pas un site d'information objectif mais plutôt une organisation qui s'oppose à la politique américaine en Afghanistan», selon un responsable sous couvert de l'anonymat.
Mais M. Assange estime, dans une interview au New York Times lundi, que ces publications sont dans l'intérêt du public.
«Ils montrent non seulement les événements graves mais aussi le côté sordide de la guerre, de la mort d'un enfant aux opérations majeures qui tuent des centaines de personnes», a-t-il dit.
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