Coup de chapeau à Bernard Drainville

Tribune libre

Je me souviens du temps où Bernard Drainville animait La part des choses à RDI et au cours de laquelle nous pouvions ressentir à l’occasion le tempérament bouillant qui l’animait dans certaines entrevues. Aussi, quand j’ai su qu’à titre de ministre responsable des Institutions démocratiques et de la Participation citoyenne, c’est à lui qu’il incomberait de piloter le dossier de la charte de la laïcité, je dois admettre que j’ai éprouvé des doutes sur la façon qu’il aborderait avec la presse un dossier aussi délicat.
Et pourtant, lors des deux dernières entrevues à l’émission 24 heures en 60 minutes, ce ne sont pas les guets-apens tendancieux que lui a posés Anne-Marie Dussault qui on manqué, et toujours le ministre, calmement et « sans complaisance » pour reprendre les termes d’Andrée Ferretti dans son article paru sur le site de Vigile en date du 9 novembre 2013, a su s’en déprendre habilement tout en gardant le cap sur le contenu du projet de charte.
http://www.vigile.net/Sans-complaisance-avec-le-peuple
Pour continuer dans cette veine, je ne peux qu’applaudir à la droiture dont Bernard Drainville a toujours fait preuve depuis la sortie officielle du projet qui pourtant, n’a pas manqué d’être bombardé de toutes parts par les tenants acharnés des « libertés individuelles », en particulier Charles Taylor dont l’exiguïté de pensée a fort bien été dénoncée par Robert Barberis-Gervais dans son article du 10 novembre 2013.
http://www.vigile.net/Le-complexe-de-superiorite-de
Comme le souligne fort à propos Andrée Ferretti dans l’article pré-cité, « contrairement à ce que plusieurs commentateurs et éditorialistes affirment, il [Bernard Drainville] n’a pas joué quitte ou double en présentant son projet de Charte des valeurs québécoises – le nouvel intitulé de la Loi 60 ne change rien à son objectif – mais joué gagnant-gagnant, en ne le diluant pas dans de vains compromis, inspirés par la peur de la pensée. »
Et c’est là, à mon sens, le grand mérite de Bernard Drainville, à savoir le maintien de la ligne droite tout au cours du cheminement du dossier, sans « vains compromis », sans adoucissant, en version intégrale. Rares sont les politiciens qui ne subissent pas les affres de l’influence des supposés « grands penseurs » du système établi en roi et maître depuis des décennies sur les plates-formes médiatiques québécoises.
En ce sens, je ne peux que saluer le cran de Bernard Drainville qui a su se tenir debout et présenter à la population du Québec un projet de charte qui fera histoire dans la démarche des Québécois vers la prise en charge de leur identité…Et de cela, j’en suis profondément persuadé!

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Henri Marineau2095 articles

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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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