Bombardier, quelle année de fou!

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Le régime libéral responsable de la catastrophe de la C Series

Du scandale de la rémunération des hauts dirigeants à... la vente de feu des C Series à Airbus, tout en passant par l’imposition de droits compensateurs américains de presque 300 %, Bombardier nous en a fait voir de toutes les couleurs cette année. Et ça va se poursuivre l’an prochain.


De toutes les entreprises du Québec inc., Bombardier n’a pas son pareil pour soulever la controverse au Québec. Cela s’est produit à plusieurs reprises au cours des 12 derniers mois.


Il faut dire qu’on a tellement investi dans la multinationale de la famille Beaudoin-Bombardier que la moindre nouvelle sur Bombardier ne laisse personne indifférent. Collectivement parlant, nous avons d’ailleurs intérêt à ce que Bombardier reste en vie.



Il faut sauver notre dernière mise de fonds de 2,5 milliards $ US dans Bombardier, dont 1 milliard d’Investissement Québec dans le programme C Series et 1,5 milliard de la Caisse de dépôt et placement du Québec dans Bombardier Transport. Et comme on nous le rappelle régulièrement, la survie de Bombardier permet de protéger au Québec des milliers d’emplois dans nos secteurs de l’aéronautique et du transport de passagers.


L’ACTION


Concernant maintenant notre placement collectif de 2,5 milliards US dans Bombardier, rien ne garantit qu’un jour on va faire de l’argent. Mais aujourd’hui, les perspectives s’annoncent meilleures que l’an dernier.


C’est ce que laisse présager le cours de l’action de Bombardier. Se négociant au-dessus de la barre des 3 $... l’action de notre multinationale Bombardier a progressé de quelque 40 % depuis le début de l’année. Remarquez que l’actuel cours de l’action de Bombardier est à des années-lumière de son sommet historique d’août 2000, soit 26,30 $ l’action. Mais en février 2016, doit-on rappeler, l’action peinait à 78 cents, alors que Bombardier se retrouvait au bord du gouffre. Aujourd’hui on respire mieux !


LA GAFFE


Au printemps dernier, la haute direction de Bombardier a réussi le tour de force de soulever la colère de tout le Québec, allant des actionnaires à la population, tout en incluant les politiciens, les analystes financiers et même la Caisse de dépôt et placement du Québec, l’un des gros actionnaires de Bombardier.


Le conseil d’administration de Bombardier leur avait accordé une scandaleuse augmentation de rémunération allant de 30 à 50 %. Pour calmer la gronde, l’augmentation a été révisée à la baisse. Pierre Beaudoin, président du conseil d’administration, a même renoncé à son augmentation.


LA GUERRE


Après la controverse sur la rémunération de la direction, Bombardier s’est fait rentrer dedans par Boeing.


Le géant américain de l’aéronautique lui a déclaré la guerre commerciale en déposant au Département du commerce américain une plainte contre la vente des 75 C Series à la société américaine Delta. Boeing accuse Bombardier d’avoir vendu ses C Series à un prix dérisoire, grâce à l’aide substantielle obtenue de Québec et d’Ottawa. À la stupéfaction générale, le Département du commerce des États-Unis a imposé des droits compensateurs de presque 292 % sur la vente des C Series à des sociétés américaines, ce qui les rend inabordables.


LA VENTE


Comme ultime solution pour contrer la guerre que lui livrent Boeing et le Département du commerce américain, la direction de Bombardier a finalement décidé de céder le contrôle des C Series au géant européen Airbus. Pour une piastre.


Le « deal » du siècle pour Airbus. Alors que le géant européen devient l’actionnaire majoritaire avec 50,01 % des parts de la Société en commandite Avions C Series, Québec, avec son investissement d’un milliard US, doit maintenant se contenter de 18,5 % des parts de la société en commandite.


Le problème du C Series ? Bombardier a investi presque 7 milliards de dollars pour développer un avion extraordinaire... mais la société est incapable d’en faire la mise en marché. Ce que Airbus réussira sans doute.


Avec Airbus, même le marché américain devient accessible puisque les C Series qu’on y vendra seront assemblés aux États-Unis, donc non assujettis aux droits compensateurs.


On se le souhaite !



MES FAVORIS


La gaffe Netflix


Chapeau à Peter Simons et Pierre Karl Péladeau qui ont dénoncé la non-taxation des services offerts au Canada par le géant américain Netflix. En permettant à Netflix de ne pas percevoir la TPS, le gouvernement Trudeau accorde à la société américaine un avantage fiscal au détriment de toutes les sociétés canadiennes. C’est indéfendable. Injustifiable. Inéquitable. Et quel mauvais exemple à donner dans le cadre de la lutte à l’évasion fiscale !


La vente de Jean Coutu


L’illustre pharmacien Jean Coutu a rangé son sarrau. Il a cédé le contrôle de son empire, le Groupe Jean Coutu, à Metro. Montant de l’offre ? Quelque 4,5 milliards de dollars. Le bon côté de cette méga transaction : le Groupe Jean Coutu demeure sous le contrôle d’une société québécoise, Metro.


Metro, la proie


Avec le Groupe Jean Coutu sous sa férule, Metro devient incontournable dans le commerce du détail. Son volume d’affaires dépassera d’ici un an les 16 G$ et son bénéfice d’exploitation atteindra 1,3 G$. Le gros problème de Metro ? Aucun actionnaire n’en détient le contrôle. Metro représente donc une super proie advenant le dépôt d’une offre publique d’achat. Metro est d’autant vulnérable que ce sont des fonds d’investissement américains qui en possèdent actuellement les plus gros blocs d’actions.


La Caisse pas exemplaire


Deux problèmes à signaler. En date de son dernier rapport annuel, la Caisse de dépôt et placement du Québec ne détenait pas une seule action de Metro. C’est à n’y rien comprendre alors que le Québec inc. multiplie les efforts pour essayer de conserver au Québec le plus grand nombre de sièges sociaux possible. Par ailleurs, la Caisse fait mal paraître le gouvernement du Québec dans la lutte qu’il mène contre l’évasion fiscale et l’utilisation des paradis fiscaux. La Caisse est l’un des grands utilisateurs de paradis fiscaux : le 31 décembre dernier, elle y détenait des actifs d’une valeur de 26 milliards $.