Le gouvernement fédéral a-t-il perdu le contrôle du coût des régimes d’avantages sociaux qu’il offre à ses employés et anciens employés?
En date du 31 mars dernier, la valeur actualisée de ces avantages sociaux accordés aux employés et anciens employés, pendant ou après leur emploi, ou lors de leur retraite, totalisait un passif de 93,4 milliards de dollars. En l’espace de cinq ans, dont trois et demi sous l’ancien gouvernement Harper et un an et demi sous l’actuel gouvernement Trudeau, cette «facture» desdits avantages sociaux fédéraux a grimpé de 33 milliards, soit une spectaculaire hausse de 54,4 %. Les avantages comprennent des prestations d’invalidité, une couverture de soins de santé et de services dentaires, des prestations de congés de maladie, une indemnisation d’accidents de travail, des indemnités de cessation d’emploi, etc. Ces régimes fédéraux d’avantages sociaux bénéficient à quelque 720 000 participants, actifs et retraités de la Fonction publique fédérale (incluant des sociétés d’État), des Forces armées canadiennes, de la Force de réserve et de la Gendarmerie royale du Canada.
LES PRESTATIONS
Est-ce beaucoup ou pas des avantages sociaux évalués à 93 milliards pour 720 000 personnes?
Pour mesurer l’ampleur des chiffres en jeu, rien de mieux que de comparer ces avantages sociaux avec d’autres dépenses du gouvernement fédéral.
Sachez que c’est 2 milliards de plus que les 91 milliards que le gouvernement Trudeau a versés en une année aux 10 millions de Canadiens qui ont encaissé des prestations pour les aînés, des prestations d’assurance-emploi ou des prestations pour enfants.
En cinq ans, ces prestations ont augmenté de 22 milliards, soit 33 % de moins que la hausse des avantages sociaux accordés aux 720 000 employés et retraités du gouvernement fédéral.
LES TRANSFERTS EN SANTÉ
Au chapitre des transferts en matière de santé et de programmes sociaux, le gouvernement fédéral a versé aux provinces lors du dernier exercice 2016-17 la somme totale de 49 milliards. Sur cinq ans, l’augmentation de ces transferts s’élève à 10,7 milliards, soit trois fois moins que la hausse de 33 milliards accordée aux employés et retraités du fédéral au chapitre des avantages sociaux.
LES PROGRAMMES
Autre comparaison pouvant aider à mesurer l’ampleur des avantages sociaux offerts aux employés et retraités fédéraux. Le total des «charges de programmes directes», ce qui comprend les dépenses des ministères et organismes fédéraux, a atteint les 128 milliards lors de l’exercice financier terminé le 31 mars dernier. Une chose à retenir. Ces dépenses de l’ensemble des ministères et organismes fédéraux ont augmenté en cinq ans de 13 milliards, soit 60 % de moins que les avantages sociaux. En guise de consolation, sachez que les obligations financières (sa dette) du gouvernement fédéral envers ses régimes de retraite ont stagné au cours des cinq dernières années. Le passif à assumer s’élève à 151,5 milliards, en hausse d’à peine 2,5 milliards en cinq ans.
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