À titre d’actionnaire de contrôle de Bombardier, les années sont comptées pour la famille Bombardier-Beaudoin. Ou peut-être même les trimestres...
Quand c’est rendu qu’on se fait accuser sur la place publique de mauvaise gouvernance, que la population et les partis d’opposition nous critiquent à tour de bras, que notre principal bailleur de fonds réclame notre tête... c’est quoi l’intérêt de rester l’actionnaire de contrôle de Bombardier?
Pis encore. Comment Laurent Beaudoin, le président émérite du Conseil d’administration de Bombardier, peut-il rester source d’inspiration alors qu’il passe pour un administrateur mal informé à la suite de sa déclaration du 11 mai où il reprochait erronément à la Caisse de les avoir pris par surprise avec la publication de la missive portant ses votes contre la rémunération de la haute direction et l’élection de son fils Pierre à titre de président exécutif.
Contredit
Le grand patron de la Caisse de dépôt et placement du Québec, Michael Sabia, a carrément contredit Laurent Beaudoin en affirmant, selon La Presse, qu’il avait précédemment rencontré son fils Pierre et Alain Bellemare sur la position de la Caisse, et ce, des semaines avant la publication de ladite missive le 8 mai dernier.
Et concernant justement Pierre Beaudoin, comment peut-il rester président du Conseil d’administration après avoir été tant décrié sur la place publique, notamment par des grands investisseurs institutionnels comme la Caisse, Teacher’s, l’Office d’investissement du Régime de pension du Canada, le Fonds de la FTQ et des grandes caisses publiques américaines?
Combien?
Parlons argent maintenant. Grâce à ses actions à droit de vote multiple, la famille Bombardier-Beaudoin contrôle la compagnie avec 53,2 % des votes alors qu’elle ne détient en réalité que 13 % des actions en circulation.
Son bloc d’actions vaut aujourd’hui 662 millions de dollars. C’est «peu» à comparer à août 2000, quand le bloc d’actions de la famille Bombardier-Beaudoin valait 7,5 milliards de dollars.
Lorsque Laurent Beaudoin a tiré sa révérence à titre de président et chef de la direction, le 4 juin 2008, la fortune de la famille avait déjà littéralement fondu, pour diminuer à 2 milliards.
Les déboires en Bourse de Bombardier se sont poursuivis sous la direction de son fils Pierre alors que le lancement du programme du C Series s’est avéré un gouffre financier.
C’est pourquoi, le 13 février 2015, Pierre Beaudoin a dû céder son poste de président et chef de la direction à Alain Bellemare. L’action de Bombardier valait autour de 2,60 $ à ce moment-là.
On connaît la suite. Pour sauver Bombardier de la faillite, le gouvernement Couillard a investi 1,3 milliard dans le C Series et la Caisse 2 milliards dans Bombardier transport.
Sous l’emprise de M. Bellemare, l’action a continué de reculer, se négociant à 2,15 $ aujourd’hui.
Voici ma proposition. De concert avec un partenaire québécois, la Caisse devrait mettre un milliard de dollars sur la table pour acquérir le bloc d’actions de la famille Bombardier-Beaudoin.
Laissez un commentaire Votre adresse courriel ne sera pas publiée.
Veuillez vous connecter afin de laisser un commentaire.
Aucun commentaire trouvé