La Commission scolaire du Chemin-du-Roy, à Trois-Rivières, vient d'être confrontée à sa première demande d'accommodement religieux depuis l'adoption de la loi 62. Au Centre de formation professionnelle Bel-Avenir, un élève musulman peut maintenant utiliser un local de l'école pour faire ses prières.
Il en a fait la demande formelle à la commission scolaire qui a alors étudié la demande en vertu de la loi 62, adoptée en octobre 2017, qui encadre les demandes d'accommodements religieux dans certains organismes. Comme la demande était sérieuse et répondait aux critères formulés dans la loi, la commission scolaire se devait de répondre favorablement à la demande.
Il était aussi physiquement possible d'accommoder l'élève puisque des locaux étaient disponibles à Bel-Avenir.
La Commission scolaire du Chemin-du-Roy insiste pour dire qu’il ne s'agit pas d'un local dorénavant ouvert à tous pour des prières musulmanes. Seul l'élève qui en a fait la demande formelle peut l'utiliser à cette fin. Toute personne qui voudrait l'utiliser devrait passer par le même processus.
Le directeur général de la commission scolaire, Luc Galvani, explique que de permettre à l'élève d'utiliser le local pour prier «ne venait pas modifier la mission première de l'école qui est de former les travailleurs de demain». L'élève l'utilise pour prier sur l'heure du dîner.
La question des accommodements religieux demeure un sujet sensible. La commission scolaire trifluvienne assure qu'un tel accommodement aurait été accordé pour n'importe quelle autre religion.
La situation ne plait toutefois pas aux militants pour la laïcité, comme Andréa Richard. «Les élèves vont là pour apprendre, ils ne vont pas là pour avoir un local de prière», affirme-t-elle, ajoutant que «s'ils veulent prier, il y a les églises, les mosquées ou leur maison». «Mais pas dans un endroit où on est sensé enseigner la science et le savoir!»
À l'Université du Québec à Trois-Rivières, il y a bien longtemps que des étudiants musulmans utilisent un local pour prier.