La direction du PQ

Voir clair et bien faire les choses

Tribune libre

Dès l’instant où Mme Marois a été couronnée chef du parti il devenait impossible pour les militants de tenter de transformer le PQ. Et puis, peu importe les programmes adoptés, le parti prend toujours la couleur et la forme privilégiées par le chef. Le chef est roi. La courte période où le PQ est sans chef est le seul moment possible où les militants ont une petite chance de réenligner le PQ.

S’il y a un moment pour dire ce qu’on a à dire, c’est maintenant. Comme je le disais il y a quelques jours, il ne faut plus se tromper, si le PLQ reste au pouvoir pendant 10 ans, quand nous serons en 2024, je ne suis pas sûr que le point de non retour ne sera pas atteint.

la fausse représentation

Si on est indépendantiste comme moi et beaucoup d’autres, le PQ ne dit pas la vérité et selon nous, ses véritables intentions sont de prendre le pouvoir et ensuite on verra. Il n’y a pas de plan pour l’indépendance, pas de stratégie, même pas de discours.

D'un autre côté, si on est un francophone conservateur plus ou moins fédéraliste, avec la Charte des valeurs, le PQ a peut-être réussi à nous convaincre de le suivre. En ce cas il s’agit de nouveaux électeurs, des gens qui ne votaient pas PQ auparavant. Pour ces gens le PQ, malgré sa raison d'être, ne cherchait pas à manigancer pour faire l’indépendance, tout le règne de Pauline Marois au PQ en témoignait.

Dans les 2 cas le PQ est coupable fausse représentation.

la Charte des valeurs : d'abord le ralliement puis le piège

Aux dernières élections il s'est passé quelque chose d'inhabituel, le PQ s'est fait prendre à son propre jeu. D'habitude sa duplicité fonctionne bien, il parvient à tromper et cueillir la faveur d'un certain nombre d'électeurs malléables, mais cette fois-ci, ce stratagème s'est retourné contre lui. Il est important de comprendre ça.

M. Denis Blondin, dans le texte Le PQ doit-il disparaître ou se réinventer ? , met le doigt précisément sur ce qui a provoqué la défaite du PQ. Après avoir titillé la fibre nationaliste des gens avec la Charte de Drainville, après avoir réveillé les réflexes identitaires d'un bon nombre de conservateurs québécois, "…l’arrivée de PKP et l’image de son poing levé ont suffi pour opérer une inversion de polarité ... Une partie significative de l’électorat a subitement changé d’idée. L’image nationaliste du PQ qui était peu à peu apparue positive pour une majorité d’entre eux est soudainement devenue négative. C’est toute la stratégie du PQ qui est soudainement apparue comme une manigance, un savant calcul pour manipuler l’électorat et l’amener dans une direction où il ne souhaitait pas aller.

… sans la longue campagne de nationalisme défensif [la Charte des valeurs] qui avait précédé [les élections], [la campagne de peur du PLQ] n’aurait rejoint que les Libéraux déjà convaincus."

Pour ces nouveaux sympatisants du PQ favorables à la Charte, le spectacle de Pauline Marois se défendant maladroitement de vouloir provoquer un référendum, ça a été suffisant pour déguerpir. Avec la dégringolade bien des souverainistes mous ont suivi. Pour tous ces gens le PQ leur avait tendu un piège, c’est leur perception. Alors le piège s’est refermé sur le PQ. Il s'est refermé d'autant plus rapidement que la grande majorité des québécois n'ont jamais eu confiance en Mme Marois.

N.B.: cette non-confiance envers Marois est vérifiée depuis qu'elle est chef ; dans ces circonstances il faut que la Charte de Drainville ait été très très emballante pour que les gens passent temporairement par-dessus leur aversion pour Mme Marois. Ce succès de la Charte prouve qu'il est possible pour un parti indépendantiste de rallier les gens qui, à priori, n'aiment pas notre projet national.

Comprenons que s'il n'y avait pas eu la Charte des valeurs, Marois pouvait se contenter de la seule fausse représentation habituelle que le PQ met de l’avant depuis Landry, et les dommages auraient été beaucoup moins importants, le PLQ serait probablement minoritaire aujourd'hui, ou peut-être même le PQ lui-même serait minoritaire au pouvoir.

Les québécois n'ont pas "peur du référendum", ça ne les effraie pas plus que d'habitude, c'est une ligne de pensée qui plait aux journalistes parce que c'est facile et spectaculaire. En entrainant de nouveaux électeurs, avec la Charte, le PQ n'a pas compris qu'il ne pouvait plus agir sur 2 tableaux, que son petit stratagème (pas de vélléité d'indépendance) ne passerait pas.

Comprenons que tout ce que construira le PQ est voué à l'échec tant qu'il essaiera d'arnaquer la population en cachant sa raison d'être. Cette vérité n'est pas nouvelle. Même si la Charte avait été adoptée et que les élections avaient été tenues plus tard, un épisode PKP pendant les élections auraient eu le même effet.

une insulte à l'intelligence des gens

Quoi faire alors ? Ne plus rien construire (comme la Charte des valeurs), se contenter de la fausse représentation traditionnelle, le "bon gouvernement", et accepter d'être minoritaire chaque fois que la population en aura assez des libéraux ?

Non, il faut plutôt redevenir authentique et sincère, cesser cette fausse représentation, arrêter de vouloir piéger les gens. Ainsi, tout ce que construira le PQ et qui obtiendra la faveur des gens, ce sera solide, ces nouveaux électeurs ne nous laisseront pas tomber aux élections.

Si le PQ avait été proactif depuis 7 ans en ce qui concerne l’indépendance du Québec, si tout le monde comprenait à peu près de la même façon les intentions de ce parti, c’est-à-dire travailler pour réaliser l’indépendance du Québec, personne ne se serait senti trompé ni piégé aux dernières élections.

Il faut bâtir sur du solide, convaincre les gens, pas les arnaquer. Pour ça il faut accepter de ne pas gagner des élections si ça se présente, si on n’a pas eu le temps ni les occasions de convaincre les gens. Après ce qui vient de se passer, continuer en mettrant l'indépendance en veilleuse serait insulter l’intelligence des gens. Avons-nous besoin de perdre encore 10 ans avant de comprendre qu’il ne faut pas insulter les gens qu’on veut convaincre de nous suivre ?

Il faut être transparent, fier et à l’aise avec le discours, il faut convaincre les gens en présentement correctement notre projet, en en parlant pendant 2 ou 3 ans, avec des textes qu’on soumettra avec les mandats qui seront sollicités aux élections.

la question fondamentale

Je pense qu’il y aura des départs massifs de militants du PQ après le prochain Congrès ou la course à la chefferie. Je pense qu’actuellement le souci des instances suprêmes du PQ, les intouchables, c’est de faire en sorte que ces départs soient les plus restreints possibles.

M. Pierre Cloutier demande de hâter la course à la chefferie parce que le temps jouerait en la faveur des électoralistes adeptes de la fausse représentation, qui sont déjà aux commandes et qui ont les outils, peut-être, pour enligner la suite des choses en leur faveur.

Malgré que je disais le contraire dans un texte précédent, demandant de prendre notre temps, si les craintes de Cloutier sont fondées, et s’il y a quelqu’un qui connait le PQ ici, c’est lui, alors il a raison, il est urgent de procéder. Je pense moi aussi que PKP devrait être un homme d’État populaire et déterminé mais il faut absolument une course à la chefferie pour connaitre sa vision des choses.

Cependant je serais étonné que la course à la chefferie ait lieu avant l’automne, peut-être même qu’elle adviendra seulement en 2015. En ce cas, comme je disais en commentaire le 11 avril dernier au texte de M. Cloutier Petit historique récent du Parti Québécois, je crois que les diverses forces militantes doivent travailler à obtenir avant l’automne un référendum interne au PQ pour décider d’un point fondamental :

le PQ offre le bon gouvernement et met l’indépendance en veilleuse

OU

le PQ est proactif pour l’indépendance dès maintenant, avant les élections, et en tout temps

Il est primordial que cette question soit tranchée en premier. Si les militants, par malheur, votent pour la mise en veilleuse de l'indépendance, nous quitterons définitivement le PQ, nous comprendrons qu’il n’y a plus rien à faire avec lui. Mais si les militants votent pour l'authenticité et la sincérité, le PQ a un avenir et un rôle déterminant à jouer pour le mouvement indépendantiste.

Avec un tel référendum interne, même si la course à la chefferie tarde, les instances actuelles du PQ (adeptes de la fausse représentation) ne pourront pas organiser la suite des choses à leur façon.

le chef et le Congrès du PQ

Finalement, pour des raisons d'efficacité et d'harmonie, je veux dire aussi que le prochain Congrès ne devrait être tenu qu’après la course à la chefferie, pas l’inverse.

Prenons acte de ça : une fois élu à la tête du parti, le chef installe toujours ce qu’il faut pour assurer ses arrières. C’est normal. Je l’ai dit, le chef est roi et d’une manière ou d’une autre, il mettra aux poubelles les belles résolutions d’un Congrès qui aurait eu lieu avant la course à la chefferie. Sans la vision des choses du futur chef, il n’y a pas de cadre de référence, rien de tangible et donc il y a des chances que des résolutions soient difficilement incarnables par l’un ou l’autre des chefs qui feraient la course ultérieurement.

De toute façon, la plupart du temps, les électeurs votent pour le chef du parti avant de considérer le programme du parti. Il faut bien se faire élire. On l'a vu en 2005 : le programme n'a jamais été mis en application parce que les chefs choisis n'y croyaient pas.

Mieux vaut que les militants en Congrès votent en connaissance de cause, c’est-à-dire en sachant qui sera le maitre d’œuvre de leurs décisions. Pour que le chef soit à son meilleur, le programme doit être compatible à sa façon de penser. Le référendum interne que je propose devrait nous prémunir d'un coup de force des électoralistes et nous assurer que le chef sera compatible avec nos aspirations.


Laissez un commentaire



12 commentaires

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2014

    Salutations à l'auteur. Les populations non seulement au Québec mais partout sont désabusées de la politique qui est plus que jamais associée à la dissimulation, la manipulation, les demi-vérités, les stratégies publicitaires de prise du pouvoir basés sur des enjeux fortuits, etc. Le citoyen est pris d'un vague sentiment que l'on se fout de sa gueule et qu'on abuse de sa bonne foi. Je suis en accord avec l'auteur qui prône le redressement moral en politique comme une vraie condition de victoire. Les mots «vérité», «honnêteté», «sincérité» qui reviennent dans son texte m'apparaissent des révélateurs de cette exigence de vertu sans laquelle rien ne passera, sans laquelle aucun parti ne sera élu autrement que par défaut ou par dépit. La faillite du PQ se trouve très profondément ancrée dans son manque de «parler franc».

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2014

    @avenir
    Pour le moment, les militants du Parti Québécois sont dans la phase d’introspection, encore transis par cette déconfiture électorale. Par contre, certains sont passés à l’analyse pour assoir les solutions qui pointent déjà. Requiescat in pace le PQ qu’on connaissait.
    Ce nouveau PQ doit être avant tout un parti politique capable d’énoncer un programme politique cohérent et logique suite à l’élaboration de la thèse de l’à-propos de l’indépendance du Québec. Soyons clairs, un Québec indépendant serait de fait souverain, l’inverse n’est pas nécessairement vrai.
    La vision de ce nouveau parti est unique; l’autodétermination. Ses objectifs sont la survie et l´épanouissement du fait français en Amérique. Ces objectifs sont; la prise du pouvoir et l’instauration d’un gouvernement démocratique compétent capable de réaliser et perpétuer cette vision. Les buts à atteindre seront déterminés dans un autre moment politique.
    Cette première démarche définira le plan normatif qui guidera ceux qui devront élaborer le plan stratégique et ses sous plans ou se définiront les buts, les ressources et l’organisation nécessaires pour réaliser la mission ainsi que le plan de coordination qui se chargera de définir les priorités opérationnelles.
    Une fois connu le programme politique du parti, il faut le divulguer et briguer à tous les paliers du pouvoir afin de construire et roder un appareil politique et électoral compétent capable d’articuler un programme politique qui uni les esprits et rallie les électeurs afin de mener ce parti au pouvoir.
    C’est le moment de la résurrection.
    Merci.

  • Archives de Vigile Répondre

    18 avril 2014

    Bien que l'électorat a le dernier mot, il me semble qu'un agenda d'une démarche rapide, claire et sans ambiguité ravivrait les troupes souverainistes tout en empêchant les fédéralistes de faire peur en disant que le Parti québécois ne joue pas franc jeu.
    Nous voulons un pays et l'action du Parti québécois devrait être orientée prioritairement vers cet objectif au lieu de tergiverser sans fin sur comment y arriver. Conséquemment, d'ici la fin de 2014, après une bonne campagne à la chefferie permettant de bien connaître les candidats et leurs idées, un chef ayant clairement démontré que son objectif premier est l'accès rapide à l'indépendance du Québec devrait être élu. Ce chef, en accord avec les militants du parti devrait, dans le cadre d'un Congrès qui pourrait être tenu au printemps 2015, faire adopter une plateforme du contenu de l'indépendance et un plan d'action pour y accéder. Ce plan d'action devrait contenir des engagements clairs et un calendrier précis. À titre d'exemple, voici quelques engagements qui pourraient être inclus dans ce plan d'action:
    -Tenir un référendum sur l'indépendance du Québec dans le premier mandat
    -Jusqu'à l`élection de 2018 s'engager dans une approche militante et pédagogique auprès de la population, notamment auprès des jeunes, pour faire connaître les avantages d'avoir son pays et développer une approche de communication pour contrer la démagogie de certains médias sur l'avenir d'un Québec indépendant. Développer également des ententes voire une fusion avec d'autres partis indépendantistes.
    ¸-Dès la prise du pouvoir en 2018 adopter une politique démographique à deux volets qui freinerait sensiblement notre minorisation progressive. Le premier volet consiste à réduire à 35 000 par année le nombre d'immigrants au Québec, au lieu du 50 000 actuel; au prorata de la population ce nombre est supérieur au nombre d'immigrants autorisés en France et aux États-Unis. Le deuxième volet consiste à faire augmenter à 105 000 par année le nombre de naissances au Québec au lieu du 88 000 actuel en s'inspirant des politiques natalistes de la France et des pays scandinaves.
    -Dans cette première année au pouvoir élaborer également et faire adopter la Constitution du Québec.
    - Dans la deuxième année préparer le référendum et officialiser les appuis diplomatiques de la Communauté internationale; à cet égard, s'inspirer de l'expérience de 1995. Dans la même année, faire adopter par l'Assemblée nationale une question référendaire aussi simple que celle de l'Écosse.
    -Au début de la troisième année au pouvoir (automne 2020) tenir le référendum.

  • Pierre Cloutier Répondre

    17 avril 2014

    Monsieur Bouchard,
    Pourquoi les choses sont-elles si compliquées alors qu'elles pourraient être si simples?
    Je suis obligé de répéter la même chose pour que cela rentre dans le coco des gens. Pour faire l'indépendance, il faut 2 ingrédients :
    1 - un chef indépendantiste charismatique et déterminé comme le furent à leur façon René Lévesque pour le charisme et Jacques Parizeau pour la détermination ;
    2 - une proposition d'indépendance lors de la prochaine élection.
    Vous avez bien lu j'espère. Un chef charismatique et une proposition d'indépendance sur la table pour la prochaine élection. Le reste c'est du bla bla. Et je ne dis pas cela pour vous mépriser. Je dis cela parce que je crois sincèrement que c'est cela que nous devons avoir pour réussir.
    En juin 2005, c'est ce que les militants de la base avaient voté : un projet de pays à être présenté lors de l'élection. Malheureusement Boisclair et Marois ont jeté cela aux poubelles. Et on a perdu 9 ans. Avec le résultat que l'on connait. Que faut-il dire de plus?
    Le PQ a 2 choix : ou il fait marche arrière et élimine l'article 1 du programme et il va de l'avant et bonifie l'article 1.
    Personnellement je penche pour la 2e solution. L'article 1 devrait se lire comme suit : "Le Parti Québécois a comme priorité de présenter une proposition d'indépendance au peuple québécois lors de la prochaine élection et de réaliser l'accession à l'indépendance de manière démocratique et pacifique".
    Est-ce clair? Veuillez m'excuser pour certains termes que je peux employer. Quelques fois je deviens exaspéré devant tant de niaisage à propos d'une chose si simple. Quand on veut un pays on commence par le proposer. Sinon, on se la ferme et on endure.
    Pierre Cloutier

  • Pierre Bouchard Répondre

    17 avril 2014

    Bonjour M. Haché,
    Vous avez bien raison, le fait que personne ne doute du nationalisme et du sentiment indépendantiste de PKP, ça serait non seulement une bonne chose pour tenter de rallier les électeurs, les amener à nous faire confiance, mais ça aurait aussi l’immense mérite de clarifier les choses à l’interne au PQ. Plus de niaisage, tous sauraient qu’il garde le cap et que, en conséquence, un gouvernement du PQ gardera le cap.
    En ce qui concerne la gouvernance souverainiste, je persiste à croire que c’est une bonne idée (en tout cas le plan Larose original), comme vous et comme M. Pomerleau, contrairement à M. Cloutier qui ne veut rien savoir et qui s’en tient à l’aspect juridique des choses.
    Tant qu’à moi, PKP peut bien être 2e derrière le chef, l’essentiel est l’indépendance. J’aimerais bien voir à la course à la chefferie, en plus des 3 premiers aspirants, Alexandre Cloutier et Sylvain Gaudreault. Ils peuvent causer des surprises, ils alimenteront très certainement le débat, apporteront des idées riches. C’est comme ça que les gens se construisent dans ce parti, prennent leur place et établissent leur influence. Plus il y aura de candidats à la course, plus le parti s’enrichira de têtes solides.
    Bonjour M. Gignac,
    Merci de votre appréciation. Je salue le fait que, dans toutes vos interventions, vous gardez toujours le cap, fidèle à la tradition de Vigile. Merci.
    Bonjour M. Ricard,
    Vous comprenez que je ne suis pas d’accord avec votre proposition d’une course à la chefferie qui viendrait après le Congrès. Je ne suis pas d’accord non plus pour faire trainer les choses jusqu’en 2016. Il faut travailler à l’indépendance aussitôt que possible, il ne s’agit pas seulement de gagner les prochaines élections, il ne faut pas croire qu’il suffit d’être prêt 1 mois avant les prochaines élections.
    De plus, j’en serais fort étonné mais il n’est pas impossible que les suites de la Commission Charbonneau précipitent les choses, les précipitent au point où des élections seraient déclenchées avant 2018. Sans se précipiter, le mouvement indépendantiste a tout intérêt à ce que le PQ se dote d’un chef assez rapidement.
    Je reconnais qu’il m’est facile de souhaiter cela car il y a d’excellents candidats pour le poste de chef, contrairement à 2007.
    Message à Pierre Cloutier
    Il est difficile de discuter avec vous, c’est dommage. Comme je suis d’accord avec vous, cessez svp de me répéter vos slogans, ne faites pas comme M. Pomerleau et quelques autres.
    Une petite chose : je présume que ce n’est pas votre intention, et vous n’êtes pas le seul à le faire, mais quand on finit une phrase en déclarant : « le reste, c’est du blabla », on se trouve à dire « tout ceux qui pensent autrement sont des niais, des imbéciles qui perdent leur temps. » Ce genre de chose M. Cloutier, c’est désagréable. Je ne comprends pas votre apparente fermeture à la discussion, aux échanges d’idées et aux débats.
    Dites-moi donc ce que vous pensez d’un référendum interne si la course à la chefferie tarde ? Si cette question n’est pas réglée préalablement, ne craignez-vous pas que, pendant la course à la chefferie, avec l’aide perfide des médias, les débats ne tournent encore une fois que sur cette seule et unique question ?
    Nous perdrions encore une fois l’occasion unique de matérialiser enfin les différents discours indépendantistes, de voir quelles formes de discours sont possibles aujourd’hui, comment ça peut se traduire pour satisfaire ceux qui disent avoir besoin d’un renouvellement. Mon propos est là, qu’en pensez-vous M. Cloutier ?

  • François Ricard Répondre

    17 avril 2014

    M. Cloutier,
    Comme vous, j'aimerais bien que, pratiquement d'un coup de baguette, l'on se donne un nouveau chef et que l'on vogue illico vers l'indépendance.
    Mais je crains qu'il nous faudra plus d'une élection pour accomplir cet exploit.
    Nous aurons besoin de militants persévérants et d'un chef persistant qui saura s'imposer aussi bien aux membres qu'aux sympathisants et à la population.
    PKP, comme tous les autres, devra faire son apprentissage. Commander à des sous-fifres et convaincre des électeurs sont deux choses bien différentes.
    Je sais qu'il peut et voudra apprendre. Mais il faut lui laisser le temps. Il ne faut pas le brûler.
    Et, par expérience, j'ai remarqué que les militants qui s'emballent pour un chef très souvent, une fois la première euphorie passée, ont tôt fait de débrancher.

  • Pierre Cloutier Répondre

    17 avril 2014

    Message à M. Ricard,
    Si on a un chef charismatique comme PKP et qu'il met le cap sur l'indépendance il y a de fortes chances qu'on ait une armée de militants qui vont revenir ou venir au PQ.
    Cela prend les 2 :
    1 - un chef charismatique ;
    2 - une proposition d'indépendance au peuple québécois.
    On ne se battra pour la province de Québec et un gouvernement provincial. On se battra pour le pays. Pas pareil. Pas pareil du tout.
    Vous n'avez pas encore compris cela?
    Pierre Cloutier

  • Archives de Vigile Répondre

    17 avril 2014

    Monsieur Bouchard
    Vous n'avez jamais dit si vrai lorsque vous écrivez ceci: " Comprenons que tout ce que construira le PQ est voué à l'échec tant qu'il essaiera d'arnaquer la population en cachant sa raison d'être". Fin de la citation. Pas surprenant que le mouvement indépendantiste soit si divisé. Le PQ doit cesser de diriger un gouvernement provincial pour diriger un gouvernement NATIONAL, ce qu'il cache depuis belle lurette. Comme le disait si bien monsieur Denis Monière dans son livre LE DEVOIR DE COHÉRENCE: "l'avenir de la libération nationale ne passe plus par le Parti québécois. Il faut en finir avec l'attentisme qui est devenu la politique de ce parti qui ne fait rien pour motiver les Québécois à sortir du Canada" (page 27). Fin de la citation. Je n'ai plus confiance en ce parti. Excellent texte!
    André Gignac 17/4/14

  • Marcel Haché Répondre

    17 avril 2014

    Pour le moment, P.K.P. est le seul aspirant possible à la chefferie du P.Q. qui ne soit pas identifié aux habituelles péquisteries. Mais d’autres candidats ont aussi de très grandes qualités. Et parmi eux, certains associés à la gouvernance souverainiste, n’en déplaise à Pierre Cloutier.
    Cependant, P.K.P. aurait cet IM-MEN-SE avantage qu’aucun autre candidat de valeur peut revendiquer : il n’a pas besoin de proclamer 10 fois par jour qu’il est indépendantiste. Et désormais, peu importe le programme et la gouvernance et patati et patata, s’il devenait capitaine du vaisseau amiral, il n’aurait qu’à faire un simple clin d’œil à son équipage, et lui dire bien calmement : messieurs, mesdames, vous savez pourquoi nous sommes là…
    Il n’y aurait plus un maudit mot su’a game… On pourrait sauver du temps, vu que le temps presse...

  • François Ricard Répondre

    17 avril 2014

    M. Cloutier,
    Comme des milliers d'autres, j'en ai usé des semelles dans Vimont de 1969 à 1976 pour enfin avoir un député du PQ: Bernard Landry. René Lévesque était un grand chef. Mais il l'a été parce qu'il y avait une armée derrière lui.
    Puis à partir de 1987, toujours dans Vimont, moi et bien d'autres avons repris du service et battu de la semelle, pendant encore des années. Pour enfin triompher en 1994. Comme Lévesque, Parizeau avait une armée derrière lui.
    Tous les indépendantistes, pas seulement le PQ, n'ont ni les moyens financiers, ni les médias que les fédéralistes possèdent. La seule chose où nous pouvons les concurrencer est au niveau de la machine, du militantisme.
    À cette dernière élection, du moins chez nous, un comté péquiste, nous n'avons pas été assez nombreux pour faire sortir le vote des sympathisants. La CAQ nous a coiffé.
    Vous aurez beau avoir le chef le plus charismatique au monde, seul il ne fera rien.
    Pour faire un grand chef, il faut des milliers de petits chefs. ne vous en déplaise.
    Et dans les deux cas, aussi bien Lévesque que Parizeau, il a fallu sept années pour triompher enfin.

  • Pierre Cloutier Répondre

    17 avril 2014

    Je l'ai souvent dit et écrit et je le répète : il y a eu autant de PQ que de chefs. En ce qui me concerne les moments les plus intéressants ont été le PQLévesque de 1976-1980, le PQParizeau de 1994-1995 et le PQLandry de 2005 (pour le projet de pays).
    Ça s'arrête là. Je souhaite juste un PQPéladeau qui mettra le cap sur l'indépendance. Point final et poing levé. Le reste c'est juste du blabla.
    Pierre Cloutier

  • François Ricard Répondre

    17 avril 2014

    Si nous voulons d'un chef à tout prix, ce sera au détriment de militants.
    Et avec le nouveau financement des partis, les militants deviennent une denrée essentielle.
    Un général sans soldat ne gagne pas beaucoup de batailles.
    Pourquoi les libéraux sont-ils si forts? À cause de leurs chefs? C'est bien plutôt à cause de leur machine. Il faut travailler sur le terrain pour s'en apercevoir. Ils contrôlent à peu près toutes les commissions scolaires. la majorité des maires et conseillers municipaux sont du PLQ ou des sympathisants.
    Je crois plutôt que cette défaite est une excellente occasion pour le PQ et pour tout le mouvement indépendantiste de se reformuler. Je l'ai dit plusieurs fois. J'aimerais le répéter une autre fois.
    La majorité des membres du PQ et de ON est indépendantiste. Une portion importante de QS l'est aussi.
    Pourquoi tous ces indépendantistes, pour au moins une année, ne se regrouperaient-ils pas au PQ qui pourrait alors se redéfinir et se reformuler.
    Voici comment.
    Dans un premier temps, pourquoi, d’ici l'automne 2014, ne pas déterminer la véritable direction du PQ. Un référendum interne permettrait d’y impliquer tous les membres, anciens et nouveaux.
    Ensuite, prévoir et tenir un congrès national pour définir ce pays dont nous voulons, identifier les principaux avantages de l’indépendance. Possiblement donner un nouveau nom à ce parti véritablement axé sur l'indépendance. Ce congrès pourrait avoir lieu à l’automne 2015.
    Puis une course à la chefferie qui se terminerait au printemps 2016.
    Et impliquer le plus grand nombre de personnes à toutes les étapes.
    Avec les nouvelles règles de financement, le militantisme redeviendra extrêmement nécessaire. Un général sans soldat ne gagne pas tellement de batailles.
    Et la meilleure façon de recruter des militants est de les impliquer dans toutes les phases du processus.
    Et les candidats au poste de chef pourraient s'impliquer dans le processus au complet ce qui leur permettrait de se faire connaître et des membres et de la population.