Comme l’enfant prodigue, nous gaspillons notre héritage et nos capacités

Pourquoi avons-nous honte de ce que nous sommes ?

Lettre à M. Claude Richard et à la plupart des militants

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Tribune libre

Nous avons un malaise avec ce que nous sommes et ça nous paralyse. Nous avons honte des canadiens-français, nous les trouvons arriérés, nous refusons de nous identifier à eux. Comment ça se fait ? Qui nous a mis ça dans la tête ? À part dans les contrées colonisées, quelle autre peuple sur cette planète a honte de ses ancêtres et fait tout pour les effacer ?


C’est très curieux comme sentiment; objectivement, c’est suicidaire. Nous avons un grave problème identitaire. Il m’apparait irresponsable de réécrire l’histoire de façon aussi désinvolte, de vouloir croire que nous sommes nés de nulle part, que nous n’avons pas d’histoire, pas de patrimoine, pas de grande réalisation avant les années 1970. Nier notre passé, nier qui nous sommes et d’où nous venons, ça contribue à notre déroute aujourd’hui.


M. Claude Richard et moi nous sommes échangés des commentaires à la suite de la chronique de Mme Marie-Hélène Morot-Sir, L’eau ne peut pas continuer à couler sous les ponts sans que personne ne reparle du Passé. M. Richard me disait « Il n'y a pas deux nations au Québec, il y a une nation avec des minorités, tout comme dans d'innombrables pays dans le monde. Les anglophones et les allophones du Québec sont invités à faire partie de notre nation. S'ils refusent, c'est leur affaire. Ils décideront, en dernière analyse, s'ils veulent rester ici ou s'en aller. »


Ça c’est se faire des accroires, parler comme si nous possédions déjà le Québec, parler des anglais comme d’une minorité alors qu’ils n’ont jamais perdu leur position de force et continuent à nous contrôler.


Les anglo-québécois ne sont pas une minorité inoffensive, ce sont les dominants, ils font partie de la nation canadienne-anglaise qui sévit ici et ailleurs au Canada. Ça n’a pas changé, tout le monde le voit bien. Nous avons milles manifestations de la domination des anglais mais c’est devenu normal, c’est devenu secondaire. Pourquoi donnons-nous collectivement tout cet argent aux hôpitaux et aux universités anglophones, pourquoi ce n’est pas équitable avec les autres, pourquoi, si ce n’est que parce que nous sommes encore et toujours colonisés ? Au point de ne plus nous rendre compte de tout ce que nous acceptons tacitement.


Pendant que nous nous prenons pour des Québécois sans adversaire canadian en notre sein, cette nation canadian continue encore plus facilement de resserrer son carcan sur les Canadiens-français et seulement eux. En demandant leur avis à ces gens qui veulent notre perte, en leur permettant de contrer nos efforts nous nous neutralisons nous-mêmes, n’est-ce pas enrageant ? Ne vous sentez-vous pas trahi ? Qu’est-ce que c’est que cette idée de laisser les anglais participer aux décisions qui ne concernent que les Canadiens-français et les assimilés ?


Depuis les années 1600 nous nous sommes battus, ou nous avons résisté, pour permettre à notre peuple, les Canadiens-français, de s’épanouir, de ne pas mourir. Depuis les années 1960, peut-être avant, l’idée a germé qu’il faudrait doter la nation canadienne-française d’un État. L’idée de faire l’indépendance du Québec est née. Le but : permettre l’épanouissement de la nation canadienne-française et assurer sa pérennité en la dotant d’un État. Le Québec, pays des Canadiens-français.


Dans l’euphorie de la Révolution tranquille nous avons décidé que non seulement on aurait notre pays mais en plus, nous serions une nouvelle civilisation, un être humain nouveau, un citoyen québécois différent des canadiens-français. Désormais est Québécoise toute personne qui vit au Québec. Au lieu de nous concentrer à défendre notre nation, nous avons confectionné un nouveau citoyen adapté au futur pays du Québec. Nous avons inventé la nation québécoise. Nous avons mis la charrue devant les bœufs.


Quand le Québec sera un réel pays où notre nation ne sera plus en danger de disparition, quand les immigrants tendront naturellement à s’intégrer à notre culture plutôt qu’à celle des canadians, on pourra peut-être prétendre à la naissance d’une nationalité québécoise, comme une évolution de la nationalité canadienne-française. Pour l’instant ce n’est pas le cas, notre situation n’a pas changé depuis l’invasion des anglais, nous sommes toujours infériorisés économiquement et autrement, les immigrants intègrent naturellement le peuple canadian et notre population décline.


Moi je veux bien que notre peuple évolue, tout évolue et il ne faut pas empêcher cela. Ce qu’il faut empêcher c’est le rejet de nos racines. Les êtres humains ne font jamais cela naturellement au contraire, c’est leur bien le plus précieux en tant que groupe.


On a voulu gagner la guerre en s’inventant une nouvelle nationalité toute québécoise, se disant qu’à longueur de temps, les gens finiraient tous par se rallier. Ça n’a pas marché, le multiculturalisme est plus fort que nous. À cause du rejet de nos racines, cette nouvelle nationalité québécoise et nouvelle manière d’appréhender le monde, cette québécitude, a tué nos ressorts et nous sommes aujourd’hui démunis. Si on ne se réveille pas bientôt, nous disparaitrons sans même nous en rendre compte.


Claude Richard disait aussi : « Nous, nous revendiquons ce territoire du Québec et tant que nous serons majoritaires il nous appartiendra et nous y exercerons notre souveraineté (partielle en ce moment et totale au moment de l'indépendance). »


Notre peuple existe depuis environ 400 ans. Des études montrent que vers 2035, dans 16 ans, nous passerons sous le seuil de 50% de la population québécoise. Ça arrivera tôt ou tard, très vite nous ne serons plus majoritaires et le reste des québécois continuera de voter en bloc contre nous comme il l’a toujours fait.


Selon votre raisonnement ça veut dire qu’à ce moment-là le territoire du Québec ne pourra plus nous appartenir. Donc, vers 2035, si l’indépendance du Québec n’est pas advenue, eh bien tant pis pour notre peuple, on passe à autre chose, c’est ça ? Que proposez-vous ? On ne change rien, on continue comme avant en forçant plus fort ?


Il ne viendrait à l’idée de personne de ne plus reconnaître les nations amérindiennes parce que leurs populations sont trop petites. Ce sont des nations socio-historiques, elles n’ont pas été inventées au gré des circonstances. Les Canadiens-français aussi constituent une nation socio-historique, ce qui n’est pas le cas de la pseudo nation québécoise. Personne ne reconnaitrait les droits de la nation québécoise. Quelle nation québécoise ? Quels droits ? Irons-nous jusqu’à nous battre entre nous pour défendre les droits des anglais chez nous ?


Si nous nous reconnaissons enfin comme la nation Canadienne-française que nous sommes, si nous agissons enfin comme une nation qui veut survivre, si nous nous battons comme le font les nations amérindiennes (ce qui devrait être plus facile pour nous étant donné notre population), le jour où nous tombons sous la barre des 50% ne changera rien à notre légitimité et notre capacité.


Ce jour-là, si nous sommes toujours ces nouveaux Québécois anti canadiens-français d’aujourd’hui, nous n’aurons aucun droit à faire valoir, plus aucun rapport de force, ce sera terminé.


Le Québécois n’est rien sans sa nationalité canadienne-française. Avec celle-ci il est beaucoup plus qu’un simple habitant du Québec parlant français, il est un descendant du peuple qui a exploré le premier l’Amérique du Nord, qui a semé les premiers établissements sur le territoire du continent et qui a fondé le premier Canada. Potentiellement tous ces Canadiens-français du Canada et des Etats-Unis peuvent être nos alliés.



**********


 


Je crois que la majorité des militants, aujourd’hui, rejettent le fait que nous sommes toujours des canadiens-français, ils fuient la nationalité canadienne-française comme la peste, trouvant cela oiseux et dépassé. Puisque nous sommes devenus modernes, c’est cela être Québécois, puisque nous ne sommes plus sous-évolués comme dans les années 50, se proclamer aujourd’hui Canadiens-français, ce serait se déclarer sous-évolué, arriéré, la grande noirceur. Pourtant personne ne suggère rien de tel. Il est triste de renier ainsi notre passé, le travail de nos ancêtres, pour mieux épouser notre nouvelle vie de Québécois, même si on voit bien qu’on s’en va nulle part.


Je pense que ce comportement de rejet des Canadiens-français chez les nôtres est le résultat du conditionnement que nous subissons en continu au Québec depuis plusieurs décennies. Après avoir fait un Appel aux gens de bonnes volonté je reviens aujourd’hui pour tenter de casser ce blocage, ce rejet viscéral des Canadiens-français.


Cette attitude est difficile à accepter de la part des militants. On ne demande pas de jeter le mot « Québécois » à la poubelle, on demande simplement d’avoir conscience que c’est un terme générique, identifiant autant les canadiens-anglais de l’ile de Montréal que les gens du Lac St-Jean. Ce terme ne nous représente pas spécifiquement, il est trompeur en laissant croire que tout le monde au Québec partage une seule et même volonté de vivre ensemble, ce qui est faux, on le voit clairement à chaque élection, les Québécois canadians et les assimilés votent toujours contre nous en bloc à 99%.


Nous nous sommes mis à vivre comme s’il n’y avait pas la nation canadian en notre sein, cette nation hostile à notre peuple, ce qui est grave. Le Québécois a fait disparaître celui qui l’opprime comme par magie, il n’existe plus, il est devenu une simple minorité inoffensive comme les autres, nous le considérons comme tel. On ne voit plus cet agresseur interne, cet agresseur québécois, c’est pour ça que nous sommes en train de perdre notre combat. À force de croire et de se comporter en Québécois « qui n’est plus un Canadiens-français », nous nous sommes mis à accepter toutes les agressions comme étant devenues normales parce que tout le monde est québécois. Nous en sommes venus à cesser de nous battre.


Après avoir résisté pendant plus de 350 ans voilà les nouveaux Québécois qui mettent un terme à nos efforts en déposant les armes sous le couvert d’une liberté moderne, handicapant la nation canadienne-française par cette greffe à notre peuple des anglais qui se foutent bien de cette supposée nation québécoise mais qui nous contrôlent et nous neutralisent d’autant plus facilement que nous leur donnons accès jusqu’au pouvoir de nous représenter. C’est fou. Ces anglais dont les droits sont démesurés encore aujourd’hui par rapport aux nôtres, est-ce que nos élites de l’époque croyaient qu’en les ignorant nous allions les marginaliser, les faire disparaître ? Sortons de ce cauchemar svp.


On demande de nommer les choses comme elles sont. Malgré la volonté de parler des Québécois comme d’une communauté de conscience, une partie significative des Québécois, les anglophones et les assimilés, continue de penser et agir contre nous. Il n’y a pas de communauté de conscience québécoise rassemblant tous les habitants du Québec.


Nous sommes de nationalité canadienne-française, c’est un fait, c’est ce que nous sommes même si notre cerveau est programmé pour rejeter cette idée. Depuis 50 ans, nous qui nous disons fiers d’être Québécois, nous faisons semblant d’être déjà indépendants, d’avoir notre pays à nous, avec un gouvernement et des lois qui nous protègent. Nous vivons comme si nous étions déjà libres et sans être menacé par personne. Il ne reste qu’une petite formalité, un référendum à gagner et ensuite, c’est dans le sac. C’est cela aujourd’hui être Québécois ! On s’est inventé un monde parallèle confortable et rassurant où nous sommes les maitres et où les canadians québécois n’existent pas, et on s’y complait.


En conséquence, avec cette manière de penser, rendons-nous compte des dommages que nous avons subis depuis 50 ans. Voyons par exemple que, en 1995, les Canadiens-français ont dit Oui à leur pays du Québec, c’était historique. C’était la victoire enfin, notre peuple venait de concrétiser son existence et son désir d’indépendance. La nation a voté à plus de 60% pour le pays, nous avions atteint l’objectif, qu’est-ce que le mouvement indépendantiste pouvait espérer de mieux ? Pourquoi le PQ n’a-t-il pas capitalisé là-dessus, pourquoi a-t-il laissé s’évaporer ce rapport de force formel que nous avions enfin ? Nous étions tellement mêlés que nous n’avons même pas compris notre victoire, la première grande victoire des Canadiens-français depuis longtemps.


En examinant de plus près tous les tenants et aboutissants de notre problème identitaire, toutes nos erreurs sont dévoilées clairement (voir par exemple les chroniques de Gilles Verrier). En acceptant de recentrer notre combat sur l’assise de la nation réelle on pourra mieux appréhender les événements, petits et grands, on sera mieux outillé, mieux conscientisé. Alors on posera des gestes conséquents, par exemple on arrêtera de se tirer dans le pied lors de chaque événement à caractère identitaire. Et nous redeviendrons légitimes aux yeux du monde.


Qu’on le veuille ou non nous sommes des Canadiens-français et nous continuons à péricliter, à mourir à petit feu. Nous sommes tellement endoctrinés que nous refusons de faire ce constat. Plutôt que de relever la tête et agir, nous disons que c’est normal, qu’il n’y a rien à faire, que c’est inéluctable. Et nous gardons toutes nos certitudes. Nous voulons continuer le même combat sans se poser de question.


Sortons de cette torpeur. Je demande aux gens qui rejettent les Canadiens-français de se ressaisir, svp. Pourquoi donc êtes-vous indépendantistes ?


Un gros détour de 50 ans, un coma qui perdure depuis 2 générations, c’est difficile de s’en réveiller. S’en réveiller c’est admettre qu’on s’est trompé, moi comme les autres, on s’est fait avoir, on a suivi à corps perdu des gens qui en fait, nous ont trahis. C’est difficile mais nous n’avons pas le choix : soit on continue sans rien remettre en question, et on meurt, soit on regarde les choses en face et on agit enfin dans la réalité. Plusieurs aiment employer le terme « real politic » eh bien c’est de cela qu’il s’agit.


L’arnaque du PQ et de tous ceux qui ont détourné le sens de la révolution qui naissait au début des années soixante, cette arnaque doit prendre fin. Au lieu d’avoir honte de nos ancêtres nous devrions en être fiers et tâcher de faire honneur à ce qu’ils nous ont légué. Présentement et depuis longtemps, nous nous comportons comme l’enfant prodigue, nous gaspillons tout ce que notre peuple a créé depuis 400 ans et nous allons mourir prématurément.


Le PQ, ou tout autre parti indépendantiste, ne devrait pas contrôler l’agenda du mouvement indépendantiste, il devrait plutôt l’accompagner. Le mouvement indépendantiste ne devrait plus être à la merci des différents gouvernements de la province, il devrait se concentrer sur l’urgence : notre survie à nous les Canadiens-français. Se concentrer sur les seuls pour qui l’indépendance est vitale et désirée.


Si nous nous reconnaissions nous-mêmes comme une nation sans déléguer ça au gouvernement de la province, si nous avions un leader de la nation des Canadiens-français, nous serions toujours dans l’actualité, nous pourrions toujours intervenir dans ce qui se passe indépendamment du parti politique au pouvoir.

Il serait plus facile pour le mouvement indépendantiste de s’appuyer sur une telle nation organisée et pérenne que d’être à la merci des changements de gouvernements de la province.



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2 commentaires

  • Jean-Claude Michaud Répondre

    16 février 2019

    Vous avez bien raison, même si dernièrement, je disais à certains commentateurs que l'expression nation canadienne-française n'avait pas d'avenir à long terme pour intégrer en son sein les immigrants francophones récents versus une nation civique francophone québécoise, je vous l'accorde vous avez raison sur le fond. Vous avez débuté une ébauche d'une vision moderne pour la nation canadienne-française.   Tout comme la nation québécoise a été élaboré pour être moderne, aujourd'hui, on resent qu'elle est un peu devenu un ballon vide sans l'indépendance au au minimum un statut d'État national du Québec qui serait reconnu par le Canada, cette identité québécoise actuel n'a pas la même profondeur que la nation historique Canadienne-française.


    L'État québécois qui a connu un âge d'or dans les années 60 et 70 a par la suite commencé à se détériorer.  Nous vivons aujourd'hui des difficultés à divers niveaux, le gouvernement québécois ne semble plus au service de la nation Canadienne-française depuis un certain temps.  Nous allons voir si la CAQ améliore les choses étant donné son programme nationaliste et son mandat fort et majoritaire de la part des électeurs de souche Canadienne-française !


    Tout comme les juifs s'identifient d'abord comme juif plutôt que comme Israelien, les Québécois d'identifient aussi encore en grand nombre comme Canadien-français sur le plan culturel et historique, c'est ce qui fait du Franco-Ontariens, notre frère comme du Franco-Américain.


    Il faudrait concevoir des institutions Canadiennes-françaises pour rassembler toute notre diaspora à travers la planète.


    La province de Québec en tant que foyer principal de notre nationalité Canadienne-française a le rôle du vaisseau amiral responsable de la survie et du rayonnement internationale de cette nation.  Ce même peuple à voter oui à 60% en 1995 et c'est le vote Montréalais qui a empêché la victoire de devenir effective et d'amener un changement de statut pour le Québec.


    Il va falloir regarder le problème en face car le Québec l'an passé à voté dans ses régions pour la CAQ et un peu aussi PQ alors que Montréal a voté rouge et solidaire, une fissure à ne pas ignorer sur le plan politique.  Montréal est une société distincte comme le Québec est une société distincte dans le Canada.  Il va falloir prendre acte de cela et comprendre que Montréal nuit malheureusement à notre avancement en nous divisant.  Montréal une métropole en déclin avec des infrastrucutres en ruines et qui est dirigé par une classe politique à part, beaucoup plus à gauche que le reste du Québec qui est plus au centre.  Montréal une belle ville mais qui est un fardeau pour régler la question nationale et identitaire.  Il y a même une division entre les souverainistes de gauche de Montréal et ceux du reste du Québec sur le plan identitaire.



    • Pierre Bouchard Répondre

      21 février 2019

      Bonjour M. Michaud,
      Vous décrivez bien la situation au Québec.
      Je crois que le terme « nation canadienne-française » sonne creux parce qu’on nous y a conditionné. Nous sommes un peu paresseux, laxiste quant à cet aspect de notre personnalité, comme lorsque nous étions enfants et que nous refusions de dire « toi et moi », préférant dire « toé pis moé » (j’ai 53 ans).
      Aujourd’hui il est naturel de ne plus dire « toé pis moé » sauf de façon ironique. Je ne crois pas que l’appellation « canadiens-français » soit irrémédiablement condamnée. Je pense au contraire que, puisqu’il s’agit de ce que nous sommes, nous pouvons retrouver très vite une fierté légitime. Suffit de convaincre les gens le plus possible, de les secouer un peu et leur faire admettre le bon sens. Ce n’est pas un rejet des Québécois, c’est une précision et une affirmation cruciale de notre identité pour assurer notre avenir.
      Pour cela les arguments apparaissent de plus en plus avec les textes publiés depuis quelques temps. Quand on comprend qu’en fait, les Canadiens c’est nous, et que nous nous sommes faits voler jusqu’à notre identité, et quand on comprend en même temps qu’une nation est la première assise de civilisation, que la vie sur cette planète est inter-nationale et non comme un gros village planétaire, et quand on comprend aussi que nos ambitions doivent composer avec la réalité du Droit international et la réalité des forces en présence, il est plus facile d’épouser et de revendiquer notre nationalité canadienne-française.
      Avez-vous lu la dernière chronique de Gilles Verrier, François-Albert Angers avait-il tout compris dès 1980 ? François-Albert Angers disait à propos de l’accusation d’ethnicisme :
      « N'y a-t-il pas déjà au Québec tous les Harvey, les Murray, les Warren, les McNicoll, les Blackburn, les Fraser, les Allen, etc., pour régler ce débat. »
      Avant de nous nommer « Québécois » c’étaient tous des Canadiens-français. L’intégration des immigrants d’aujourd’hui se fera tout autant sans problème. "Canadiens" doit être entendu non pas comme une fraction du Canada actuel mais comme le pays original, le premier Canada, celui d’avant l’invasion guerrière des anglais.
      Vous dites : « Il faudrait concevoir des institutions Canadiennes-françaises pour rassembler toute notre diaspora à travers la planète. » Je suis bien d’accord avec vous.