Québécois ou Canadiens français?

Le gros bon sens

En réponse à Marc Labelle et Normand Bélair

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Tribune libre

Il y a longtemps que je n’avais pas visité ni écrit sur Vigile, il s’agit de mon 67e texte publié ici depuis 2006. Je suis tombé sur la chronique de Marc Labelle du 6 décembre 2021, Contre la régression nominative canadienne-française, un texte rempli de rancoeur et d’erreurs de jugement qui se permet de faire la leçon, insulter et dénigrer les gens, mais qui reste incapable de sortir de ses ornières.


Je n’écris pas ce texte pour balancer des insultes, plus loin je réponds à 7 affirmations de M. Labelle. Je constate que son l’objectif et celui de la Fédération des Canadiens-Français (FCF) est le même, en plus nous parlons du même groupe de gens, nous autres, on s’entend aussi là-dessus. Mais on ne s’entend pas sur le nom qui nous identifie.


Pour Marc Labelle nous sommes des Québécois et les autres habitants du Québec ne sont pas des Québécois. Je présume qu’il accepte le fait qu’habiter au Québec fait de ces gens des citoyens Québécois autant que nous; puisqu’il insiste pour dire que les Québécois c’est seulement nous autres, que faut-il comprendre ? Que nommer les choses correctement ce n’est pas important ? Que lorsqu’il nous parle nous devrions comprendre que la plupart du temps il veut dire les Québécois de souche, c’est-à-dire les Canadiens-Français (CF) et d’autres fois, l’ensemble des habitants ? Nous devrions le deviner à ses propos c’est ça ? En tout cas pour lui il est hors de question de changer et continuera de parler de « peuple québécois ». Pour Marc Labelle le peuple québécois et les citoyens québécois, ce n’est pas les mêmes gens.


Nous avons tous embarqué dans le navire péquiste, nous avons tous été fiers d’être des Québécois, moi comme les autres, et jamais nous n’avons pensé que les anglais étaient des nôtres à cause de ce nouveau nom. Ce n’était pas le but. Même les médias ont tardé à utiliser l’expression « Québécois francophone » ou « francophone de souche » pour nous différencier.


Aujourd’hui c’est clair pour tout le monde, quand on parle des Québécois à la télé et dans les journaux, on parle de tous les habitants de la province. Si on veut parler de nous autres, pas mal tout le monde a trouvé ce qui lui apparaît le moins pire : Québécois de souche, Québécois francophone, majorité historique, etc. La FCF  observe que le phénomène ressemble à la première transition de Canadiens à Canadiens-Français, appellation devenue nécessaire pour distinguer « canadien » et « canadian » dans les écrits officiels.


N.B. : je ne m’obstinerai avec personne sur la chronologie des termes comme « Français-Canadiens », je ne suis pas un spécialiste.


Nous sommes Québécois depuis les années 70. Aujourd’hui en 2022 nous sommes encore obligés de caractériser notre appellation « Québécois » parce que ce nom identifie aussi des concitoyens qui appartiennent à d’autres nations.


La première transition est devenue nécessaire parce que le conquérant s’était approprié le nom de notre pays le Canada. Aujourd’hui la seconde transition est nécessaire parce que nous avons sauté des étapes, nous avons pris possession du Québec prématurément. Ce ne serait pas un problème si notre nation était en expansion mais c’est le contraire, nous disparaissons de moins en moins lentement. J’y reviens plus loin.


À la FCF nous disons que le terme « Québécois » est trompeur car 20% des Québécois ne sont pas des CF et ils nous paralysent à chaque élection et référendum. La question nationale ne concerne pas ces autres Québécois, ils ne devraient pas se prononcer sur notre avenir, la question nationale ne concerne que la nation canadienne-française.


La confusion identitaire


Bon OK, si le problème n’était que ça des gens raisonnables finiraient par s’entendre quand même et travailleraient ensembles pour la survie de notre nation, mais ce n’est pas ce qui se produit ici. Le problème n’est pas superficiel, François-Albert Angers en parlait déjà dans les années 80. Comme on le verra plus loin notre entêtement à perpétuer la confusion depuis tant d’années engendre des dommages tragiques pour le mouvement indépendantiste.


Ce qui est important, ce n’est pas de se dire Canadiens-Français, l’important est de savoir de qui on parle, savoir qui est représenté. Je trouve que Québécois de souche fait pas mal dur et est bien plus laid que Canadiens-Français mais je l’accepterais s’il le fallait, si ça nous permettait d’avancer. Par ailleurs quand je lis MBC et sa majorité historique, je trouve ça pathétique. Quand nous commençons à nous nommer avec des appellations sans saveur qui pourraient convenir à bien des peuples de la planète, c’est que ça ne va pas bien.


L’important est de savoir de qui on parle quand il s’agit des intérêts de la nation. Or chaque fois qu’on dit « les Québécois veulent ceci ou veulent cela » c’est toujours faux, contraire à la réalité. Les intérêts des CF et des Québécois anglais ne sont pas les mêmes, ils sont diamétralement opposés. Parler seulement des Québécois, c’est nier cette réalité.


Comprenez-vous l’ampleur du problème ? Tous nos gouvernants et représentants peuvent dire une chose et son contraire avec les mêmes mots. La porte grande ouverte à se faire mentir en pleine face. C’est comme ça qu’on a engendré le problème identitaire des « Québécois francophones de souche ».


L’illusion du citoyen 2.0


Puisque nous sommes devenus Québécois nous nous sommes crus, avec le temps, propriétaires du Québec. On a oublié que c’est encore une province du Canada, dont le lien est tellement fort que nous sommes assujettis à la fédération même si depuis 40 ans nous n’adhérons plus à la Constitution canadienne. On a oublié qu’en réalité nous sommes minoritaires dans le pays qui nous opprime, on s’est mis à se croire majoritaires chez nous et à agir en conséquence : étant devenus majoritaires, les Québécois de souche ne peuvent plus rien revendiquer et en plus ils doivent accommoder ceux qu’ils appellent « la minorité anglaise », l’ennemi qui les gruge de l’intérieur.


C’est comme ça que même les gouvernements péquistes se sont attachés les mains et ont toujours protégé scrupuleusement les droits des anglais, à notre détriment, comme si nous n’étions pas, nous les CF, la première minorité à protéger sur ce continent. Voyez-vous la subtile perversion qui s’est opérée avec la québécitude ?


Pour faciliter cette perversion on a mis dans la tête des gens que « Canadiens-Français » signifie l’ancien temps, la grande noirceur, un peuple incapable et soumis à la religion. Puis on a pris l’appellation civique « Québécois » et on l’a promu comme le nouveau nom de notre peuple.


Nous avons fait cela prématurément. N’ayant pas les moyens de nos ambitions (voir ma réponse suivante à M. Labelle), cette nouvelle québécitude tant prometteuse au début est devenue un carcan supplémentaire à celui du Canada. La québécitude nous paralyse et le fédéral n’est plus jamais inquiété.


Marc Labelle dit :


Et non, à Canadiens-Français, je ne préfère pas l’expression provincialiste « Québécois francophones », qui serait aussi redondante que de parler des « Allemands germanophones »… sous prétexte qu’il existe une communauté turque en Allemagne. 


Moi :


Donc Marc Labelle dit « la nation québécoise » comme il dirait « la nation allemande ». Il compare un pays souverain à une province inféodée au Canada. Les allemands contrôlent leur État et les immigrants s’assimilent à la culture allemande, celle-ci est pérenne. Au Québec, les Québécois (c’est-à-dire les CF) ne contrôlent pas l’État, ils sont en danger d’extinction et les immigrants s’assimilent à l’anglais, aux Québécois anglais, donc au Canada et à la culture dominante du continent.


Nous pourrons nous dire une nation québécoise le jour où nous contrôlerons l’État du Québec et où les immigrants s’assimileront à la culture québécoise (c’est-à-dire canadienne-française). Quand nous serons indépendants, quand notre pérennité sera assurée comme en Allemagne, nous pourrons commencer à nous dire tous des Québécois et considérer les anglais chez nous comme une minorité.


Pour l’instant rien de tout ça n’est arrivé mais on fait comme si. On a mis la charrue avant les bœufs. Et ça nous tue littéralement parce que nous nous croyons majoritaires, nous nous croyons à l’abri et libre de faire ce que nous voulons. Alors nous ne nous battons plus, nous sommes devenus confortables.


Non on ne peut pas dire « la nation québécoise » comme on dit « la nation allemande », c’est fausser la réalité, induire les gens en erreur et affaiblir notre nation qui doit encore se battre. C’est refuser de tirer les leçons des événements depuis 50 ans.


Regrouper la nation


La FCF veut que l’ensemble des Canadiens-Français se regroupent, souverainistes et fédéralistes, pour reconstituer le rapport de force, faire nation et parler d’une seule voix. Pour la FCF ce n’est pas chaque habitant du Québec qui devrait réclamer ou non l’indépendance, c’est la nation toute entière, et seulement elle, qui devrait la réclamer. La FCF n’élimine personne parmi les CF, elle tire les leçons du passé et reste ouverte à toutes les solutions qui permettront à notre nation de ne pas disparaître et d’assurer sa pérennité. Nous pensons que l’indépendance est le meilleur moyen d’y arriver.


Pour les tenants de la doctrine du référendum péquiste, on ne rassemble pas tout notre peuple, en partant on élimine 40% des CF car ils sont fédéralistes ou hostiles à l’indépendance. Et on attend d’avoir des chefs authentiques et déterminés qui pensent comme nous. Si un référendum est tenu en 2030 il faudra que les CF votent peut-être à hauteur de 75% ou 80% pour espérer atteindre 50% de la population. En 2040 ce sera 95 % ?


Par ailleurs en ce qui me concerne, l’élection d’un gouvernement indépendantiste avec un mandat clair (non caché) lui suffit pour enclencher les travaux devant mener à l’indépendance, il n’a pas à demander la permission de procéder, il l’a obtenu aux élections. Le référendum doit venir à la fin : après l’échéance fixée (ex. : un an après la déclaration d’indépendance), la population se prononce en faveur des résultats ou elle les rejette. Tout ça pour dire que nos chances de réussite, même dans ce cas-là, sont minces et s’amincissent d’année en année si on s’en tient à la mentalité d’une nation québécoise.


Les militants qui ne veulent rien reconsidérer nous entraine dans leur train qui fonce dans le mur. Ils jouent à quitte ou double. Quand nous serons moins de 50% de la population, peut-être d’ici 2050, on fera quoi ?


En parlant d’une seule voix la nation n’est plus bloquée par cette échéance fatidique. Et sa voix porte plus fort que 60% des électeurs. Même en deçà de 50% de la population, en tant que seuls fondateurs du premier pays sur ce continent, la nation canadienne-française demeure un acteur politique incontournable. Il suffit qu’elle se réveille, qu’elle reconnaisse elle-même son existence nationale spécifique et qu’elle recommence à se battre pour prendre sa place sur cette planète.


Une réaction épidermique


Je voudrais bien engager une discussion honnête, insuffler un peu d’humilité et de sagesse de part et d’autres mais avant de répondre aux autres affirmations de M. Labelle, j’exprime ma colère. Un autre militant bien connu ici et ailleurs chez les indépendantistes s’est mis un jour à diffamer la FCF parce qu’il avait lu le nom de Donald Trump dans un texte. Il disait que la FCF était pro-Trump. Ça lui permettait de couper court à la discussion. Dans sa chronique Marc Labelle agit de la même façon, il jette le bébé avec l’eau du bain pour la raison superficielle qu’il refuse l’appellation « Canadiens-Français ».


Il affirme que la FCF est sectaire et que l’essence de son action est de convaincre les gens de revenir à l’ancienne époque des Canadiens-Français. Il n’a rien compris. Marc Labelle pousse l’injure jusqu’à dire que Gilles Verrier hait les gens de son peuple et qu’il refuse l’indépendance ! Qu’est-ce que c’est que ça ?


Plusieurs militants ont cette réaction épidermique : ils portent toute leur attention au terme « Canadiens-Français » qu’ils ont appris à haïr et mépriser, et ils laissent tomber tout le reste, ils n’entendent plus le discours, ils s’occupent à démolir le messager. C’est un réflexe, ils ne voient plus clair, il leur faut absolument combattre cette mouvance.


M. Normand Bélair par exemple est complètement mêlé, il faut lire ses arguments pour le constater. Par exemple il croit que la FCF déteste les Québécois et les considère comme des vauriens !! Où a-t-il été cherché ça ? Si c’était vrai on ne serait pas ici à s’obstiner.


Il croit que les avancées du Québec depuis la Révolution tranquille ne sont pas le fait des Canadiens-Français que nous étions et sommes toujours, non. Il croit qu’étant devenu Québécois nous sommes devenus supérieurs et ça a engendré nos grandes réalisations depuis les années 70. C’est ce qu’il dit, il croit vraiment cela, il a complètement intégré le récit des colonisateurs : les conquis sont inférieurs.


Comme nous tous à l’époque il s’imagine encore aujourd’hui sortir de cette infériorité supposée en se proclamant Québécois dans une nouvelle société québécoise, la voulant égale à l’oppresseur (pas inférieure), donc en jetant le passé honteux. Sans vouloir insulter M. Bélair que je ne connais pas, sans juger de son intelligence ou de sa personnalité, ce genre de discours est le fruit d’un esprit colonisé. Je répète que nous y avons tous cru à l’époque.


Nous avons tous cru, nous étions tous fiers d’être Québécois, moi comme les autres, mais il faut aujourd’hui se rendre à l’évidence, en devenant tous des Québécois et en rejetant les CF, on a fait une erreur monumentale. Entre autre on a mis la barre bien trop haute comme je l’ai indiqué précédemment. La FCF ne dit pas que l’indépendance est impossible, elle dit qu’il faut s’y prendre autrement, il faut faire nation et parler d’une seule voix pour forcer la main de Québec et d’Ottawa. Ce n’est pas sorcier, c’est juste le gros bon sens.


Nous dilapidons nos forces. Avec notre comportement nous sommes sur le point de perdre tout ce que nos ancêtres ont fait pour notre survie depuis le début. Pourquoi, entre militants, faut-il gagner une confrontation même au point de prêter à l’autre de fausses intentions, pourquoi ? Ces manifestations de l’égo, ces enfantillages nuisent profondément, c’est de ça qu’on parle quand on dit qu’il n’est pas possible de débattre au Québec.


Je ne suis pas un grand sage, je n’ai pas la science infuse mais je suis pas mal tanné des gens qui, à court d’arguments, font dérailler les débats urgents et fondamentaux de sorte qu’on n’avance jamais, on ne s’entend sur rien, et on finit par avoir raison chacun dans nos coins. Marc Labelle ne cesse de répéter ses insultes dans les différents commentaires que j’ai lus, c’est un personnage fort désagréable qui semble refuser de débattre honnêtement.


Moi je n’ai rien à prouver. Moi aussi j’ai été heurté la première fois que j’ai pris connaissance des travaux de M. Verrier, comment ça les Canadiens-Français ? Mais pourquoi ? C’est de l’histoire ancienne nous sommes rendus ailleurs. Pendant quelques temps j’ai essayé de faire la démonstration qu’il était dans l’erreur mais j’ai aussi pris le temps de comprendre son discours, et ma vision des choses a évolué. Aujourd’hui je peux dire que le discours de la FCF est juste le gros bon sens, il n’est pas en contradiction avec notre objectif à tous. Quand on l’accepte les choses deviennent claires, triviales, les liens qu’on ne voyait pas auparavant apparaissent.


C’est le même phénomène qu’a vécu Galilée, je n’exagère pas je suis sérieux : quand il plaçait la planète Terre au centre avec le soleil tournant autour, ses calculs du mouvement des étoiles et des planètes ne correspondaient pas à ses observations. Ses calculs sont devenus exacts le jour où il a placé le soleil au centre et la planète Terre tournant autour. Tout est devenu clair et limpide. Ça a pris du temps, tout le monde s’y opposait au début mais aujourd’hui c’est une évidence pour tout le monde.


Refaire nation et agir en tant que tel


Un dernier point avant de répondre aux autres affirmations de M. Labelle.


Même si M. Labelle considère que lorsqu’on parle des Québécois, on ne parle pas des Québécois anglais, ces derniers votent quand même comme les autres. Il peut continuer à parler des Québécois en voulant dire « les Québécois francophones de souche » pour éviter de dire « Canadiens-Français », n’empêche que les Québécois anglais sont Québécois comme vous et moi. Cela n’est pas sans conséquence.


Depuis que nous sommes tous devenus Québécois on s’est tiré dans le pied, ce sont les CF qui avaient des droits historiques et légitimes, qui se sont fait volés et tués, qui ont perdu le pays qu’ils avaient bâti, pas l’ensemble des citoyens du Québec, et encore moins l’État, c’est-à-dire la province du dominion britannique. C’est comme si les Premières nations se dotaient de la stratégie suivante : dorénavant nous ne parlerons plus de dominants ni de dominés, il n’y a plus d’envahisseurs ni d’autochtones, nous sommes tous pareils dans ce pays.


C’est ridicule n’est-ce pas ? Les Premières nations n’iraient pas bien loin avec une telle attitude n’est-ce pas ? Eh bien c’est exactement ce que nous avons fait, nous les CF fiers d’être des Québécois. Il n’y a plus d’anglos dominants ni de francos dominés, il n’y a que des Québécois. Même si 20% d’entre eux contrecarrent systématiquement les plans des autres, on ne veut plus le savoir, nous nous plaignons du problème mais pas question de le corriger car nous sommes tous Québécois.


Marc Labelle a beau s’entêter à parler d’une nation québécoise au lieu de canadienne-française, ça ne change rien aux faits. Agir comme ça ce serait ridicule pour les Premières nations; c’est tragiquement stupide pour la nation canadienne-française. Elle est là la régression. Normand Bélair devrait comprendre qu’au contraire de ce qu’il pense, reconnaître que nous sommes des CF ou des descendants des CF, ce n’est pas régresser, c’est reprendre le combat que nous avons abandonné.


Quand les Premières nations ont des revendications ils ne se présentent pas avec des pourcentages de votes internes, ils parlent d’une seule voix, ils parlent pour leur nation. Notre combat se porte contre le Canada et nous sommes minoritaires, comme les Premières nations. Nous devrions faire comme eux, c’est le gros bon sens.


Au lieu de parler d’une seule voix, la nation canadienne-française a été dissoute et dorénavant, ce sont tous les habitants de la province qui ont le droit de se prononcer, incluant ceux qui nous oppriment. C’est fou, qu’est-ce qu’on a fait là ? C’est le contraire du gros bon sens.


Quand on comprend ça on comprend qu’on s’est fait avoir pendant des années. C’est difficile à admettre, moi aussi ça m’a fait mal mais je vois plus clair à présent.


Marc Labelle dit :


Seule l’indépendance du Québec … nous permettra de mettre fin à l’invasion migratoire avec une politique de l’immigration complète et rigoureuse…


Moi :


On est tous d’accord il faut faire l’indépendance. Comment s’y prend-on ? La FCF montre la voie naturelle et seule réaliste pour réaliser l’indépendance, soit regrouper les intéressés et faire nation. Ce n’est pas en contradiction avec ce que préconise Marc Labelle, nous avons le même projet mais il ne le voit pas.


La FCF indique les erreurs qui sautent aux yeux et elle ose remettre en question le dogme péquiste. Seuls les CF veulent et ont besoin de l’indépendance du Québec, pas les autres Québécois. Nous nous sommes toujours appuyés sur la nation pour faire valoir nos droits mais depuis 50 ans, on a cessé de le faire pour s’en remettre uniquement au vote de chaque électeur habitant au Québec. Pourquoi avons-nous fait ça ? Pourquoi avons-nous, du même coup :



  • abandonné ce qui faisait notre force, la profondeur historique des CanadiensFrançais, les descendants des fondateurs du pays, les seuls avec les Amérindiens qui ont des droits légitimes de réparation depuis la conquête ;



  • accordé de nouveaux droits à nos ennemis pour se prononcer sur notre avenir, puisqu’ils sont Québécois comme nous ?


Faire table rase du passé et créer une nouvelle société en niant la réalité des intérêts nationaux contradictoires en présence, aucun peuple normal sur cette planète n’agirait comme ça. C’est fou quand on y pense.


Marc Labelle dit:


Territoire (le Québec, où nous sommes majoritaires) + État complet (c’est-à-dire souverain) + identité (culture québécoise d’expression française) = indépendance de notre peuple. Tout le reste est périphérique ou superfétatoire. 


Moi:


Nous ne maitrisons pas encore le Territoire ni l’État. Notre combat national vise à obtenir cette maitrise. Tous les gouvernements provinciaux doivent protéger le statu quo, ce qui signifie dans notre cas continuer l’exploitation des CF par les Québécois anglais et les autres canadian. Je pense par exemple au surfinancement récurrent des institutions anglaises en santé et en éducation. Même lorsque le PQ a gouverné les privilèges coloniaux n’ont pas été endigués.


Les Québécois anglophones ont des droits, mais nous aussi. En nous ignorant, en niant notre existence, nos droits sont niés autant par la province de Québec que par le gouvernement fédéral.


L’illusion suicidaire de pérennité


Faire comme si nous étions déjà maitres des lieux, comme nous le faisons depuis 50 ans, c’est cesser le combat et vivre de vœux pieux. Quand on est esclave, jouer au souverain ne change rien à la réalité. On s’est mis à se croire majoritaires, on a cru pouvoir faire ce que nous voulons au Québec en se foutant des anglais, on s’est imaginé qu’il y avait un seul peuple Québécois fort et solidaire alors que c’est faux, les anglais n’ont pas disparu par ce coup de baguette magique.


Le peuple fier et solidaire, on a beau l’appeler « Québécois », c’est le même peuple qu’auparavant, on parle uniquement des CF. Tout ce qui a changé c’est notre point de vue à nous. Quand nous nous savions une minorité sur le continent, une minorité en danger d’extinction, nous savions nous défendre. Depuis que nous sommes devenus Québécois nous nous prenons pour une majorité pérenne, nous avons l’impression d’être maitres chez nous, nous ne voyons plus notre disparition qui s’accélère et nous faisons même des concessions aux autres minorités sans plus jamais s’occuper de la plus grande minorité, nous-mêmes, comme si nos problèmes étaient réglés.


Le gros bon sens dit que charité bien ordonnée commence par soi-même. Le plus dramatique est que nous considérons les anglais comme une minorité québécoise alors que dans les faits ils sont une partie de la nation anglaise du Canada dont nous voulons nous libérer. À cause de notre illusion de contrôle de notre destin nous nous permettons d’ignorer notre peuple, de nous effacer, et nous minouchons nos adversaires ; après on s’étonne que la population ne suit plus.


Le mauvais exemple du PQ


Marc Labelle, comme la majorité des militants depuis 50 ans, a fixé l’objectif, la cible, et c’est l’indépendance. Mais il ne propose rien pour y arriver, rien d’autre que « forcer plus fort » avec de vrais représentants authentiquement indépendantistes. Il est urgent de les trouver.


La FCF demeure ouverte quant aux solutions que nous trouverons, même si pour nous l’indépendance demeure la meilleure option. Comment y arriver ? Simplement en s’adressant vraiment à ceux pour qui elle est nécessaire, et seulement à eux. Travailler vraiment pour les CF et les rassembler, se doter d’un bassin d’électeurs solide et permanent, une base électorale que le PQ aurait encore s’il avait été un tant soit peu nationaliste au lieu d’être multiculturaliste et honteux de son option.


Le PQ a toujours été préoccupé de plaire aux anglais dans l’espoir de les amener à vouloir l’indépendance avec nous. Un autre vœu pieux. On peut très bien s’entendre avec les anglais mais jamais ils n’accepteront que le Québec quitte le Canada, d’autant plus que le cœur du Canada, ses origines profondes, sont ici.


Le PQ a passé son temps à faire des courbettes à des gens indifférents, il a passé son temps à gruger notre rapport de force pour devenir acceptable aux yeux des dominants. Avant le PQ les élites nationalistes parlaient au nom des Canadiens-Français, pas au nom de tous les habitants de la province.


La société québécoise est fracturée en permanence en deux pôles antagonistes, deux nations dont les intérêts sont conflictuels. C’est ça les Québécois. Avant la Révolution tranquille nous étions des CF et fiers de l’être, l’indépendance c’était pour doter les CF d’un pays à eux. La plus grave erreur du PQ et du mouvement souverainiste est d’avoir négligé notre nation au point de l’ignorer complètement. Objectivement, si notre existence n’a aucune importance, il n’y a plus de raison de faire l’indépendance.


Avoir un pays ou ne pas disparaître


L’indépendance du Québec est nécessaire uniquement aux CF et elle est désirée uniquement par une partie des CF, pas tous, mais la majorité quand même. L’indépendance n’est pas désirée par les autres Québécois et de plus elle est menaçante. De notre côté nous sommes disons 60% des CF (Référendum 1995) à vouloir l’indépendance et de l’autre côté, 99% des autres Québécois refusent catégoriquement toute velléité d’indépendance.


Que ceux qui, comme M. Labelle et moi, veulent l’indépendance du Québec, comprennent bien cette petite vérité tout simple : il est impossible de faire l’indépendance en se passant de la moitié des CF. Tenter de leur imposer l’indépendance est contre-productif et nous divise entre nous. Rien n’est possible tant que nous serons divisés.


Unissons-nous sur ce qui nous unit justement, notre disparition imminente. Concrètement les gens voteront en masse pour des représentants qui s’occuperont vraiment de leurs intérêts. Par exemple, au vu des résultats des récentes études démographiques, il est pratiquement scandaleux qu’il n’y ait encore aucune politique nataliste favorisant l’évolution des CF, ou des Québécois de souche si on préfère, et que seule l’immigration massive est considérée dans l’équation.


Avant d’élaguer les nôtres au nom de principes nobles et vertueux, sinon idéologiques, il faut rassembler le plus grand nombre d’entre nous pour permettre à la nation de parler d’une seule voix, comme le font les Premières nations, afin de ne plus être soumis, comme aujourd’hui, aux décomptes des électeurs hostiles à notre cause. Avant de partir au combat nous devons faire le plein de nos forces, rassembler tous ceux qui ont à cœur la survie de notre peuple.


Il est très difficile de convaincre un CF fédéraliste de voter pour l’indépendance du Québec mais il devrait être aisé de le convaincre de voter pour la survie de son peuple et de sa descendance. La FCF est ouverte à différentes solutions mais l’objectif ne peut pas être de reproduire un mini-Canada dans un Québec indépendant, nouveau pays dans lequel nous continuerions de disparaître. L’objectif est de se doter de ce qu’il faut pour ne pas disparaître, idéalement un pays indépendant. Ce n’est pas la même chose.


Qu’est-ce qui est le plus important : avoir un pays ou ne pas disparaître ? Normalement la première option devrait aider la seconde mais elle peut aussi n’y rien changer comme c’était le cas avec les péquistes qui ne reconnaissaient pas notre existence spécifique et donc, ne faisait rien pour stimuler notre croissance et notre vitalité. Il n’y a eu que la loi 101 pour protéger la langue.


Savoir qui sont nos ennemis


Au lieu de tenter de convaincre les anglais, il est plus réaliste de convaincre les fédéralistes parmi nous, les convaincre de travailler avec nous pour empêcher notre disparition. Puisque rien n’est possible sans les CF, la meilleure chose à faire est de rassembler le plus grand nombre pour se doter d’un rapport de force qui sera d’autant plus grand.


On ne doit pas éliminer des compatriotes qui ne veulent pas l’indépendance, au contraire il faut évidemment les intégrer puisqu’ils sont des nôtres. Étant de la même nation nous ne pouvons pas les ignorer et leur imposer nos vues. Ils ne veulent pas l’indépendance alors que proposent-ils pour empêcher la mort de notre nation ? La FCF est ouverte à tous les scénarios. Par exemple, si l’indépendance n’est pas possible, y a-t-il moyen quand même de ne pas disparaître ? Avant les péquistes, la nation canadienne-française culminait avec la position de Daniel Jonhson père : égalité ou indépendance.


N.B. : Le règne du PQ et des « Québécois » est une perversion de l’objectif, un piège dans lequel nous sommes tous tombés. On a voulu un pays coute que coute en ignorant nos compatriotes fédéralistes, en en faisant des adversaires et en tentant d’amadouer nos véritables adversaires. On a mélangé nos compatriotes et nos ennemis.


La FCF agit concrètement pour la survie de la nation, elle vise le pays du Québec mais elle ne travaille pas pour créer un pays au bénéfice des anglais. Pour le PQ et pour les militants péquistes, il importe peu de savoir si nous allons disparaître ou non, l’important est de créer un pays coute que coute. La FCF explique que ce comportement est la cause de nos malheurs, il est impossible de faire l’indépendance en ignorant les seuls qui sont intéressés, les CF, peu importe le nom qu’on leur donne.


Marc Labelle dit :


C’est le statut de province dirigée par des fédéralistes qui trudeauise le peuple québécois.


Moi :


C’est faux, tous les gouvernements du PQ sont coupables d’avoir joué aux multiculturalistes, d’avoir même dénigré et découragé le nationalisme, ce qui est paradoxal pour un parti indépendantiste. Le PQ, avec les esprits néolibéraux des années 60-70-80, est au premier plan de la trudeauisation des CF.


Marc Labelle dit :


…Et aussi pour mettre en garde les Québécois de ne pas continuer de reproduire, dans un esprit gestionnaire, la même aliénation abstraite avec l’État québécois en le séparant lui aussi de la culture historique du notre peuple.  Sur ce point, il avait grandement raison. 

Toutefois, la conception dumontienne négative de l’État-nation du Québec découlait de sa perspective essentiellement sociologique.  Précisément, Dumont errait lui-même en estimant que la présence de minorités empêchait de reconnaître son statut étatique à la nation québécoise.


… Or, un État-nation ou un pays normal ne se définit pas par ses minorités, mais par sa majorité.  N’étant pas un acteur politique, Dumont n’a pas développé une doctrine et une stratégie politiques pouvant conduire à la libération du peuple québécois.


Moi :


Un autre vœu pieux, une autre supercherie qui nous paralyse : le Québec est encore une province, l’État-nation reste à construire, c’est le combat que nous devons faire. Et il est impossible d’y arriver si nous n’affrontons pas la nation qui nous opprime, si nous nions son existence, si nous nions qu’elle se trouve aussi parmi nos concitoyens québécois.


Marc Labelle et la majorité des militants ne veulent pas le savoir, ils statuent que le Québec est un État et qu’il nous appartient. Tout l’édifice de leurs arguments repose là-dessus. Cela est faux, le Québec n’est pas encore un État et il ne nous appartient pas encore. C’est pour ça que la stratégie de Marc Labelle et du mouvement péquiste souverainiste est inopérationnelle. 


Daniel Johnson père disait Égalité ou indépendance en parlant des CF. Après lui, sans que rien n’ait changé à notre situation, nous avons statué que notre province est un État et que nous avons le pouvoir de le maitriser. Nous avons inventé une nouvelle réalité – nous sommes tous Québécois - et nous avons voulu la rentrer dans la gorge de nos adversaires concitoyens anglais. Ça n’a pas marché car nous disparaissons toujours et de plus en plus vite.


Notre confusion, la différence entre la réalité et notre désir, explique pourquoi nous tournons en rond depuis 50 ans, même avec le PQ au pouvoir. J’insiste, il faut comprendre que nous ne sommes pas encore un État, que cela demeure toujours notre objectif et il faut encore se battre pour y arriver. Il est temps de cesser de se faire des accroires, il est temps de regarder les choses en face froidement et objectivement si on veut agir efficacement. Notre combat national est sur pause depuis que nous nous croyons une majorité souveraine dans un Etat qui nous appartiendrait. Pour le moment tout cela est une fiction même si c’est ce que nous désirons. La réalité est que nous sommes la plus grosse minorité au Canada, gouvernée par une province du Canada et assujettie à ce pays. Ça n’a pas changé depuis la conquête. Ignorer cela, faire semblant que, ce sont des enfantillages qui nuisent à notre désir d’émancipation.


Marc Labelle dit :


Tout indépendantiste qu’il fut, Fernand Dumont n’avait pas prévu l’autre piège, celui de la régression des nationalistes identitaires passifs aspirant à un retour au passé comme s’il s’agissait de revenir au sein du cocon maternel.  Ceux auxquels je m’adresse ici sont pris dans le piège de la régression identitaire avec la désagrégation de l’État du Québec à la clé, puisqu’ils n’ont plus de ressort pour lutter contre l’État fédéral.  Gilles Verrier est ainsi tombé dans la trappe de ce piège : le renoncement à l’indépendance.  Une double aliénation..


Moi :


Est-ce de la mauvaise foi ou une réelle incompréhension des choses ? Renoncer à l’indépendance ? Il dénonce une régression identitaire qui menace l’État ?? Où était donc Marc Labelle depuis 50 ans ? Ne s’est-il pas encore rendu compte que nous ne sommes plus en 1976 ? Notre situation n’a pas attendu le réveil des identitaires pour se dégrader.


Ce qu’il voit comme un retour en arrière est plutôt une reprise du combat que nous avons interrompu. Reconnaître que nous sommes des CF et qu’à ce titre nous avons des droits historiques et légitimes (ce que n’ont pas les Québécois) et agir en tant que tel (et non comme une nation déjà souveraine qui accommode ses minorités internes), c’est revenir sur le champ de bataille que nous avons délaissé.


Marc Labelle est complètement aveuglé quand il dit qu’avec notre discours nous n’avons plus de ressort pour lutter contre l’État fédéral. Le ressort dont il parle c’est l’État québécois, qu’il croit contrôler, qu’il croit bienveillant à notre égard et en lutte contre Ottawa mais ce n’est pas son rôle.


En plus l’État du Québec nous ignore totalement. Quand il parle des Québécois, il ne parle jamais seulement des CF comme le fait Marc Labelle. L’État québécois n’est pas un ressort pour l’indépendance tant qu’il ne sera pas totalement au service des seuls intéressés, les CF. Il faudra qu’il commence par reconnaître leur existence.


Depuis longtemps nous ignorons le fédéral et nous nous concentrons à réunir des conditions gagnantes au Québec, c’est-à-dire amadouer nos adversaires et espérer que le bassin majoritaire des électeurs CF suive tout en ignorant leurs besoins et leurs intérêts. La seule « lutte contre le fédéral » depuis longtemps est cette menace de référendum. Franchement, ce n’est pas sérieux.


La FCF veut que la nation canadienne-française soit reconnue précisément pour obtenir à nouveau ce rapport de force que nous avons abandonné en devenant tous des Québécois. Marc Labelle n’aime pas le terme « Canadiens-Français » mais puisque nous parlons du même groupe de gens, il devrait être d’accord, il devrait comprendre que notre seul ressort pour l’instant est le poids de notre nation et non l’État qui ne nous appartient pas encore.


t comprendre qu’avec une nation canadienne-française forte, tout est possible, y compris prendre le contrôle de notre État, un des piliers pour réaliser l’indépendance comme il dit. Il déplore que nos leaders indépendantistes ne sont pas assez déterminés… Il n’accepte pas la réalité que le PQ représentait tous les Québécois, pas seulement les CF comme il le désire, et que ce sera la même chose la prochaine fois à moins qu’on se réveille.


Marc Labelle dit :


Quant au statut de la communauté d’expression anglaise, s’il doit exister, il devrait être négocié après l’indépendance, avec la coopération du peuple acadien et des collectivités francophones du Canada comme levier.  Sinon, on doit envisager un transfert de populations.  Tout cela s’appelle développer un rapport de forces.


Moi :


Décidément Marc Labelle est étonnant. Il envisage de solliciter la diaspora canadienne-française tout en niant l’existence des CF. Comment fera-t-il pour les convaincre ?


Dans le fond Marc Labelle veut la même chose que nous sauf que pour lui les Québécois ce n’est pas tous les Québécois, c’est seulement les CF. Nous voulons tous l’indépendance du Québec pour le bénéfice des CF mais l’entêtement de Marc Labelle et de milliers d’autres militants nourrit continuellement la confusion identitaire, empêche de nommer les choses comme elles sont et en conséquence, nous paralyse et nous empêche d’agir efficacement.


Dans un dernier commentaire Marc Labelle termine en disant : « Il est infécond de juger totalement obscure ou lumineuse quelque période historique que ce soit.  On peut certes avoir des préférences selon notre sensibilité politique, mais nous devons tirer parti de tout.  D’ailleurs, c’est un beau paradoxe de la vie qu’elle sache rebondir alors qu’on ne l’attendait plus dans une situation apparemment sans issue… ».


Je crois la même chose. Il y a peut-être encore un peu d’espoir.



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2 commentaires

  • Normand Bélair Répondre

    3 janvier 2022


    Tout ça pour ça?


    Du verbiage inutile. Pas une seule proposition concrète, pas une seule! Dans tout ce discours on revient toujours au « Oui, monsieur Bouchard, mais comment? » Toujours sans réponse. Il veut revenir à un temps là où le CF était présent; pendant plus de 120 ans d'inactions de la part du « nominatif » CF; rien mais absolument rien ne s’est produit. Sauf une fois, par un bon CF dominé et colon qui a accordé des droits aux anglophones du Québec et non pas aux francophones du Canada lors de l'Acte constitutionnel de 1867. C'est ça le grand bilan positif du CF, rien d'autre!


    Et vous voulez revenir à ça?


    Même si les 22% de CF du Canada votaient tous pour le même parti, jamais il ne sera en mesure de changer une seule loi au Canada! C'est ça le cul-de-sac du CF! Il est là le problème. En plus, comme j'ai plusieurs fois écris, dans la formule du CF, ceci veut dire, dans la formule actuelle de l'immigration, pas un seul immigrant peut venir ici et devenir CF, cependant un immigrant peut venir ici et devenir Québécois.


    Pourquoi dois-je travailler à devenir une réserve indienne comme dans la loi du même nom? Pourquoi je dois devenir ça? C'est essentiellement ce que vous proposez, être gentil et prendre ce que le Canada voudra bien nous donner.


    Même vous dans votre discours, vous revenez toujours à la souveraineté du Québec! Vous admettez qu’une fois souverain, là et seulement là nous allons pouvoir nous nommer « Québécois ». Par quelle magie vous arrivez à ceci? Dans un seul coup de baguette, tous au Québec vont se transformer en Québécois?


    Vous n’avez pas de plan. Vous nous proposez aucun chemin pour l’avenir mais vous ne cessez jamais de cracher sur la route que collectivement nous avons acceptez depuis 50 ans. Quelle est votre premier pas de votre plan? Se nommer CF? Pi après? Concrètement on fait quoi? Comme on a fait depuis 120 ans, rien?


    Il semble qu’il n’a vous qui voyez un problème avec les anglophones du Québec. Nous savons tous qu’il n’existe pas de minorité anglaise au Québec; ils sont tous des Canadians. À la souveraineté, il restera à faire une offre de service aux Canadians, et pour ceux qui ne veulent pas de cette offre et bien la 401 n’est pas très loin.


    Nous attendons tellement, de votre part, un plan, pour comparer avec l’ancien plan d’inaction.



  • Marc Labelle Répondre

    3 janvier 2022


    La quantité de mots de ce texte ne fait qu’illustrer la pauvreté du contenu de l’argumentation.  Encore du verbiage lancinant qui tient d’une espèce de théologie nominative obsédée par son objet, un nom désuet brandi comme une baguette magique.  Malgré cela, M. Pierre Bouchard se contredit en faisant l’aveu que le nom n’est pas important !?!  Ainsi, il interprète à tort et à travers mes propos tout en me prêtant de fausses intentions.


    Surtout, l’administrateur de la page Facebook de la Fédération des Canadiens-Français assène à plusieurs reprises qu’il est en faveur de l’indépendance comme… Gilles Verrier le fondateur du groupe.  Pourtant, ici sur Vigile ou ailleurs, celui‑ci préconise le rejet de l’indépendance.  Résultat : la soumission aux « minorités de blocage ».  Il semble exister, au pire, une divergence essentielle ou, au mieux, un bris de communication, entre les deux piliers de la FCF.


    Un seul point d’accord avec M. Bouchard : dans la situation actuelle, un référendum d’initiative serait prématuré ; il faudrait plutôt un référendum de ratification à la fin du processus de libération.  Mais ce sont des combats politiques qui conduiront le processus à terme.  Ce sont eux qui entraîneront la majorité des Québécois sur la voie de l’indépendance.


    Or, selon M. Bouchard, il serait injustifié de s’appeler Québécois parce que le Québec est sous domination anglaise.  En conséquence, dans une protestation de pure forme, il ne conçoit pas que la province puisse être transformée en pays.  Il veut plutôt faire reconnaître par Ottawa notre statut de minorité canadienne, c'est-à-dire de débris de peuple.  Servitude inconsciente ou volontaire ? 


    Ainsi, son texte ne contient aucune proposition d’action concrète pour libérer notre territoire national par la conquête d’un État complet.  Il préfère la quiétude du mantra « Canadiens-Français » qui selon lui provoquerait le regroupement des souverainistes et des fédéralistes.  Pourtant, les fédéralistes sont hostiles à l’indépendance par définition puisque le régime canadien ne se veut autre que notre joug conduisant au tombeau.  


    Finalement, j’adopte parfois un ton polémique pour brasser les cages mentales et fracasser leurs barreaux.  Je ne suis pas de ceux dont on lira cette épitaphe sur la tombe : « Ci-gît un penseur qui n’a jamais froissé personne. »  On interprète mes propos comme des insultes parce qu’ils dérangent ?  Tant pis pour les personnes qui s’en offusquent comme des wokes trop maternés.  Ou plutôt, tant mieux.