Aide médicale à mourir

Vivement le bâillon, monsieur Trudeau!

Les transferts en santé écartés de la mise à jour économique 

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Tribune libre



Le débat sur l’aide médicale à mourir au Québec a probablement été l’exercice de consultation le plus civilisé jamais entendu entre les murs de l’Assemblée nationale, et tout cela, avec l’accord de la majorité de la population québécoise.

Initialement accessible qu’aux personnes dont la mort naturelle est raisonnablement prévisible, un jugement de la Cour supérieure rendu en 2019 accorde aussi l’accès à l’aide médicale à mourir aux personnes éprouvant des souffrances physiques ou psychologiques intolérables. La juge Christine Baudouin, de la Cour supérieure du Québec, a donné à Ottawa jusqu’au 18 décembre pour modifier sa loi en conséquence.

Or, pour le Parti conservateur du Canada, par la voix de son chef Erin O’Toole, « le projet de loi C-7, en retirant la notion de mort raisonnablement prévisible, ne porte pas sur l’aide à mourir, mais sur l’aide au suicide…et ouvre la porte à un régime étatique en matière de suicide ».

Le délai du 18 décembre fixé par la juge Beaudoin approche à grands pas. Ou Justin Trudeau demande une extension du délai en exigeant que la Chambre des communes siège une semaine de plus avant Noël pour boucler le débat, ou il impose le bâillon.

À mon avis, les conservateurs ont eu tout le temps nécessaire pour s’exprimer sur le sujet. Une extension du délai au-delà du 18 décembre ne ferait que bloquer indument les travaux de la Chambre… Dans ces circonstances, monsieur Trudeau, vivement le bâillon!

Les transferts en santé écartés de la mise à jour économique 

Il y a quelques semaines, si on se souvient bien, Justin Trudeau a effleuré la possibilité d’imposer des normes nationales aux provinces pour les résidences pour personnes âgées.  À mots à peine voilés, compte tenu de l’hécatombe chez les personnes âgées en relation avec la pandémie, le Parti libéral du Canada, par la voix de son chef, pourrait pallier l’ « incapacité » des provinces à gérer les soins aux personnes âgées atteints de la COVID-19, et cela, sans aucun scrupule pour son ingérence dans une compétence provinciale.

Conséquemment, il n’est pas étonnant que la mise à jour économique de la ministre des Finances, Chrystia Freeland, ne fasse aucune mention des transferts en santé du fédéral aux provinces, hormis un maigre 3 % annuellement.

J’ai l’impression que la rencontre entre Justin Trudeau et les premiers ministres des provinces qui doit se tenir au cours des prochains jours sur les transferts en santé risque de se retrouver devant un cul de sac compte tenu des positions bien arrêtées des provinces et du fédéral qui sont à des « années-lumière » les unes des autres, à savoir 35 % réclamée par les provinces contre 22 % consentie par Ottawa… Tout un débat en perspective!


Henri Marineau, Québec


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Né dans le quartier Limoilou de Québec en 1947, Henri Marineau fait ses études classiques à l’Externat Classique Saint-Jean-Eudes entre 1959 et 1968. Il s’inscrit par la suite en linguistique à l’Université Laval où il obtient son baccalauréat et son diplôme de l’École Normale Supérieure en 1972. Cette année-là, il entre au Collège des Jésuites de Québec à titre de professeur de français et participe activement à la mise sur pied du Collège Saint-Charles-Garnier en 1984. Depuis lors, en plus de ses charges d’enseignement, M. Marineau occupe divers postes de responsabilités au sein de l’équipe du Collège Saint-Charles-Garnier entre autres, ceux de responsables des élèves, de directeur des services pédagogiques et de directeur général. Après une carrière de trente-et-un ans dans le monde de l’éducation, M. Marineau prend sa retraite en juin 2003. À partir de ce moment-là, il arpente la route des écritures qui le conduira sur des chemins aussi variés que la biographie, le roman, la satire, le théâtre, le conte, la poésie et la chronique. Pour en connaître davantage sur ses écrits, vous pouvez consulter son site personnel au www.henrimarineau.com





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